Lors du lancement officiel des procédures opérationnelles standard pour combattre la traite des personnes, ce 15 février, des partenaires dans la conception de ce document recommandent la poursuite judiciaire des auteurs de la traite des personnes. Le gouvernement se réjouit des avancées dans la lutte contre la traite des personnes.
« La traite des êtres humains se produit dans les pays qui ne font pas suffisamment d’efforts pour lutter contre ce phénomène », indique Melanie Higgins, ambassadeur des Etats-Unis au Burundi.
Pour elle, il faut soutenir les victimes de la traite et traduire les auteurs devant la justice. Elle appelle la commission nationale chargée de prévention et de répression de la traite des personnes à mettre en avant la poursuite et la condamnation des auteurs de ce crime.
L’ambassadeur des Etats-Unis espère que le Burundi mettra en place un système national de collecte des données sur l’identification et la protection des victimes. Pour elle, il faut consacrer une partie spécifique dans le budget national aux financements des activités de lutte contre la traite des personnes.
Elle rappelle que dans le rapport annuel du département américain sur la traite des personnes, le Burundi a avancé au niveau 2 sur la liste de surveillance en 2021.
Pour l’ambassadeur du royaume des Pays-Bas au Burundi, Jeroen Steeghs, la traite des personnes est un crime et une grave violation des droits humains d’une ampleur considérable. Il déplore que ce crime passe souvent inaperçue : « Les victimes ont du mal à parler de ce qui leur est arrivé. Ils sont souvent menacés et victimes de chantage ».
Selon lui, environ 66% des victimes de la traite au Burundi sont des femmes et des jeunes filles souvent destinés au travail domestique forcé, à la violence sexuelle, au mariage forcé et font l’objet de trafic vers les pays voisins ou les Etats du golfe.
Pour lutter efficacement contre la traite des personnes, il recommande la prévention, la protection et la répression de ces crimes à travers une approche intégrée. Pour lui, il faut mettre en œuvre des actions efficaces pour protéger les victimes et poursuivre les auteurs.
« Il faut améliorer l’efficacité de toutes les parties prenantes »
« La lutte contre la traite des personnes est un phénomène complexe qui doit impliquer plusieurs acteurs. Il nécessite une approche multidisciplinaire et intersectorielle », fait savoir Epitace Masumbuko, président de la commission burundaise de concertation et de suivi sur la prévention et la répression de la traite des personnes.
Il souligne que le Burundi continue d’enregistrer des avancées significatives dans la lutte contre la traite des personnes. Pour lui, il faut améliorer l’efficacité de toutes les parties prenantes pour promouvoir davantage la protection et l’assistance des victimes de ce crime.
Concernant les procédures opérationnelles pour combattre la traite des personnes, il explique qu’elles sont des directives de contrôle détaillé concernant l’identification, le sauvetage, l’enquête, l’hébergement, le retour et la réintégration des victimes de la traite. Selon lui, elles permettront d’améliorer l’efficacité de toutes les parties prenantes pour protéger les victimes.
Et d’appeler toutes les parties prenantes à s’en approprier et à les mettre en œuvre afin de s’aligner aux autres pays dans ce combat contre la traite des personnes.
Concernant le recrutement des travailleurs pour les pays du golfe, il confie que 17 sociétés de recrutement ont déjà des licences pour œuvrer dans ce domaine : « C’est une initiative qui entre dans les efforts du gouvernement pour combattre les causes profondes de la traite des personnes au Burundi ».
Le document des procédures opérationnelles standard pour combattre la traite des personnes a été élaboré avec l’appui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Agence américaine pour le développement (USAID), l’UNICEF et le royaume des Pays-Bas.