Les autres pays de la Communauté Est Africaine (CEA) ont déjà organisé un Forum des enfants. Le Burundi traîne les pieds. Les enfants voudraient que cette promesse soit honorée dans les meilleurs délais, pour essayer de trouver des solutions à leurs problèmes.
Ils ont réitéré la demande lors de la clôture de la 1ère conférence sur les droits de l’enfant de la CEA, ce 3 septembre 2012, à Bujumbura.
D’après Thiena Gapfasoni, 15 ans, « la mise en place d’un forum des enfants permettra d’avoir un cadre d’expression ». Dans ce cas, souligne-t-elle, des enfants victimes des différentes injustices pourraient dénoncer ces cas, voire les porter en justice. Ce forum constituerait, précise-t-elle, un cadre d’échange entre les enfants sur leurs problèmes.
Selon cette élève du Lycée du Saint Esprit, les enfants demandent au gouvernement burundais d’être épargnés des massacres et des violations des droits de l’Homme.
Aux dirigeants de la CEA, les enfants demandent de tout faire pour que ceux qui sont en situation de rue puissent être accueillis par des familles ou des centres spécialisés.
Cependant, les enfants qui ont représenté le Burundi reconnaissent qu’un certain effort a été fourni par le gouvernement dans le sens de la promotion de leurs droits. Il s’agit, précisent-ils, de la gratuité de l’enseignement au niveau de l’école primaire et de la gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de cinq ans.
Des lacunes
Toutefois, ils déplorent que ces mesures ne soient pas accompagnées par des mécanismes de mise en application. Par exemple, ils indiquent que l’accès aux médicaments pose encore problème pour quelques familles. « Il semble que cette gratuité s’arrête aux consultations. Le patient doit se débrouiller pour acheter les médicaments », signalent-ils.
Une idée soutenue par Margueritte Barankitse, alias Maggy, de la Maison Shalom qui indique que les 2000Fbu donnés par le gouvernement pour les soins d’un enfant sont insignifiants.
Elle ajoute aussi que cette mesure devait être accompagnée d’une autre qui conscientise les couples à mettre au monde des enfants dont ils sont capables d’assurer l’alimentation, la scolarité, les soins de santé, etc.
En outres, Marguerite Barankitse demande aux associations militant pour les droits de l’enfant de ne pas en faire un commerce ou une publicité. Elle se demande, par exemple, pourquoi quelques associations s’activent à rendre des visites, aux enfants nés en prison, « comme si la prison était devenue une crèche ». Selon elle, l’important serait de plaider pour que ces enfants sortent de la prison.
Au niveau de l’enseignement, les enfants burundais indiquent que des problèmes ne manquent pas. La gratuite qui s’arrête au primaire oblige beaucoup d’enfants à arrêter les études à ce niveau. Ils soulignent, en effet, que leurs familles sont incapables de payer le reste de la scolarité à cause de la pauvreté.