Des troupeaux de vaches en transhumance sont visibles dans les communes de Rumonge, Burambi et Buyengero à la recherche du pâturage. Cependant, la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs s’annonce difficile.
Ces vaches viennent des communes de la région naturelle de Bututsi et de Mugamba, c’est-à-dire les communes de Bururi, vyanda, Songa et Mugamba. Elles se dirigent dans les communes de la région naturelle de l’Imbo et de Mumirwa(Rumonge, Buyengero, Nyanza Lac).
Léonidas Nibona, est un éleveur de Vyanda. Il indique que ses vaches se trouvent sur la colline de Gatete à la recherche du pâturage. Car la transhumance dure quatre mois, c’est-à-dire début juin à fin septembre.
« Leurs vaches ravagent nos cultures »
D’après Léonidas Nibona, la population des localités où se pratique la transhumance profite de leur présence: « Elle s’approvisionne en lait moins cher et en fumier pour fertiliser leur sol. »
Néanmoins, Janvier Ntirandekura, agriculteur de Kigwena, commune Rumonge, n’est pas du goût de cette présence bovine: « Ces vaches ravagent nos cultures. Cela provoque souvent des tensions entre éleveurs et agriculteurs. La cohabitation devient difficile. » Il indique qu’elles détruisent les cultures lorsqu’elles se rendent au lac Tanganyika pour se désaltérer. Selon Ntirandekura, les bergers qui gardent ces vaches brûlent les forêts pour avoir de jeunes repousses. Il appelle à une réglementation de la transhumance au Burundi.
« Ces vaches gênent la circulation routière »
Barungame, un chauffeur faisant régulièrement le transport Bujumbura-Nyanza-lac indique que les vaches gênent la circulation routière et causent souvent des accidents. D’après ce chauffeur, ces vaches sont présentes sur la route surtout le matin et le soir lorsqu’il y a une grande circulation. Il demande à la police de sécurité routière de réglementer la circulation sur cette route pour prévenir les accidents.
Selon Elicham Ninyongeye , conseiller de l’administrateur communal de Rumonge, lorque les cultures sont ravagées, l’éleveur paie une amende. Il souligne que l’administration communale a recommandé aux chefs de colline de percevoir 300 Fbu par tête de bétail en transhumance en commune de Rumonge. Ce montant servira à la réhabilitation des infrastructures détruites ou endommagées par ces vaches.
Il demande aux éleveurs de protéger l’environnement en luttant contre les feux de brousse pendant la saison sèche. Les services vétérinaires de Bururi sont en train de sensibiliser les éleveurs à renoncer à l’élevage de prestige et à pratiquer plutôt l’élevage en stabulation.