Neuf personnes ont été torturées depuis le début de cette année en province de Bururi. Les victimes réclament réparations.
Selon Fidèle Nkurunziza et Germain Bikanda représentant respectivement les associations de défense des droits humains, ligue Iteka et l’Aprodh, en province de Bururi, la pratique de la torture s’observe encore dans cette province du sud du pays. Ils indiquent qu’elle se fait souvent pour extorquer des aveux aux présumés auteurs d’infractions. Le constat a été fait le 26 juin, lors de la journée des Nations Unies pour le soutien des victimes de la torture.
Selon les mêmes sources, certains agents de la police, de l’administration, de l’armée nationale et autres groupes qui assurent le travail de gardiennage des champs de palmiers à huile se rendent souvent responsables d’actes de torture.
Ils précisent : « le responsable du service nationale de renseignement (SNR) à Rumonge, Alexis Ndayikengurukiye, s’est rendu responsable d’actes de torture au début du mois de mai où 4 personnes ont été suppliciées dans son bureau, dont une à la décharge électrique. »
Mort torturé
Il y a deux semaines à Bururi, un détenu est mort dans un cachot de la police suite aux coups et autres traitements inhumains lui infligés par un policier. Le responsable de la ligue Iteka à Bururi demande que lumière soit faite sur ce cas et que les responsabilités soient vite établies.
A Rumonge, il y a des groupes de jeunes gens qui font le travail de gardiennage des champs de palmiers à huile. Ils s’adonnent aux actes de torture et autres traitements cruels et dégradants sur des présumés voleurs des régimes de palme.
Ils ont aussi évoqué la torture morale dont sont victimes les personnes qui croupissent dans des cachots et prisons durant de longues périodes sans être jugées. Ils évoquent également le cas de Mutambara, commune de Rumonge, où la police a incendié les maisons de la population.
Le commissaire de la police indique qu’il ne reçoit pas dans les cachots, des gens déjà torturés. Les victimes de la torture demandent qu’un fond d’indemnisations et de réparations des victimes de torture soit mis sur pied afin de les rétablir dans leur dignité et dans leurs droits. Toutefois, ils se félicitent que la torture soit érigée en une infraction punie par le code pénal Burundais.
Les défenseurs des droits humains demandent que des séances de sensibilisation contre la torture soient organisées à l’intention des agents publics et qu’on vulgarise les dispositions du code pénal qui la répriment.