Mardi 05 novembre 2024

Politique

Burundi-UE : l’odeur d’une coopération indéfectible

10/06/2022 6
Burundi-UE : l’odeur d’une coopération indéfectible
L’ambassadeur de l’UE au Burundi et le ministre des Affaires étrangères visitant les stands des partenaires.

La délégation de l’Union européenne au Burundi a organisé, ce 10 juin au Jardin public, la journée de la coopération Burundi-Union européenne.

Une cinquantaine de stands comportant les produits de différents programmes financés par l’UE au Burundi sont installés. Agences des Nations-Unies, ONG locales et internationales… ont installé leurs produits et programmes.
Des jeunes, en t-shirt identiques blancs, sont particulièrement nombreux en train de visiter ces stands. Ce sont des étudiants de différentes universités, invités pour s’inspirer de différents métiers dans lesquels ils pourraient s’orienter à la fin de leurs études.

D’après l’ambassadeur de l’UE au Burundi, Claude Bochu, l’objectif de cette journée est de montrer au public burundais l’étendue, la diversité et la richesse des différents programmes de développement financés par l’UE et l’Equipe Europe.
Cette 1ère édition se tient au moment où l’UE et le Burundi entament une nouvelle phase de leur partenariat après la levée des sanctions économiques de 2015.

Selon M. Bochu, entre 2015-2021, l’Equipe Europe, premier bailleur du Burundi, composée essentiellement de la France, Belgique, Allemagne et Pays-Bas, a contribué à hauteur de 33% des appuis des partenaires au développement. Soit un don de plus de 900 millions d’euros.

La nouvelle enveloppe de l’UE pour le Burundi (2021-2024) est de 194 millions d’euros pour les domaines prioritaires, comme le développement rural, l’énergie, l’environnement, la santé, éducation, la bonne gouvernance, etc.
« Nous célébrons cette journée à un moment spécial de l’histoire de la coopération Burundi-UE, quelques mois après la levée des sanctions de l’UE contre le Burundi », se félicite le ministre des Affaires étrangères, Albert Shingiro. Il se dit heureux de constater que les jeunes, constituant 65% de la population burundaise, sont les cibles privilégiées de cette journée.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Bandyambona Jean-Marc

    Croyez-vous vraiment qu’être une république de mendiants va faire avancer les choses?Ces aides nous tiennent en esclavages et sont vite détournées pour attérir dans les banques de l’UE.Elles ne servent donc à rien qu’à nous assujetir pour encore plusieures génération.Les mendiants que nous sommes auront toujours tort!

  2. arsène

    J’aimerais m’adresser à l’auteur de l’article:

    Mon précédent commentaire concernait un extrait de votre article et je l’ai bien mis entre guillemets. Le don mentionné dans la première version de l’article était bien de 90 millions – ce que je trouvais ridicule, d’où mon commentaire.

    J’ai placé mon commentaire tard le soir et ceux qui le liront croiront que je vous fais dire autre chose que le contenu de votre article puisque vous avez modifié le chiffre qui est maintenant de 900 millions.

    Mon souhait est que si ce genre d’erreur arrive – ça nous arrive tous souvent – serait de le signaler pour que le commentaire soit compris.

    Ma conclusion serait de toute façon restée la même: même 1 milliard d’euros sur 6 ans ou sur une année ne fera pas du Burundi un pays développé. Nous resterons toujours figé dans ce malentendu productif. L’UE ne cherche pas à aider le Burundi à se développer. La coopération au développement existe depuis l’indépendance et l’on voit où l’on en est.

    NOTE DU MODERATEUR
    Mea culpa. Vous avez raison

    • Gacece

      @arsène
      Bien d’accord avec vous. Ces pays fo*urnissent des aides avec des conditions qui font en sorte que le plus gros de l’argent retourne dans leur pays.

      Au lieu de construire et équiper des hôpitaux et des écoles, ils préfèrent f*ournir des médicaments et des bourses d’études. Le fabricant du médicament se trouve dans leur pays. L’étudiant boursier va dépenser la bourse dans le pays d’accueil. Et à la fin de ses études, il ne retournera pas dans son pays d’origine.

      Au lieu de former et développer une expertise locale, ils préfèrent faire venir leurs experts, dont le salaire, les frais de déplacement et de séjour, seront prélevés à même le montant de l’aide. Et l’expert, lui, retournera dans son pays à la fin du projet.

      La plupart des projets sont de courte durée, ce qui a pour conséquence que les employés locaux, souvent relégués aux tâches de soutien et de subalternes, n’auront aucune possibilité d’apprendre de l’expert avant son départ.

      Si on construisait et équipait des hôpitaux et des écoles, les expertises resteraient dans le pays. Des projets de recherche et développement et des initiatives locales naîtraient. Et des entreprises d’envergure régionale et internationale se multiplieraient.

      Mais non! Il faut qu’on continue à siphonner les ressources et les talents des pays sous-développés tout en faisant croire qu’on les aide.

      Quelqu’un aurait-il vu mon amie Indépendance?… Elle est où Indépendance?… Surtout ne nous aidez pas à la « re-trouver »!

      Vive la dépendance… À L’AIDE! S’il ne vous plaît pas!

  3. arsène

    « Selon M. Bochu, entre 2015-2021, l’Equipe Europe, premier bailleur du Burundi, composée essentiellement de la France, Belgique, Allemagne et Pays-Bas, a contribué à hauteur de 33% des appuis des partenaires au développement. Soit un don de plus de 90 millions d’euros. »

    Autrement dit, quatre principaux pays et d’autres qui ne sont pas cités (ou alors les 27 de l’UE) ont contribué à hauteur de 15 millions d’euros chaque année depuis 2015. Maintenant, si l’on pousse un peu plus loin le raisonnement, en admettant que ces quatre principaux pays ont fait seuls ce don et à parts égales, chacun aura fait un don de 3.75 millions d’euros par an. Peut-on appeler ça un partenariat au développement? Ces pays ne sont pas intéressés par le développement et leur aide ne vise pas cela. C’est juste un objectif déclaré. Ne soyons pas dupes. aucun pays au monde ne s’est développé grâce à l’aide au développement. Je ne pense pas qu’il y ait partenariat entre ces pays et le Burundi si le partenariat est pensé comme une mise en commun d’effort en vue d’atteindre un objectif commun. Je pense plutôt qu’il s’agit d’un « malentendu productif » [cf. concept de « working misunderstanding »(Bohanan 1964; Sahlin 1982)]: les parties poursuivent chacun leur objectif mais s’entendent sur le moyen. Les dirigeants burundais savent bien que cette aide ne permettra pas au Burundi de sortir de la misère (et les Européens ne l’ignorent pas non plus). Cependant, les Européens visent d’étendre leur zone d’influence ou dans certains cas, mettre la main sur les ressources. Les dirigeants savent bien que l’aide finira dans leurs poches et ne peuvent pas laisser filer cette occasion. Les exemples sont légion.

    En annulant une semaine de prière tout en consacrant ce temps au travail rapporterait plus que ces montants. Le Burundi pourrait également

    Ça me rappelle en mai 2020, lorsque une province chinoise a offert au Burundi des masques.

    Un total de 20.000 masques chirurgicaux offerts par la province chinoise du Qinghai (nord-ouest) au Burundi ont été expédiés jeudi matin, selon le bureau provincial des affaires étrangères […] et seront expédiées vers le Burundi par voie diplomatique.
    http://french.xinhuanet.com/afrique/2020-05/28/c_139094729.htm

    Le prix d’un masque chirurgical en sortie d’usine en Chine se situait à ce moment-là entre 4 et 16 centimes d’euro.
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/masques-sanitaires/masques-chirurgicaux-quel-est-leur-veritable-prix_4058931.html

    Le Burundi a ainsi reçu par voie diplomatique, des masques d’une valeur située entre 800 et 3 200 euros.
    Que ne verra-t-on pas?

  4. Manisha

    Le ridicule ne tue pas, courtiser celui que tu as insulté la veille !

    • Stan Siyomana

      @Manisha
      Aho naja i Burundi mu kwezi kw’icumi muri 2018, narashitse muri provensi mvukamwo ya Karusi, na Muyinga aho umwe muri babiri ncibuka twiganye mu mwaka wa mbere muri 1958? yimukiye (twaherukana muri 1971, mugabo aheruka kwitaba Imana), n’i Ngozi aho nize Collège Don Bosco (ubu ari Lycée de Ngozi).
      Lero naratangaye kubona aha na hariya ivyapa bivuga ngo Projet financé par l’Union Européenne.
      N’ejo bundi naratangaye kumva ko umugambi w’uko abarundikazi bavyarira kubuntu, n’uko abana bari musi y’imyaka itanu bavurirwa kubuntu ushigikiwe hanini n’Ubumwe bwa Bulaya.
      Jewe narinzi ko uva mu bushobozi bw’igihugu cacu, cane cane mugihe umengo uwo mugambi mwiza bawitirira umuyobozi kanaka.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 844 users online