« C’est dommage », tels sont les mots de la défense de cette journaliste condamnée à 10 de prison pour ’’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat’’ après l’annonce ce jeudi 15 février de l’arrêt de la Chambre de Cassation de la Cour Suprême de maintenir de cette peine.
Une décision prise deux jours plus tôt à l’issue d’une audience publique par le siège présidé par Bernard Nzeyimana, assisté par Yves Nduwimana et Nadine Nsabimana, comme membres de ce siège.
Dans leur signification de l’arrêt, ils ont notifié ’’avoir rejeté le pourvoi et maintenu la peine de 10 ans d’emprisonnement’’ contre Floriane Irangabiye.
Malgré sa déception, sa défense ne jette pas encore l’éponge : « Il nous faut épuiser toutes les voies de recours, mais pour le moment il ne reste que la révision, c’est tout ce qui peut être fait auprès de la ministre de la Justice. Il faut introduire une demande et négocier une libération conditionnelle », laisse entendre un des avocats de la journaliste Floriane Irangabiye.
Au mois d’aôut de cette année, poursuit-il, notre cliente va totaliser 2 ans derrière les barreaux, ce n’est pas loin du quart de peine pour réclamer cette faveur, à moins qu’il y ait entre temps une grâce présidentielle.
Sinon, se désole cet avocat, il ne restera qu’à recourir aux instances régionales ou internationales pour que cette journaliste recouvre sa liberté et puisse revoir sa famille et probablement retrouver sa rédaction.
Après la comparution de cette journaliste en audience publique, jeudi 11 janvier, à Chambre d’appel de la Cour suprême de Bujumbura, sa défense et ses proches ont annoncé que l’espoir était permis.
Mais malgré les explications des avocats de Floriane Irangabiye sur les irrégularités qui ont émaillé cette affaire, la Cour Suprême dans sa Chambre de Cassation a douché leurs espoirs en rejetant ce recours.
« Le pourvoi dirigé contre l’arrêt RPA 678 rendu par la Cour d’appel de Bujumbura-Mairie en date du 2 mai 2023 et le dit non fondé », peut-on lire dans l’arrêt rendu par la Cour Suprême dans sa Chambre de Cassation.
Quand le chef de l’Etat évoque à demi-mot ce dossier devant les diplomates
Dans une cérémonie d’échanges de vœux pour le nouvel an 2024 avec le corps diplomatique et consulaire, vendredi 2 février, le président de la République, Evariste Ndayishimiye s’est exprimé d’une manière générale sur ’’des cas de membres de la société civile ou de journaliste emprisonnés’’. « Nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il souligné d’entrée de jeu.
Dans le domaine judiciaire, a-t-il fait savoir, malgré les efforts engagés pour asseoir une justice saine notamment la révision des codes et lois concernant l’organisation, le fonctionnement et les procédures judiciaires, nous regrettons qu’au moment où la justice recouvre son indépendance par rapport au pouvoir exécutif, il y a d’autres organisations de la société civile nationales ou étrangères qui veulent que la justice ne soit pas impartiale mais plutôt taillée à leur desiderata.
« Il en est de même de ceux qui pensent encore qu’il y a des personnes intouchables », a-t-il mis en garde. Selon lui, la loi n’a pas de frontière, ni de limite.
« Nul n’est au-dessus de la loi, que ce soit un cadre de l’Etat ou un membre de la société civile, la loi nous amène tous sur un seul dénominateur commun », a rappelé le chef de l’Exécutif.
Au moment où la plupart de ces diplomates et autres défenseurs des droits de l’Homme et de la liberté de la presse plaident pour la libération de cette journaliste Floriane Irangabiye, le président de la République a fait une sorte de mise au point.
Il a tenu à « rappeler à ceux qui pensent qu’un membre de la société civile ou un journaliste ne peut être jugé s’il commet un crime, qu’ils sachent que les pouvoirs publics ont la responsabilité de défendre les droits des citoyens en protégeant la société et en réprimant tout crime ».
Signalons que cette journaliste de la radio en ligne ’’Igicaniro’’, animée par des journalistes burundais en exil au Rwanda, a été transférée de la prison de Muyinga, au nord-est du Burundi, à la prison de Bubanza, à moins de 50 km de Bujumbura, suite à la dégradation de son état de santé.
Lire le droit n’est pas synonyme de rendre Justice. A voir les larmes de la Journaliste, on peut soit y voir soit l’injustice subie, soit le regret de sa supposée collaboration synonyme de repentance, soit le désespoir, elle ne croit plus à un monde plus humain.
Au Burundi, la Politique condamne un voleur d’un épis de maïs et n’attaque jamais les voleurs des milliards des deniers publics pourtant identifiables. La Politique condamne une journaliste mais n’a jamais condamné ceux qui ont massacré les enfants à Buta ou ceux qui ont massacré la Population au marché Kivyuka. Au Burundi, est-ce qu’on a vraiment un Ministère de Justice ou c’est juste un Minsitère de l’Injustice ?