Alors que le jeu politique s’intensifie à l’approche des élections générales de 2015, un fidèle lecteur d’Iwacu s’interroge sur le contenu des propositions que fait l’opposition par rapport à l’action menée par le parti au pouvoir.
Plusieurs citoyens des différents pays africains (Burundi, Burkina Faso, RDC, etc.) seront appelés aux urnes dans les mois à venir. À titre de rappel, dans ces différents pays, les chefs d’État actuels sont presque tous à leurs derniers mandats selon leurs constitutions respectives. La plupart de ces dirigeants manœuvrent pour écarter cette entrave constitutionnelle pour pouvoir se représenter aux prochaines élections. De leur côté, les oppositions politiques respectives commencent à peaufiner leurs stratégies électorales en vue de barrer la réélection de ces chefs d’État.
Au pays des hommes intègres, l’opposition politique commence à se coaliser dans le but de soutenir une seule candidature, à l’instar de ce qui s’est fait au Sénégal, pour espérer battre l’actuel président et éviter ainsi une dispersion des votes qui serait à leur désavantage. Au Burundi, une approche semblable semble se dessiner à l’horizon, même si rien n’est encore officiel et qu’il y a encore des bisbilles au sein de l’ADC-Ikibiri. Dans le cas présent, je focaliserai mon attention sur le Burundi du fait que je me sens plus interpelé, étant citoyen de ce dernier.
D’entrée de jeu, je suis porté à croire, tout comme Jean-Marie Ngendahayo le dit bien dans son papier « Qu’attendre de nos politiciens d’ici 2015 ? », que les Burundais ne tolèrent plus la marche sur place de nos politiques face aux différents enjeux structurels (santé, éducation, etc.) auxquels le Burundi fait face. Ils veulent des politiques qui aspirent à plus grand que soi, qui proposent de réels changements aux problèmes socioéconomiques de tous les jours des citoyens. Bref, ils veulent des politiques responsables, ingénieux, imputables et soucieux d’intégrer le Burundi dans le concert des Nations du 21e siècle, rien de moins!
À cet égard, au-delà de l’échéance électorale et de l’aspect procédural qui l’accompagne, les Burundais sont en droit de se demander si les prochaines élections offriront une réelle opportunité de changement ((À celui qui se demande pourquoi un changement, je l’invite à lire le nouveau le Rapport 2014 sur le développement humain produit par le PNUD. On y apprend, entre autres, que le Burundi a connu un recul dans ce classement et occupe la dernière place au sein de la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est. Par ailleurs, je tiens à préciser que je suis de ceux qui réclament un changement de fond, et non « seulement » de forme)).
Plus précisément, au-delà des différentes étapes menant au scrutin, du simple fait de vouloir barrer la route un éventuel troisième mandat du président Pierre Nkurunziza honni par certains (si jamais ce dernier se représente), et surtout d’un simple changement cosmétique, y a-t-il une alternative politique crédible ((Par alternative politique crédible, j’entends une alternative politique qui propose des solutions concrètes, crédibles, réalistes quant aux enjeux socioéconomiques auxquels le citoyen lambda fait face)) pour 2015?
Pour répondre à cette question, je juge, avant tout, nécessaire de définir brièvement l’opposition politique dans une démocratie, car c’est cette dernière qui est au premier plan (à tort ou à raison) lorsqu’il s’agit d’évaluer les options d’alternative à l’action gouvernementale en cours. Toutefois, malgré que mon attention sera plus portée sur l’opposition politique pour évaluer les possibilités d’alternative politique pour 2015, je tiens à préciser que, loin de moi l’idée de faire un procès d’intention du parti au pouvoir en l’excluant d’office comme entité qui pourrait représenter aussi une alternative pour 2015. Au contraire, la venue d’une nouvelle classe dirigeante au sein de ce parti pourrait aussi constituer un changement. Par contre, pour le cas présent, je focaliserai mon attention sur l’opposition politique burundaise.
Ceci étant dit, si je reviens au rôle d’une opposition politique, d’une part, elle constitue d’une manière ou d’une autre un chien de garde ; un contre-pouvoir qui contrôle et critique l’action gouvernementale. De plus, l’opposition politique propose une « autre » réponse, une « autre » vision différente de celle qui est en train d’être mise en œuvre par le pouvoir en place. Bref, une « opposition » à l’action gouvernementale en cours.
D’autre part, par cette critique de l’action gouvernementale, l’opposition politique représente une alternative politique lorsque viendra le temps pour les citoyens mécontents de l’action gouvernementale de choisir leurs nouveaux gouvernants. Ainsi, l’opposition politique devient un tremplin pour les politiques qui s’y retrouvent et est aussi, pour ces derniers, un espace qui les prépare à assumer des fonctions importantes à l’occasion d’une éventuelle victoire électorale à venir. Dit autrement, l’opposition politique est en quelque sorte « un gouvernement en attente ((Sous d’autres cieux, l’opposition politique s’organise de sorte que pour chaque enjeu stratégique, il y ait un porte-parole (porte-parole pour les questions relatives à la santé, éducation, finance publique, etc.))) ».
Par ailleurs, certains pays, dont le Burundi, ont même octroyé un statut spécial à l’opposition politique. C’est le cas des pays possédant un régime parlementaire de type britannique (Canada, Royaume-Uni, etc.) qui ont mis en place la fonction de « chef de l’opposition officielle », étant le deuxième personnage important dans une démocratie parlementaire, derrière le chef de gouvernement. En France, les groupes parlementaires d’opposition, ainsi que les groupes minoritaires, bénéficient de « droits spécifiques ». Au Burundi, la Loi portant statut de l’opposition politique au Burundi est venue déterminer le statut juridique de l’opposition politique au Burundi dans le cadre de la consolidation de la démocratie pluraliste par le débat politique et la compétition pacifique pour l’accession au pouvoir (art.1). En effet, cette Loi spécifie par exemple, en son deuxième chapitre, « les droits et devoirs » de l’opposition politique.
Ayant résumé en quelques lignes le rôle de l’opposition politique, je reviens à la question posée plus haut, car c’est l’objet principal de ma réflexion. À cet égard, l’échéance électorale approchant à grands pas, il serait temps que chaque citoyen burundais entame une analyse du bilan de nos femmes et hommes politiques, en particulier ceux appartenant à l’opposition politique, dans le but de les sanctionner positivement ou négativement par le vote. Implicitement, cet exercice nous permettra d’abord de faire un bilan des 5 années passées, un état des lieux actuel et ainsi évaluer les différentes options pour les 5 prochaines années. Enfin, cet exercice nous permettra de constater quelles sont les différentes alternatives politiques dont nous disposons. Pour ma part, cet exercice m’a permis de conclure avec regret que, pour le moment, l’opposition politique burundaise ne représente pas une alternative crédible pour 2015 et je vais exposer, dans les lignes qui suivent, quelques cas qui ont guidé ma réflexion.
Le Budget en question
Le premier cas est révélateur de la médiocrité du travail (c’est un euphémisme) de notre opposition politique et explique facilement les deux derniers cas. En effet, chaque année, le Gouvernement du Burundi présente son Budget, à l’instar des autres gouvernements à travers le monde. La présentation d’un Budget revêt un caractère important et singulier de tout État, car on y énonce les orientations gouvernementales, les ressources financières (contributions obligatoires, impôts, taxes, etc.) ainsi que les dépenses publiques (dépenses de fonctionnements, investissements, etc.). C’est lors de la présentation du Budget que, normalement, l’opposition politique distingue sa vision de celle du Gouvernement en le critiquant, mais surtout en proposant une alternative concrète et crédible aux orientations gouvernementales. Or, je n’ai jamais entendu l’opposition politique se prononcer sur cet enjeu.
Seules les organisations de la Société civile, le Parcem et l’Olucome en particulier, se prêtent à cet exercice d’analyse détaillée du Budget présenté par le Gouvernement. À ceux qui seraient portés à croire que j’assimile le travail de la société à celle de l’opposition politique, je me permets d’ouvrir une parenthèse pour clarifier que ce n’est pas le cas.
Tout comme les politiciens, les personnes physiques et morales ont le droit de s’exprimer sur la gestion de la chose publique à moins de choisir d’être un analphabète politique tel que défini par Bertold Brecht ((Poète et dramaturge allemand qui a composé un poème dans lequel il relate que le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. En effet, ce dernier n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix de haricot et du poisson, le prix de la farine, le loyer et le prix des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique.)). N’est-ce pas Charles de Gaule qui disait que la politique est une affaire sérieuse pour être laissé dans les seules mains des politiciens ?
Et la santé ?
Le deuxième cas concerne le système de santé burundais. À titre de rappel, en 2006, le Président Pierre Nkurunziza a annoncé la gratuité des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants. Qui serait contre la vertu? Néanmoins, cette décision risque de mettre à mal (si ce n’est déjà fait) notre système de santé du fait que certains hôpitaux risquent la faillite. En effet, on apprend par le magazine Iwacu no 18 de juillet-août 2013 que l’État burundais doit plus de 13,4 milliards FBU aux différents hôpitaux au pays « du lait et du miel ». De plus, on y apprend que depuis 2010, même lorsque l’État paie, il ne couvre pas la totalité des frais engagés occasionnant ainsi un manque à gagner dans les finances des différents hôpitaux. Cette situation s’explique, à mon point de vue, par le fait qu’aucune mesure budgétaire n’accompagnait la décision. Autrement dit, il y a eu manque de préparation, de planification budgétaire préalable, de prévision pour garantir la viabilité de la mesure.
Le même manque de mesure d’accompagnement est en train de nuire à la qualité de l’enseignement à la suite à la décision du Président de la République en 2005 d’universaliser l’enseignement primaire en la rendant gratuite. Pour plus d’information, je vous invite à lire le magazine Iwacu no 2 de décembre 2011.
Le foncier
Le troisième cas concerne la taxe de transaction sur la vente de propriétés foncières et d’immeubles prélevée par les communes (à ne pas confondre avec la taxe de 3 % concernant les droits de mutation du Bureau titres fonciers). J’ai appris, au cours de l’émission « Burundi murima w’isangi » des 13 et 20 juillet 2014 de la Radio Isanganiro, que cette taxe avait été supprimée par la Loi n° 1/31 du 04 novembre 2008 portant suppression de la taxe de transaction sur la vente des propriétés foncières et d’immeubles. Or, les communes la perçoivent toujours malgré sa suppression.
Vu les cas exposés plus haut, plusieurs interrogations se sont imposées : quel a été le travail de l’opposition politique à cet égard ? A-t-elle rempli son rôle de contrôle de l’action gouvernementale? A-t-on entendu ses critiques à travers les différents médiums? A-t-elle exercé ou tenté d’exercer une certaine pression politique pour réorienter l’action gouvernementale? La réponse à toutes ces questions a été malheureusement que l’opposition politique est demeurée passive, pour ne pas dire absente! En effet, j’ai constaté que le manque de Clairvoyance, les Egos, la mise en avant des intérêts personnels, la non-poursuite d’un idéal plus grand que soi, la passivité face aux problèmes socioéconomiques, la personnalisation des institutions (partis politiques en particulier), sont les principaux Cancers qui rongent la plupart de nos femmes et hommes politiques Burundais, et en particulier l’opposition politique.
Cependant, il ne nous est nullement permis de jeter l’éponge, ni céder au fatalisme ou à la médiocrité, car notre survie en dépend et il y a encore du temps pour rectifier le tir. En effet, les femmes et hommes politiques burundais disposent encore d’une marge de manœuvre pour proposer une alternative pour 2015; face à l’action gouvernementale en cours.
Dans tous les cas, les citoyens burundais (oui, TOI y compris!), et surtout les médias en particulier (organiser par exemple dans le cadre de la synergie des médias un débat des candidates à la Présidence portant sur les plateformes électorales respectives), ont, à mon humble avis, une certaine responsabilité à cet égard. Exigeons clairement de nos politiques des projets de société clairs, crédibles et mesurables ((Ici je fais référence au cadre financier accompagnant le programme électoral. Le cadre financier expose le coût (si coût il y a) des promesses faites dans un programme électoral.
Autrement dit, d’une part, le cadre financier expose les différentes sources de revenus envisagés et d’autre part, comment ces revenus seront alloués aux différentes dépenses au regard du programme électoral. Il aide l’électeur à juger du réalisme du programme électoral au regard des ressources financières disponibles. Plus le cadre financier est réaliste, plus la crédibilité du programme électoral sera rehaussée.)) qui s’attaqueront aux problèmes socioéconomiques auxquels notre pays fait face notamment le système de santé, l’éducation, la sécurité, la sécurité alimentaire, les infrastructures (routes, ponts, etc.), le déficit énergétique.
Finalement, exigeons l’excellence de nos politiques, RIEN DE MOINS ! Car, comme Pierre Elliot Trudeau ((Ancien Premier ministre du Canada)) aimait si bien le dire, le travail de tous les autres hommes d’une Nation donnée (scientifiques, philosophes, artistes, travailleurs, fermiers) profitera à cette dernière ou sera perdu en raison de la compétence ou de la nullité de ses politiciens !
Mr Amilcar,
J aime bien ton article, il est bien exposé et le flot des idees est vmt embelli avec une forme bien rodée. Cependant, permets moi de revenir sur le FOND cad le vrai contexte de ton exposé et j m attarderai s sur tes jolis proverbes car ils sont sans equivoque:
1. Premierement je suis deçu par la fin de ton article car il n y a aucunement pas de solution que tu proposes contrairement a ce que tu prend le temps de precher. Je te cite en haut » ati s opposer sans proposer n est que de l humour » et c est exactemen un remede dont j m atendai ds ton article. Mai voila toi aussi tu n fai k critiquer oh adc ne fai pa ci ne fai pa ca et a la fin tu di esperon k il n est pa tard pr k ils changent! Mai propose alors mr le donneur de lecons!! Bavuga ayabandi…
2. Deuxieme chose il faut que tu apprenes a bien aprehender le contexte ds lequel l opposition bdaise ikoramwo. Comparer adc a l opposition senegalaise est synonyme d comparer la democratie bdaise et celle du senegal. un pti conseil next time fo chercher une base d comparaison valabale..cad cherche au moins un gvt africain similaire au notre cad ki emprisonne les opposants et les defenseurs des DH et ki empeche 7 simple manif en moins d 6mois et la commence ta comparaison..mais ne nous sort pa stp l exemple de la democratie en afrik coe le senegal.
3. Troisieme et enfin, j crois k via tes arguments tu es un d ces burundais ki suivent la pol d ici via site webs et radios online..suggestion pr ne pas t emboiter le pas dans ton exrcice favori d s opposet sans proposer « »APPORTE TTE CETTE THEORIE ET COPIET COLLER YO HANZE UYIZANE INO UBONE LE CONTEXTE LOCAL USHIKE KURI TERRAIN.en d autres termes joins l utile a l agreable cher jeune homme!
Gira Amahoro!
La veritè blesse..
Madame, Monsieur,
Merci pour vos commentaires.
Pour ce qui est de proposer et ne pas critique seulement, si vous avez bien lu et compris mon propos, vous constaterez que ma critique est en même temps une suggestion. À titre d’exemple, la 3e note de bas de pages résume brièvement ce à quoi je m’attendrais de l’opposition politique.
Pour ce qui est d’être sur terrain, vous lirez ma réponse aux différents commentaires plus-bas et vous verrez ma position là-dessus.
Merci et bonne journée.
Mr Amilcar Ryumeko,
Tes arguments sont vrais aussi longtemps qu’ils sont trop idéalistes!
Mais, ramenons les pieds sur terre du moins si nous sommes burundais. Nos pauvres burundais (85% hutu et 15 % tutsi, du moins si on en crois aux dires!) ont vécu une expérience malheureuse et ils en ont bien tiré des leçons. Je ne serais jamais d’accord avec ceux qui disent que, parce que les burundais ne sont pas instruits, ils sont stupides dans leurs décisions pendant le vote. J’apprécie ta rédaction car tu t’es réservé à ce sujet.
Par ailleurs, qui parmi nos fameux politiciens d’aujourd’hui aurait un projet de société semblable à celui de S.E NDADAYE!!!, ou de P.L RWAGASORE!!! Tu peux donner une réponse. A ton avis, pourquoi ces héros n’ont pas pu implanter leurs idéaux? Ni kubera inyankaburundi zaciye zibica!!!!!! Rero abarundi imitima ntirasubira munda. Il faudra attendre au moins deux ou trois decénies pour que le vote soit basé sur le projet de société. Même si on votait à l’idéal que tu propose, Qui de cette opposition (ou de qui que ce soit ) pourrait garantir « umutekano w’abarundi »?! Abarundi barazi ico batora kandi hari igituma. Bizohinduka buke buke nimugerageze kwihangana, ntimufate ivy’i Buraya ngo muzane mu Burundi kandi tudasangiye kahise.
Murakoze
MURUNDI
Murundi ndagushimiye kuko uvugiye hejuru ivyabandi badeha.Ariko rero niba ari uko ubivuze abo bagomba gutwara barabandanya bagire ama investissements akomeye muri education kugira tuzoshike igihe umuntu atora policies yumva ko zofasha igihugu atawurinze kumuvugira mumatwi.
Nta kintu kibabaza nko kubura autonomy and freedom uriko urafata decision ikwerekeye.
Pour Amilcar,he te demanderai d’ouvrir les yeux et voir ce qui se fait aux personnes qui essaient de denoncer les malfaits par le gouvernement (ex Pierre Claver MBONIMPA).je crois que même ces politiques que Tu parles aiment la vie.Sachez que,pour qu’il y ai le changement au Burundi Il y aura une tragedie.
Cher Monsieur Ryumeko
Dans votre article vous semblez mettre au défi l’opposition de prouver sa qualité d’opposant. Je ne suis ni de l’opposition ni du parti au pouvoir et bien m’en a pris mais il me semble que l’opposition a fait son devoir et correctement . Ou serions nous si les partis d’opposition comme le Frodebu , l’Uprona( le vrai) n’avaient pas tenté sans réussir certes de rectifier les politiques irresponsables du parti au pouvoir dans le domaine foncier ou la bonne gouvernance? Je fais exprès de ne pas parler du domaine économique car le pouvoir en place fait tout pour détruire le tissu économique et j’ai des preuves , peut être pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’économie. Qu’a fait le gouvernement en place pour renforcer les PMI & PME à travers la chambre de commerce ou l’AEB et AIB ? Rien du tout . Allez comparer l’enorme travail abattu par la chambre de commerce lorsqu’elle était écoutée ( les années 2000)? Ou même l’AEB , association des employeurs du Burundi? Qu’a fait le governement pour améliorer le sort du paysan ? Rien . Je posais la même question à Mr Buyoya lors de son retour au pouvoir , il n’a pas trouvé mieux que de me mettre sur écoute. Et parlons justement de l’opposition . A t elle les moyens de s’opposer lorsque l’espace politique est si balisé , lorsque le paysage audiovisuel public si fermé à l’opposition, lorsque le parlement est si monocouleur? J’ai la faiblesse de penser qu’il y a des femmes et des hommes politiques de valeur dans l’opposition comme au sein du parti au pouvoir mais ils n’ont pas le droit à la parole et je trouve cela particulièrement dangereux et scandaleux.
Quid du Budget ? Je pense que l’opposition devrait en effet faire entendre sa voix . Elle ne le fait pas suffisamment je pense car elle n’a pas ou exprimer ses idées ce ne sont pas les intellectuels qui manquent . Et en matière de santé ? La politique de la gratuite des soins de santé au profit des femmes enceintes et les enfants n’est plus ni moins qu’une politique populiste comparable à celle de Marine Lepen en france qui propose de sortir de l’UE sans en montrer les moyens ou Mr Wilders , le responsable de l’Extreme droite néerlandais qui propose de chasser les marocains sans montrer comment. En effet les « marocains « qu’il propose de chasser disposent de la double nationalité ( Au maroc il est en effet interdit de perdre sa nationalité). Un pays peut il chasser ses propres citoyens? Revenons au Burundi .Cette politique est donc purement electoraliste et lorsqu’on regarde les effets sur les finances des institutions de santé , ils sont tout simplement catastrophiques . Avions nous vraiment besoin d’une telle politique aux conséquences démographiques redoutables dans un pays de 9 millions d’habitants pour une superficie de 27.834 km2 ?
Enfin vous proposez Mr Ryumeko que « , les citoyens burundais et surtout les médias en particulier devraient organiser par exemple dans le cadre de la synergie des médias un débat des candidats à la Présidence portant sur les plateformes électorales respectives », je ne peux être qu’en accord avec vous. Le problème est que ce débat ne changera rien , les « intellectuels « de bujumbura et autres provinces pourront toujours sanctionner par le vote, le pouvoir en place mais ne pourront rien changer au vote de la grande majorité des paysans dont on connait d’avance le vote ethniqe ethnique. Et la solution ? J’en vois deux . A court terme : les partis de l’opposition doivent conjuguer leur force pour être une vraie opposition et surtout au parlement . L’opposition burundaise doit être forte et ellle ne le sera que si elle est unie. A long terme ,c’est l’instruction qui nous sortira du « trou noir » de l’ignorance .Ceci risque de prendre du temps , trop de temps mais ca en vaut la peine. Les média peuvent toujours organiser des débats , ca fera avancer la démocratie mais cela ne changera pas le vote. C’est du moins mon avis.
Cher PCE
Vous dites qu' »à long terme ,c’est l’instruction qui nous sortira du « trou noir » de l’ignorance ». Ça c’est vrai. Malheureusement, la qualité de cette éducation risque de nous maintenir longtemps au fond du baril. Un vrai système YAGAMUKAMA du primaire à l’Université. Ajoutez à cela l’ethnisation du système éducatif – des quotas ethniques dans l’éducation – qui va nous sortir dans quelques années de très beaux et gentils lauréats cancres.
Quant à l’opposition, la pauvre ! Que peut-elle faire N’ibihendwa abana ngo nyogokuru n’umugore ! En définitive, nous sommes dans le trou pour y rester encore longtemps. À moins d’un sursaut national … que je ne vois pas dans le texte que nous commentons.
Cordialement
J-PK
Cher Amilcar
Tu pars d’une fausse prémisse …
« D’entrée de jeu, je suis porté à croire (…) que les Burundais (…) ne tolèrent plus la marche sur place de nos politiques face aux différents enjeux structurels (santé, éducation, etc.) auxquels le Burundi fait face …. (qu’ils) veulent des politiques responsables, ingénieux, imputables et soucieux d’intégrer le Burundi dans le concert des Nations du 21e siècle, rien de moins! »
Non ! Les burundais n’en sont pas là. Du moins la majorité, ces millions de paysans qui cultivent la terre comme l’ont toujours fait leurs ancêtres. Ils sont loin, très loin des préoccupations que tu (je te tutoie parce qu’on se connait bien ) évoques ici.
Ils ne sont plus dupes: ils savent que les promesses du pouvoir et de l’opposition n’engageront que … ceux qui y croient. La preuve est là.
Les Burundais veulent tout simplement LA PAIX !!! Ils voteraient pour n’importe qui – y compris le diable, s’ils étaient sûrs d’avoir cette paix. Au pire, pour sauver leur peau.
Pour le reste mon ami Amilcar, tu as fait là une bonne dissertation. Bravo.
JP-K
Monsieur J-P K,
Merci pour vos commentaires (comme vous vous indentifiez par vos initiales et que cela ne me permet pas de vous reconnaitre, je vous vouvoie).
Par ailleurs, comme on dit en anglais « Let’s agree to disagree » quant à ma prémisse de départ. En effet, vous pouvez avoir raison, moi avoir et vice-versa. Le plus important est de partager nos idées car comme l’a bien bien dit l’ancien premier ministre Pierre Elliot Trudeau: « si vous avez raison d’avoir vos idées, vous aurez tort de les garder pour vous. Si vous avez tort d’avoir vos idées, vous auriez raison de les soummettre à la correction. »
Cher redacteur,
L’analyse faites par vous meme dans l’article ci-haut est raisonable, si je puis me’exprimer ainsi. Néanmoins c’est plein d’idéaux que meme nos actuels leaders politixiens ont surement appris ou lus dans des ouvrages. Alors ne vous limite pas ä rédiger er/ou a emmagasiner des connaissances sur le politique comme eux…ENTRER DONC DANSE JEUX DES MAINTENANT POUR QUE LE CHANGEMENT ET LE MODELE POLITIQUE EXPOSÉ SOIT EFFECTIF EN 2015 OU A PLUS LONG TERME…
Madame, Monsieur,
Vous avez tout à fait raison de dire que l’implication sur le terrain serait encore plus utile que la seule critique loin de la réalité quotidienne de nos compatriotes.
Par ailleurs, il ne faudrait pas déconsidèrer toute participation (sous toutes les formes) au débat des uns et des autres car c’est du temps fourni et cela constitue une contribution non négligeable, en plus de démontrer l’intérêt que ces personnes ont à l’endroit de leur pays.
Cordialement.
ZZZZZzzzzz…. Ah! Enfin!… Non mais… Tous ces détours!… Et tout cela pour dire cela! Vous devriez aller en politique vous! Si vous n’y êtes pas déjà!
Pourquoi ne pas faire plus simple!
Vous voulez que les partis d’opposition se mettent en coalition, qu’ils aient un projet électoral qui accordera plus d’importance aux programmes sociaux, à la saine administration, à la santé et à l’inovation… Pour espérer une chance de battre le CNDD-FDD en 2015, avec ou sans Peter Nkurunziza!
C’était inutile de partir de Bugarama, monter à Kayanza, continuer à Ngozi, Gitega, Bururi, Rumonge… pour enfin arriver à la seule destination prévue : Bujumbura!
Mais ça a au moins le mérite d’être neutre. Et bravo pour cela et aussi pour tout l’effort et le temps que vous y avez consacrés.
Bonjour Mutima,
Merci pour votre feedback et j’apprécie beacoup votre critique constructive.
Par ailleurs, avant d’exposer mon conclusion, j’ai voulu partager le contexte, les différents faits ainsi que le raisonnement ayant guider ma réfléxion.
Si j’avais été bref en allant droit au but, je crois fortement qu’il y aurait eu plusieurs interrogations.
Salut cher Amilcar;
j’apprecie votre clin d’oeuil a l’egard des partis de l’opposition, mais je m’en vais vous faire remarquer que vous avez ommis de mentionner que l’opposition meme est extra-parlementaire ce qui lui laisse une mince marge quant a l’efficavitE de ses critiques.Je crois qu’ils ont toujours denoncE ce qui ne marche pas.Par contre la position de l’Uprona est restEe ambigue jusque aux recents evenements que vous n’ignorez probablement pas. J’espere qu’ils ont eu une lecon et qu’ils vont se joindre a la coalition.