397 réfugiés burundais des camps de réfugiés de la Tanzanie originaires des provinces de Bururi, Makamba et Rumonge ont regagné le bercail mardi 11 juin. Pour la plupart, l’insécurité en est la cause.
Composés essentiellement de femmes et d’enfants et provenant des camps de réfugiés tanzaniens de Nyarugusu, Nduta et Mtenderi, ces rapatriés ont passé la nuit de mardi dans le camp de transit de Gitara en commune Mabanda. Mercredi, les bus de l’ONG IRC les ont amenés aux chefs-lieux de leurs communes respectives et leurs bagages étaient transportées par des camionnettes. Certains rapatriés rencontrés à leur arrivée à Rumonge ont indiqué que l’insécurité dans les camps les a contraints à retourner au pays car ils avaient peur d’y laisser la vie. Selon eux, des tirs nourris étaient régulièrement entendus dans les camps et certains réfugiés ont été blessés. Des corps sans vie étaient retrouvés dans des forêts dans les environs des camps sans que les auteurs ne soient identifiés et les mobiles, connues. Des femmes réfugiées à la recherche du bois en dehors des camps étaient régulièrement violées, des tentatives de réinstallation dans des pays tiers ont échoué.
Des problèmes de réintégration
Certains rapatriés ont indiqué qu’ils seront confrontés à des difficultés de réintégration notamment l’accès au logement, à l’éducation de leurs enfants, aux soins de santé. D’autres ont évoqué des conflits fonciers qui les opposent à d’autres personnes qui sont assistées par des avocats et redoutent qu’il y ait des procès non équitables. Ils demandent une assistance judiciaire. Ils ont aussi besoin des semences et autres intra agricoles pour se préparer à la prochaine saison culturale.
Certains jeunes rapatriés ont exprimé des craintes de stigmatisation et de diabolisation de la part d’autres jeunes qui sont restés sur les collines. Ils disent qu’ils les accusent de s’être enrôlés dans des mouvements armés.
Ferdinand Niyokindi, conseiller de l’administrateur communal de Rumonge, tranquillise ces rapatriés. Il les assure que toutes ces inquiétudes trouveront de solutions. La population sur les collines va leur réserver un accueil chaleureux et quiconque tentera de les diaboliser sera puni par la loi. D’après lui, les personnes récemment rapatriés bénéficieront en premier lieu les différentes aides accordées.
Signalons que les véhicules du HCR les déposent aux chefs-lieux des communes. Les rapatriées s’arrangent pour se déplacer jusque sur leurs collines d’origine respectives. Selon leurs propos, ils éprouvent souvent des difficultés pour transporter leurs bagages car ils doivent louer des camionnettes.