Une cinquantaine de jeunes diplômés chômeurs de la commune de Rumonge se sont réunis dans une association. L’objectif de l’Association des jeunes solidaires contre le chômage est d’élaborer des projets pour ne pas verser dans la délinquance. <doc1973|left>Selon son vice-président, Emmanuel Mpawenayo. Déjà deux des projets de l’association sont prêts et n’attendent que des financements: un atelier de soudure et un projet d’appui en matériel informatique. La demande a été introduite auprès de l’Ambassade de Belgique au Burundi. Mais entretemps, l’association a monté un atelier qui est aujourd’hui opérationnel : « Initiation à l’informatique dans les villages de paix » Selon M. Mpawenayo, l’association compte en son sein des informaticiens et des techniciens de maintenance informatique. Elle prévoit aussi d’initier à l’informatique les jeunes rapatriés et ceux des familles vulnérables des « villages de paix » de la commune de Rumonge. D’où la demande d’appui en matériel informatique. « Un fond d’appui est nécessaire » Ces jeunes chômeurs demandent au gouvernement du Burundi de mettre sur pied un fond d’appui aux projets des associations de chômeurs. Ils se disent sont convaincus que tous les diplômés ne pourront pas tous être embauchés par la Fonction publique. Selon eux, ce fonds permettrait aux chômeurs de réaliser leur projets et, par voie de conséquence, de réduire l’oisiveté et la délinquance des jeunes : « Ce qui contribuerait aussi à la stabilité et à la sécurité du pays. » En commune de Bururi, une association dénommée « Association des jeunes chômeurs en quête d’emploi » vient de voir le jour et regroupes plus de 400 jeunes. L’administrateur communal de Bururi a salué cette initiative ; car selon lui elle va contribuer à combattre la présence permanente des jeunes dans les ligalas, lieux de rencontre des jeunes en proie à l’oisiveté. Il vient de mettre à la disposition de cette association les eaux thermales de Muyange : ces jeunes pourront aménager le site touristique, histoire de générer des revenus. « Accès équitable à l’emploi » Aussi bien à Rumonge qu’à Bururi, les jeunes demandent l’organisation d’un débat nationale sur la problématique de l’’accès à l’emploi. Béatrice Ninteretse, membre de l’association des chômeurs de la commune Bururi, cherchent un emploi depuis trois ans. Elle demande qu’il y ait un accès équitable à l’emploi, dans le secteur public que dans le privé, en mettant en avant le mérite et non d’autres considérations subjectives. Elle suggère l’organisation de tests de recrutement à tous les niveaux pour plus de d’équité et l et de transparence. Un débat national sur le chômage Ces chômeurs regroupés en association demandent à être représentés au salon de l’emploi prévu du 20 au 24 décembre à Bujumbura. Ce serait, disent-ils, l’occasion pour eux de suivre les opportunités de création d’emplois dans le pays qui seront proposées par le gouvernement et les opérateurs économiques. Ils indiquent qu’ils sont en train d’élaborer des propositions à présenter. Car d’après ces jeunes, le chômage constitue une bombe à retardement. Le problème de chômage se pose avec acuité dans la province de Bururi. Selon le représentant de la ligue des droits de l’homme Iteka dans cette province du sud du Burundi, rien qu’en 2006, sur 2056 lauréats des écoles pédagogiques qui avaient déposé leurs dossiers de demande d’emploi au primaire, au début de cette année scolaire, seulement 218 avaient pu être recrutés. Et la situation ne semble pas s’être améliorée, selon la même source. A cause de ce chômage qui attend les lauréats, le nombre d’écoles de formation d’instituteurs a été sensiblement réduit dans cette province.