Le correspondant de la RT Isanganiro à Gitega, la capitale politique, a été arrêté par le commissaire communal de la police puis conduit au cachot du commissariat provincial.
Selon des sources contactées à Gitega, Gérard Nibigira cherchait de l’essence et faisait la queue devant une station d’essence au centre-ville avec d’autres automobilistes. La police supervisait, comme d’habitude, cette distribution de carburant mais cette opération semblait louche, il y a des véhicules que la police laissait passer pour s’approvisionner et il y a eu des contestations des automobilistes sur la file d’attente.
Débordées, les policiers ont commencé à brutaliser, à l’aide de leurs ceinturons, tous ceux qui protestaient et qui tentaient de se rapprocher de la pompe.
Ce journaliste tentait de prendre quelques photos de la scène quand des policiers sous la supervision du commissaire communal, Jean-Prime Ndikubwayo, l’ont arrêté, il a été brutalisé. Il a été directement conduit au cachot. La police semblait ne pas vouloir de curieux à cette station-service.
Ce journaliste s’apprêtait à entrer au cachot quand il lui a été signifié qu’il était libre. Il a passé environ 3 heures au commissariat provincial. Il venait de vivre les premiers rites de bizutage de la part des autres prisonniers : le paiement d’une sorte de « droit d’entrée » au cachot. Il est communément appelé, « amafaranga y’i bougie » (l’argent pour l’achat d’une bougie).
La police a confisqué le téléphone de Gérard Nibigira correspondant de la RT Isanganiro. Des démarches pour récupérer son téléphone sont en cours, font savoir ses confrères correspondants à Gitega. Mais d’autres sources révèlent que ce téléphone a été confié aux agents du SNR, le Service national des renseignements.
Cet ancien correspondant de la RPA (Radio Publique Africaine), détruite pendant la crise de 2015, a déjà eu des démêlés avec la Justice burundaise. En août 2015, un ancien commissaire provincial de Gitega l’a injustement accusé d’outrage à chef de l’Etat, les témoins n’ont pas confirmé l’avoir entendu proférer des injures contre le chef de l’Etat dans un cabaret. Il a été blanchi.