21 cas d’assassinats, 9 cas de torture, 56 mineurs incarcérés une cinquantaine de violences basées sur le genre, une trentaine d’évasions au sein des prisons, 11 enfants vivant avec leurs mères en prison, des manifestations pour réclamer le droit d’accès à la terre, tel est le tableau de la situation des droits humains dans la province de Bururi, selon l’antenne de la ligue Iteka dans cette province. Selon Fidèle Nkurunziza, représentant de la ligue des droits de l’homme Iteka en province de Bururi, il y a eu régression au niveau du respect des droits humains au cours de cette année par rapport à l’année dernière. Mais le vol de bétail a sensiblement été réduit par le démantèlement des réseaux des voleurs de bétail. « 21 cas d’assassinats enregistrés » Selon la même source, sur le plan du droit à la vie, 21 cas d’assassinats ont été enregistrés au cours de cette année suite aux conflits fonciers. D’autres tueries sont le fait de groupes d’hommes armés non identifiés et de certains agents de la police nationale. De même, 9 cas de torture ont été enregistrés dont les principaux auteurs sont des agents de la police nationale et des agents du Service nationale de renseignement. « 56 mineurs incarcérés » Une cinquantaine de violences basées sur le genre sont rapportées par la ligue Iteka, avec quelques hommes parmi les victimes. Domestiques, veuves, orphelins et femmes musulmanes sont les plus touchées par ces violences. La ligue a aussi recensé 56 mineurs en conflit avec la loi qui sont incarcérés dans les prisons de Bururi et Rumonge. Ils ont besoin d’une assistance juridique et judiciaire afin de pouvoir défendre leur cause devant les tribunaux ainsi que d’une protection spéciale. Car les conditions d’incarcérées nécessitent d’être améliorées. C’est aussi le cas de 11 nourrissons vivant avec leurs mères dans les prisons de Bururi et Rumonge : la ligue Iteka parle de besoin d’une assistance et une protection spéciale. Des manifestations de demande d’accès à la terre ou au refus d’expropriation foncière sans indemnisation ou compensations financières ont été observées au cours de cette année. Le manque des terres pour les anciens réfugiés Burundais qui se sont rapatriés reste un grand défi à la réintégration dans leurs communautés . Le taux de chômage qui ne cesse d’augmenter dans cette province du sud n’est pas de nature à favoriser le respect des droits de l’homme, les chômeurs demandent que l’octroi de l’emploi soit transparent et que le mérite soit pris en compte a-t-il indiqué. La recrudescence des cas d’infanticide et d’avortements clandestins sont observés dans les centres urbains. Le phénomène dit " frais de bougie " est à décourager car des gens sont battues par leurs cohabitants dans les cachots et leur intégrité physique est affectée a-t-il indiqué. Dond d’assistance juridique et judiciaire des victimes de violences sexuelles Ntigahera Thomas dont un membre de sa famille a été victime des violences sexuelles, demande au Gouvernement du Burundi de mettre sur pied un fond d’assistance juridique et judiciaire pour soutenir les victimes de ces violences car il leur est difficile de plaider seules leurs causes devant les tribunaux vu la complexité de ces violences et la difficulté de réunir toutes les preuves . Signalons qu’aucun dossier de torture n’est en instruction aujourd’hui au parquet de Bururi.