Selon des sources concordantes, Sandra Muhoza, reporter du journal en ligne La Nova, ancienne correspondante de Bonesha FM et ancienne journaliste de la radio locale Ntumbero FM basée à Ngozi, serait détenue au SNR, le Service national de renseignements, à Bujumbura. Ses proches le confirment. Il leur a été demandé, via son téléphone, de lui apporter des habits et sa trousse de toilette.
Introuvable depuis samedi 13 avril, elle aurait passé la nuit de samedi à dimanche à Ngozi au cachot du Commissariat de la Police judicaire avant d’être embarquée pour Bujumbura.
D’après ses collègues, elle aurait répondu à un appel d’un commerçant très proche du SNR, qui lui promettait une interview sur la culture de l’avocatier. Mais après avoir répondu à cet appel, elle n’était plus joignable, ce qui a inquiété sa famille et ses collègues.
« Sandra aurait fait des commentaires sur des informations en rapport avec une distribution présumée de machettes aux jeunes Imbonerakure à travers tout le pays », révèlent plusieurs sources contactées à Ngozi dont des journalistes.
Sandra est membre active de plusieurs groupes WhatsApp de journalistes et autres communicants proches du pouvoir comme « Burundi Médias » et « Burundi Press ». Il n’est pas rare que de simples discussions tournent au vinaigre et des débats deviennent vite houleux avec des critiques ou propos au vitriol fusant de partout.
Le journal en ligne La Nova est aujourd’hui animé par Pascal Ndayisenga, il est en même temps rédacteur en chef de la Radio communautaire Izere FM basée à Rumonge, au sud-ouest du Burundi.
Depuis ses démêlés avec l’administrateur de Kiremba à Ngozi au nord du Burundi, en juillet 2022, son journal traite de moins en moins des sujets qui fâchent.
Cette histoire de distribution des machettes circule depuis un moment sur les réseaux sociaux et médias. Et évidemment les gens en parlent entre eux; certains y croient, d’autres n’y croient pas. Il y a de grosses interrogations dans l’esprit de la population.
Figurez-vous : si le SNR procédait à l’arrestation de toutes les personnes qui en parlent, on n’aurait tout simplement pas assez de places dans les maisons d’arrêt. D’où il ne faut pas se tromper de cible.
Si c’est une rumeur ou un fake news, il faut remonter à la personne ou groupe de personnes qui l’ont inventé et connaître leur motivation. Est-ce que cette journaliste fait partie du laboratoire à la base de la fabrication de cette histoire ? Si oui, l’arrestation aurait un sens. Si non, c’est une arrestation « pour exemple », c’est-à-dire qu’on arrête n’importe quelle personne pour donner un signal aux autres qu’ils risquent la prison s’ils parlent. Cela fait plutôt partie de la dissuasion /intimidation que de la justice.
Il faut savoir que les états comme les individus sont actuellement confrontés à une masse sans cesse croissante des fake news. Le Burundi et les burundais ne font pas exception. Je ne pense pas que les arrestations aléatoires des personnes qui parlent de ces choses-là soient une réelle solution.
La solution, c’est d’abord informer, démentir et tranquilliser. Et savoir qu’à la longue la vérité finit toujours par prendre le dessus sur le mensonge.
L’information intéressante serait le développement de cette info au sujet de laquelle Vous dites : « Sandra aurait fait des commentaires sur des informations en rapport avec une distribution présumée de machettes aux jeunes Imbonerakure à travers tout le pays », révèlent plusieurs sources contactées à Ngozi dont des journalistes.
Faites-nous davantage peur ou tranquillisez-nous.