Deux cas d’exécutions extrajudiciaires, onze tortures et 28 arrestations arbitraires ont été rapportés par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture(ACAT) dans cette province, depuis le mois de novembre 2011.
C’était au cours d’un atelier de sensibilisation contre la torture tenu au chef-lieu de Bururi, jeudi le 19 juillet. C’est Armel Niyongere, président de l’ACAT, qui a présenté ce rapport aux responsables de l’administration territoriale et de la police dans cette province.
Il a indiqué qu’il y a une régression des actes de torture à Bururi et a encouragé différents responsables à continuer dans ce sens. Toutefois, il a déploré la recrudescence des arrestations arbitraires et a demandé que la loi soit respectée.
Le président de l’ACAT a précisé que depuis novembre 2011, cette association a déjà enregistré 11 cas de tortures, 2 d’exécutions extrajudiciaires et 28 arrestations.
Parmi ces exécutions extrajudiciaires figure une personne retrouvée morte au Nord de la ville de Rumonge, en avril. M. Niyongere a précisé qu’elle avait été arrêtée par le responsable du service national de renseignements à Rumonge.
" La torture est érigée en infraction "
Les responsables des associations de défense des droits humains demandent que les auteurs des actes de torture soient punis conformément à la loi. Selon eux, la torture est érigée en une infraction par le nouveau code pénal burundais.
« Il faut sanctionner les tortionnaires afin de décourager ces pratiques et de soutenir les victimes de torture », ont-ils proposé.
Une résidente de Rumonge, dont un membre de la famille a été victime de la torture, a demandé au gouvernement de protéger les témoins dans les affaires de torture. Selon elle, ils sont souvent intimidés par les tortionnaires.
Elle a supplié les associations de défense des droits humains d’offrir un appui multiforme aux victimes de torture et de continuer à mener les campagnes de sensibilisation. Elle a proposé la production des spots au niveau des médias dont le message est la lutte contre la torture.
Il est à signaler que 125 cas de torture ont été enregistrés à Bubanza, Bururi et Cibitoke, provinces où l’ACAT est active, depuis novembre 2011 jusqu’aujourd’hui.