Au moins 316 victimes des violences basées sur le genre dont 19 hommes ont été enregistrées par le centre de développement familial (CDF) de Bururi depuis le début de cette année. La prise en charge des victimes laisse à désirer.
Laurent Nduwayezu, coordinateur provincial du CDF, indique que la commune de Rumonge vient en tête avec 73 victimes. Selon lui, la liste n’est pas exhaustive car ce sont les victimes qui ont eu le courage de se confier aux responsables des bureaux de CDF implantés dans les différentes communes de la province. La même source précise que les hommes ne sont pas à l’abri de ces violences : « 19 hommes se sont confiés aux responsables des CDF dans cette province pour dénoncer les violences dont ils sont victimes. » D’après le coordinateur, elles se manifestent au niveau du ménage. Soit des femmes refusent d’entretenir leurs maris en ne leur donnant pas de quoi manger ; soit des jeunes garçons sont victimes de violences sexuelles ou physiques.
Les veuves sont les plus touchées
Laurent Nduwayezu précise que les veuves constituent la catégorie la plus touchée : « Elles sont spoliées de leurs biens par les membres de la belle famille ou sont contraintes d’épouser un membre de la belle famille contre leur volonté. » Selon lui, la méconnaissance de la loi, tel le code des personnes et de la famille, et le manque d’une assistance judiciaire restent un handicap pour elles. « L’administration et les médias doivent s’impliquer davantage dans ce combat »
Jean Buregeya de la ligue des droits de l’homme Iteka indique que les autorités administratives et les médias doivent être sensibilisés : « leur apport dans le combat contre ces violences est indispensable. Les autorités administratives ont une grande influence sur la communauté et les messages des médias portent loin. »