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Bururi : la CNTB accusée de partialité

25/03/2012 Commentaires fermés sur Bururi : la CNTB accusée de partialité

Les habitants de Rumonge accusent la Commission Nationale Terres et autres Biens (CNTB) de défendre seulement les intérêts des rapatriés. Un responsable de la commission réfute les accusations.

Zone Kigwena, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la commune Rumonge. Laurent Ndikumana, propriétaire d’une palmeraie d’un hectare, est furieux contre la CTNB : « Elle a scindé en deux mon champ en mon absence et a donné une partie à Eliezel Kabage, rapatrié de Tanzanie. » L’affaire remonte au 4 juin 2010, lorsque la CNTB est saisie par M. Kabage, rentré de la Tanzanie deux ans plus tôt. Il présente plusieurs témoins pour expliquer que la propriété de Laurent Ndikumana lui appartenait avant 1972, date de son exil. Le 26 septembre 2011, la commission tranche en sa faveur, ordonne que le champ soit découpé en deux et qu’une partie soit octroyée au rapatrié. Décision mise en exécution le 3 mars 2012.

« Je n’ai pas été entendu ! »

Pour Laurent Ndikumana, cette décision est injuste, d’autant plus qu’il n’a jamais comparu devant la CNTB pour être entendu au même titre qu’Eliezel Kabage : « Lorsque j’ai demandé quand la décision a été prise, on m’a accusé de n’avoir pas répondu à neuf convocations. » Pourtant, M. Ndikumana affirme n’en avoir reçu aucune. Un simple constat s’impose à lui : les agents de la CNTB ont tout simplement caché ces convocations pour qu’il ne soit pas entendu. Depuis deux semaines, Eliezel Kabage s’est mis à exploiter les palmiers trouvés sur le terrain, ce qui a poussé Laurent Ndikumana à saisir la police pour vol qualifié. Peine perdue, puisque M. Kabage a brandi la décision de la CNTB.

« Les chiffres parlent d’eux-mêmes »

Pour Laurent Ndikumana, le plus frustrant est la non reconnaissance des titres de propriétés lui offerts par les administrations antérieures ou les contrats de vente établis dans le passé : « J’ai eu ce terrain par le projet OHP dans les années 90. J’ai tous les documents l’attestant. » Et de se demander ce qui garantit l’authenticité des papiers présentés par ces rapatriés, puisqu’ils datent des années 70. Interrogé, Gabriel Nitereka, président de la délégation provinciale de la CNTB en province Bururi balaie d’un revers de la main toutes ces accusations : «Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nous avons déjà enregistré plus de 8140 plaintes en province Bururi, dont 3007 cas ont été réglés et 5133 restent en suspens. »  Pour le numéro un de la CNTB à Bururi, les habitants de Rumonge devraient vérifier avant d’avancer des mensonges car, sur 7277 cas enregistrés dans cette commune, 2458 ont été réglés et 4819 restent en suspens : « Plus de 1032 cas ont été réglés en 2011, dont 811 ont accepté le décision de la CNTB. Seuls 322 ont fait recours. »

« Il a refusé de faire recours »

Quant au cas de Laurent Ndikumana, M. Nitereka affirme qu’il a dénigré la commission en refusant de donner suite à 18 convocations : « Les chefs des secteurs lui ont apporté ces convocations en mains propres, mais il a refusé de comparaître. » Pire encore, précise Gabriel Nitereka, après lare décision, Laurent Ndikumana avait deux mois pour faire recours à la commission au niveau national. Mais il ne l’a pas fait. A la place, ajoute-t-il, il a amené des policiers pour séquestrer Eliezel Kabage. Ce qui constitue pour le président de la CNTB à Bururi une faute grave. Il s’étonne par ailleurs que cet homme soit toujours en liberté après qu’il eut enlevé les bornes fixées par les agents de la commission dans la propriété scindée en deux. Gabriel Nitereka indique que la commission va porter plainte contre lui pour subversion. Entretemps, ces résidents ont porté leurs problèmes devant l’Ombudsman, mardi 6 mars 2012. « Il nous a promis d’étudier notre cas  mais notre patience a des limites», souligne Laurent Ndikumana. Pour lui, si rien n’est fait dans l’immédiat, ces résidents saisiront la justice.

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