L’organisation de défense et de promotion de la liberté d’expression, Reporter Sans Frontières, indique qu’elle a accueilli avec satisfaction l’intention de résoudre la question des médias interdits ou suspends comme BBC et VOA.
Pour RSF, après avoir libéré les 4 journalistes du Groupe de Presse Iwacu, l’appel du président Evariste Ndayishimiye au régulateur à régler les différends avec les médias interdits est à saluer. RSF parle de « signaux encourageants pour les journalistes du pays ».
Cette organisation demande au nouveau chef de l’Etat burundais de poursuivre dans cette direction. Pour RSF, « les journalistes exilés doivent rentrer en toute sécurité et les radios détruites reprendre leur activité », peut-on lire sur le compte Twitter de cette organisation.
Mais selon RSF, il faut rester vigilant car beaucoup reste à faire. «Les enjeux restent énormes, il y a le rétablissement d’un climat de confiance entre les médias indépendants et l’administration. Il y a également des questions en suspens notamment les journalistes exilés ».
Pour cette organisation, il faudrait un retour au pays de ces journalistes dans des conditions satisfaisantes de sécurité. RSF parle également de la question des médias saccagés et détruits notamment Bonesha FM, la Radio et Télévision Renaissance et la RPA qui doivent reprendre leurs activités dans des conditions satisfaisantes de sécurité.
«Il y a ce climat hostile entretenu depuis les 5 dernières années et là il y a un énorme travail à faire au niveau des forces de l’ordre et des Imbonerakure avec des cas d’intimidations et d’agression », a fait remarquer Arnaud Froger, responsable du Bureau Afrique de RSF.
Ce n’est pas tout, poursuit-il, il y a l’environnement juridique à assainir ainsi que l’indépendance de l’organe de régulation des médias, sans oublier la lutte contre l’impunité avec le dossier en rapport avec la disparition du journaliste Jean Bigirimana, où il n’y a pas eu d’enquêtes sérieuses.
« Nous continuons d’apprécier la sincérité et la volonté de changement du président de la République, Evariste Ndayishimiye, à l’aune du règlement de toutes ces questions », conclut ce responsable du Bureau Afrique de RSF.
« Never without Medias »
Sous le hashtag, ’’Jamais sans les médias’’, que le président de la République, Evariste Ndayishimiye a fait ce jeudi 28 janvier une annonce qui a surpris tout le monde notamment les responsables des médias et les porte-paroles des institutions publiques invités pour des échanges.
Il a demandé au CNC, le Conseil national de la communication d’engager des pourparlers pour que la question des médias suspendus depuis la crise de 2015 soit vidée.
« Il est urgent de trouver une solution à nos différends antérieurs. Il y a des médias qui ont été sanctionnés ou suspendus. Il faut que le CNC puisse s’asseoir avec les responsables de ces médias afin qu’une solution soit trouvée et que ce dossier soit clôturé. Il faut se mettre au travail », a-t-il lancé.
«Les quelques problèmes survenus, c’est du passé ! On s’est même entretué. Qu’ils y aient des pourparlers avec le CNC et que ces médias s’engagent à participer au développement du pays et les médias ont un grand rôle à jouer dans le pays », a recommandé le président Evariste Ndayishimiye.
Il compare les journalistes à une ’’artillerie lourde’’. Selon lui, une fausse information peut créer une peur panique au sein de la population. Il a beaucoup insisté sur la responsabilité du journaliste, son honnêteté et son impartialité en période de conflits.
Signalons que la Radio Bonesha Fm, la Radio-Télé Renaissance et la Radio Publique Africaine ont été vandalisées au lendemain du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015 contre feu le président Nkurunziza. Et depuis le mois de mai 2018, les radios internationales VOA et BBC ont vu leurs signaux FM suspendus suite une décision du CNC.