Lors de l’analyse du protocole régional sur la coopération des services météorologiques ce 10 mai, des députés ont soulevé leurs préoccupations face aux données fournies par le service météorologique burundais. Pour le ministre burundais chargé des Affaires de l’EAC, l’insuffisance des équipements modernes est parmi les défis à surmonter.
« Au Burundi, le service météorologique fait face à différents défis notamment l’insuffisance des équipements et des stations d’observation modernes, l’insuffisance des ressources humaines qualifiées et le manque d’une école de météorologie », indique Ezéchiel Nibigira, ministre chargé des Affaires de la Communauté est-africaine, qui était l’envoyé du gouvernement dans la plénière de ce 10 mai.
Selon lui, avec ce protocole sur la coopération des services météorologiques, le Burundi aura accès aux données et informations provenant des centres météorologiques régionaux, ce qui facilitera l’observation du climat et renforcera l’alerte précoce.
Une fois ratifié par le Burundi, ajoute-t-il, ce protocole permettra aussi au pays d’avoir accès aux équipements modernes. En plus, le personnel des services météorologiques burundais bénéficiera des études et du renforcement des capacités en météorologie.
Ezéchiel Nibigira regrette que les pays de l’EAC soient de plus en plus exposés aux inondations, à la sécheresse, aux pluies diluviennes et aux autres effets du changement climatique : « Ce protocole sur la coopération des services météorologiques dans la région permettra à chaque pays membre de l’EAC à rester en alerte pour prévoir et prévenir des catastrophes résultant du changement climatique ».
Le député Anicet Ndayizeye fustige que les données météorologiques fournies par l’IGEBU (Institut géographique du Burundi) ne soient pas parfois conformes à la réalité. Pour lui, la collaboration régionale permettra au Burundi et aux autres pays de la sous-région d’avoir des données météorologiques fiables afin de faire une prévision conséquente.
Cependant, il déplore le retard dans la ratification de ce protocole signé en 2016 : « Les protocoles signés devraient être ratifiés et mis en œuvre le plus rapidement possible pour qu’ils aident dans la prévention et la planification ».
Le député Térence Manirambona espère aussi que ce protocole régional relèvera totalement ce défi de manque d’informations météorologiques sûres.
Il rappelle que le changement climatique est aussi lié à l’action humaine : « La croissance démographique est parmi les causes profondes du changement climatique. Ainsi, ce protocole devrait inclure l’aspect démographique ».
Même avis avec le député Jean Claude Kwizera. Il soutient qu’il faut lier la météorologie à l’aménagement du territoire, à la démographie et à l’urbanisme. « Si les services de la météorologie préviennent qu’il y aura des fortes précipitations alors qu’on n’a pas, par exemple, prévu la gestion des eaux provenant des montagnes surplombant la ville de Bujumbura, il y aura toujours des inondations ».
Signé par le Conseil des ministres de Communauté est-africaine (EAC) en 2016, le protocole régional sur la coopération des services météorologiques vise la coopération entre les pays de la sous-région dans la planification, la conception et le développement d’observations météorologiques et climatiques, et des systèmes de télécommunications météorologiques ; le traitement et l’analyse des données et le partage des informations météorologiques ainsi que le développement de systèmes d’alerte précoce.