Conscients des défis auxquels les médias font face suite à la situation économique conjuguée à la pénurie de carburant, le Conseil national de la communication (CNC), l’organe de régulation des médias burundais, a entamé une tournée pour se rendre compte des conditions de travail des journalistes.
Il reconnaît que les temps sont durs : « Même si la situation est difficile, il faut que la qualité de l’information reste irréprochable », a insisté Mme Espérance Ndayizeye, présidente du CNC lors de sa visite au Journal Iwacu, ce jeudi 30 janvier.
S’exprimant sur cette situation économique de plus en plus difficile, le directeur du Journal Iwacu, Léandre Sikuyavuga, a avoué qu’il n’est plus facile de faire le travail de terrain et encore moins mener des enquêtes suite au manque de carburant.
« Le fait de s’approvisionner sur le marché parallèle est en train de ruiner voire couler les médias. Il faut que les pouvoirs publics réservent une certaine quantité de carburant pour ces médias à l’instar de certaines institutions, c’est une demande que je formule », a-t-il plaidé.
La présidente du CNC a fait savoir que cette question lui tient à cœur : « Nous ne pouvons pas souhaiter que le Journal Iwacu disparaisse avec son expérience avérée, avec des informations variées ».
« Nous essayons de tenir même si les conditions sont difficiles et nous ne sommes pas là pour disparaître mais pour continuer à paraître, à faire du bon journalisme », a répondu le directeur du Journal Iwacu avant d’évoquer un autre problème : la rétention de l’information par la plupart des décideurs et les porte-paroles des différentes institutions.
« Sans communication, c’est la porte ouverte aux rumeurs »
« C’est comme s’ils ne sont pas disposés à répondre aux questions, ils ont toujours des excuses et cela a un impact sur la qualité de l’information », a-t-il fait remarquer.
« Nous y travaillons nous essayons de les sensibiliser. Ils ont le devoir d’informer les citoyens. Sans communication, c’est la porte ouverte aux rumeurs, à la désinformation et ses corollaires », a fait savoir Mme Espérance Ndayizeye.
Dans ses échanges avec les responsables du Journal Iwacu, la présidente du CNC a rappelé que le Burundi s’achemine vers les élections, « un moment crucial où il faut être plus professionnel ». Selon Mme Espérance Ndayizeye, il faut que les médias puissent contribuer pour qu’il y ait des élections libres, transparentes et apaisés.
« Avec les élections qui approchent, il faut veiller au pluralisme de l’information, à l’équilibre de l’information, diversifier les sources et diffuser toutes les opinions. Mais attention, la campagne électorale n’a pas encore commencé », a-t-elle averti.
Même si le Journal Iwacu n’a pas approuvé le Code de bonne conduite des médias en période électorale, a tenu à rappeler la présidente du CNC, il faut respecter différents textes dont la Loi régissant la presse, le Code d’éthique et de déontologie et le Code électoral.
« Il faut vous imprégner de ces textes ». Un appel du CNC lancé au Journal Iwacu, un média indépendant souvent mis en garde par cet organe de régulation pour ses articles, ses enquêtes et ses interviews avec des personnalités influentes, critiques envers le gouvernement du Burundi.
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