Le Révérend Gideon Byamugisha de l’Ouganda, ambassadeur volontaire de l’ONG, ’’Christian Aid’’, est en visite au Burundi pour un témoignage édifiant. Il invite les Burundais à tout faire pour éviter de nouvelles contaminations en inversant la tendance actuelle. Selon lui, il est possible d’éradiquer le Sida au Burundi. <doc2275|left>« Zéro infection, zéro discrimination, zéro mort du Sida, tel devait être l’objectif commun à toutes les associations œuvrant dans la lutte contre le Sida », martèle Révérend Gideon Byamugisha, ce mercredi 7 décembre à l’Hôtel Le Chandelier, au cours d’une conférence de presse. Selon lui, le gouvernement du Burundi doit d’abord s’assurer que tous ceux qui s’investissent dans la lutte contre le Sida sont réellement à l’œuvre : « Il doit exiger des rapports d’activités, faire des statistiques pour se rendre compte de la progression ou la régression de ce fléau. Des méthodes inefficaces doivent être revues et remplacées par d’autres plus utiles », suggère-t-il. En outre, indique-t-il, les Burundais ont déjà trois atouts : « L’intelligence et les méthodes pour arrêter de nouvelles infections, la capacité de désorganiser le VIH même quand il est déjà dans le corps humain et l’intelligence suffisante pour empêcher la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Donc, il est possible d’avoir une génération sans le Sida dans ce pays.» « … se défaire des croyances qui accentuent la contamination » Pour lui, la part des Eglises est prépondérante dans cette lutte car, elles ont une grande audience et leur voix porte loin. Pour ce, dit-il, elles doivent divorcer d’avec certaines croyances selon lesquelles le Sida est une punition divine et reconnaitre l’usage du préservatif. De plus, la culture burundaise doit être aussi extravertie. Selon lui, les questions en rapport avec le sexe sont toujours taboues : « La plupart des parents burundais n’osent pas parler ouvertement à leurs enfants de ces sujets. » D’où, déplore-t-il, beaucoup de contaminations chez la jeunesse. Initier des nouvelles méthodes efficaces D’après Rév.Gidéon, l’Ouganda a utilisé la stratégie ABC (Abstinence-Fidélité-Prudence) pendant un certain temps. Mais, par après, continue-t-il, on a remarqué que cette stratégie mettait seulement l’accent sur la sexualité. Elle mettait de côté, dit-il, d’autres voies de contamination comme la transfusion sanguine, l’utilisation des objets tranchants et la transmission de la mère à l’enfant : « Aucun message de dépistage ou de non discrimination des sidéens n’était véhiculé», déplore-t-il. Par conséquent, souligne-t-il, personne ne songeait au dépistage par peur d’être reconnu et mis en quarantaine : « Ceux qui se faisaient dépister et qui se retrouvaient contaminés, préféraient rester dans la clandestinité tout en contaminant les autres. D’où la faiblesse de cette politique. » Selon lui, la stratégie SAVE qui est en vigueur aujourd’hui dans beaucoup de pays doit être adoptée par les Burundais. « Elle consiste à encourager le dépistage volontaire, à lutter contre la discrimination, à multiplier les stratégies d’accès aux traitements médicaux et à éviter de nouvelles contaminations, » explique-t-il. Elle est déjà utilisée, selon lui, en Sierra Léone, au Rwanda, au Kenya, en Ouganda,…et les résultats sont encourageants. Toutefois, il reconnait que cette stratégie n’est pas venue pour disqualifier l’ancienne, l’ABC, « elle est venue pour l’appuyer et la rendre plus efficace », mentionne-t-il.