La Faculté des Lettres et des Sciences Humaines à l’Université du Burundi compte ouvrir dès l’année académique prochaine un Département de journalisme et des sciences de la communication. La maquette des cours est en voie de validation.
A l’issue de leur retraite au Grand Séminaire Jean Paul II de Gitega, clôturée ce vendredi 28 juin 2019, tout ce que compte comme meilleurs professeurs de cette faculté sont unanimes : cette filière vient à point nommé.
Après plusieurs échanges suivis d’analyse ponctuée de débats sur chaque intitulé, les professeurs réunis saluent le nouveau venu. C’est la fumée blanche après ce conclave de conception de la maquette des cours de ce département.
D’après Gélase Nimbona, doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines, la création de cette nouvelle filière est une ambition réalisable. «Ce n’est pas seulement cette filière de journalisme et des sciences de la communication qui nous occupe mais c’est toute la restructuration de la faculté, la révision des maquettes de nos offres de formation».
Avec le nouveau système BMD en vigueur depuis l’année académique 2011-2012, fait-il savoir, nous remarquons aujourd’hui qu’il y a à revoir dans nos programmes, des améliorations s’imposent.
Pour le doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines, avec ce nouveau département, le souci est de répondre aux besoins de la société. Selon lui, le constant est là, il y a plus d’école de journalisme depuis 28 ans.
«Sans formation de professionnels des médias dans cet espace, l’autre constat est que les derniers lauréats de cette école approchent aujourd’hui l’âge de la retraite, si je ne me trompe pas. Il faut donc un renouvellement», soutient-il.
Il se dit confiant qu’il y aura engouement pour cette filière et même pour les autres départements reformulés et repensés dans le sens d’ajuster l’offre de formation sur les débouchées : «La plupart des journalistes à l’œuvre aujourd’hui sont nos lauréats et viennent des différents départements. Ils acceptent de se lancer dans cette profession sans une formation adéquate mais les connaissances acquises leur sont d’un grand atout».
Avec le système BMD, fait remarquer le professeur Gélase Nimbona, les offres de formation sont élaborées en collaboration avec les professionnels et les entrepreneurs afin de mieux répondre aux besoins.
La mise sur pied de ce département de journalisme butera toujours sur un problème d’équipement pour mieux former les futures journalistes. Le doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines en est conscient mais Athanase Ntiyanogeye, professeur de journalisme invité à Gitega tranquillise : «Les équipements analogiques coûtent chers mais aujourd’hui à l’heure du numérique, les prix sont abordables».
Un témoignage
Selon ce journaliste à la retraite sollicité avec d’autres professionnels des médias pour apporter leur expertise, il faut se réjouir : «Ce département vient presque 30 ans après la fermeture de l’Ecole de journalisme. Cet institut supérieur ouvre ses portes en 1981 sous la houlette du ministère de l’Information. Il ne fera pas long feu même si elle totalisera une affaire de plus ou moins 150 lauréats».
Au bout de 10 ans, relate-t-il, cette école se retrouve dans une sorte d’impasse. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, feu Nicolas Mayugi, prend une décision qui sonne le glas de cette école. Il demande que tous les instituts supérieurs relavant des différents ministères soient chapeautés par l’Université du Burundi.
«C’est par manque d’équipements que cette école dont les étudiants bénéficient de facilités en termes de stages à la RTNB et même à l’ABP qu’elle se retrouve dans l’incapacité de continuer d’assurer sa mission», se désole-t-il.
Mais dans le cadre de la CEPGL et par l’esprit de communautarisation de l’ISTI (Institut technique des sciences de l’information et de la communication) de Kinshasa, trois promotions y feront leurs licences.