La ligue des droits de l’homme Izere a déjà recensé 79 cas de grossesses dans les écoles secondaires de la province de Bururi, depuis le début de cette année scolaire.
Ces cas ont été établis, selon Muganuza Emmanuel représentant d’Izere Ntiwihebura à Bururi, dans différentes écoles secondaires des cinq communes de la province, Rumonge, Bururi, Songa, Rutovu et Matana : "Les chauffeurs, les domestiques, les commerçants et les hommes en uniformes sont les principaux auteurs", explique-t-il.
Ce sont surtout les élèves des collèges et lycées communaux qui sont souvent victimes de la situation, étant obligées à louer des maisons loin de leurs familles : "Elles deviennent des proies faciles, alors qu’elles sont issues des familles souvent très modestes. Des élèves qui versent facilement dans une forme de prostitution pour subvenir à certains besoins vitaux comme l’alimentation et la santé."
Bakanibona Louis, parent d’élève à Rumonge rappelle les dangers qu’encourent ces jeunes filles, pour la plupart des mineures, qui, en plus de risquer d’attraper le Sida, s’exposent à des avortements clandestins avec toutes les risques que cela comportent. A titre d’exemple, une élève du Lycée communal de Kiryama qui a fait une tentative d’avortement ce jeudi dans un quartier de la ville de Rumonge, avant d’être arrêtée par la police … ainsi que l’enseignant qui l’a fait tomber enceinte.
Pour tous les observateurs, deux urgences, répétées par ailleurs depuis des mois : "la mise en place d’un programme d’éducation sexuelle afin de pouvoir limiter ou réduire les grossesses non désirées qui ne cessent d’augmenter dans les écoles", rappelle Nzaniye Salvator, enseignant de lycée depuis plus d’une vingtaine d’années, et une législation plus dure contre les auteurs de violences basées sur le genre en milieu scolaire, notamment au sein du corps enseignant.