Samedi 21 décembre 2024

Société

Burundi/Médias: le siège du journal Iwacu attaqué par des jets de pierres

25/06/2024 5
Burundi/Médias: le siège du journal Iwacu attaqué par des jets de pierres
Le siège du journal Iwacu

Les bureaux du Journal Iwacu, situés au quartier INSS en zone Rohero de la Commune Mukaza, ont été attaqués par des jets de pierres durant la nuit de lundi à mardi 25 juin. Les projectiles provenaient des parcelles avoisinantes. L’intensité de l’attaque a culminé vers minuit pour ne s’arrêter qu’à 2 heures du matin. La police est intervenue.

Tout a commencé dans la soirée de lundi vers 19 heures, lorsqu’un agent de gardiennage effectuant sa ronde derrière le service commercial et le hangar abritant l’imprimerie a aperçu « une silhouette se dirigeant vers la porte à double battant d’un entrepôt situé derrière le service commercial. » Lorsqu’il a tenté de s’approcher pour l’identifier, il a été aveuglé par une puissante lumière, raconte l’un des agents de la société de gardiennage en poste au siège du Journal Iwacu. Le vigile a immédiatement alerté ses collègues postés à l’entrée du Journal Iwacu. « Ensemble, nous sommes allés vérifier et c’est là qu’il y a eu un premier jet de pierre. Une grosse pierre est tombée juste devant nous, nous avons donc reculé pour aller chercher nos lampes torches » relate le vigile, encore sous le choc ce matin-là.

Comme il y a un poste de police juste à côté du siège du journal, poursuit-il, nous sommes allés chercher des renforts, et deux policiers sont venus nous aider à patrouiller et à déterminer s’il s’agissait d’une tentative de vol. Deux journalistes qui finalisaient leurs articles tard dans la soirée étaient encore présents et ont suivi les policiers et les vigiles dans leur ronde. « Il y a eu un autre jet de pierres, l’un des projectiles est tombé sur le toit du service commercial. Les policiers estiment que les agresseurs se trouvaient probablement dans les résidences situées juste derrière les bureaux du Journal Iwacu, » rapporte un des journalistes.

Les policiers sont repartis, promettant de revenir si de nouveaux jets de pierres survenaient. Ils ont demandé à l’un des vigiles d’aller vérifier dans les résidences situées derrière le siège du Journal Iwacu, d’où semblaient provenir les projectiles, pour voir s’il y avait quelque chose d’anormal.

Un « déluge » de pierres

« J’ai frappé aux portails de la plupart de ces résidences, mais les agents de sécurité n’ont pas été coopératifs. Certains n’ont même pas voulu ouvrir leurs portes pour me demander ce que je voulais » raconte le vigile chargé de vérifier les alentours d’Iwacu. Vers 23 heures, la cadence des jets de pierres s’est accentuée. Les vigiles ont dû alerter leur chef, qui a rapidement demandé une intervention de la police. En moins d’un quart d’heure, après avoir appelé le chef de quartier, une patrouille d’une vingtaine de policiers est arrivée devant le siège du Journal Iwacu.

« Ils ont été littéralement accueillis par un jet de pierres et ont immédiatement commencé à vérifier les parcelles voisines. Certaines résidences ont ouvert leurs portails, mais d’autres n’ont pas coopéré, » constate le chef des vigiles assurant la garde du siège du Journal Iwacu. Malgré l’arrivée des policiers, les jets de pierres ont diminué en intensité mais n’ont cessé que vers 2 heures du matin. « Il y a eu quelques dégâts au niveau de la toiture en Eternit du service commercial d’Iwacu. Cela fait peur, c’est inquiétant. Au vu des pierres lancées dans l’enceinte du Journal Iwacu, les agresseurs n’étaient pas loin, probablement juste derrière la clôture, » ajoute-t-il.

Selon les vigiles, l’accalmie est également due à l’intervention du chef de quartier. « Il a réveillé tous les vigiles assurant la sécurité des résidences avoisinantes. Seuls les agents de gardiennage d’une résidence jouxtant le siège d’Iwacu n’ont pas voulu ouvrir leur portail. »

Signalons que ces jets de pierres s’ajoutent à d’autres incidents, dont une tentative de kidnapping du journaliste Pascal Ntakirutimana, chef du service politique, par des éléments en uniforme de la police, et le passage à tabac de Jean-Noël Manirakiza, correspondant du Journal Iwacu à Gitega.

La direction du journal Iwacu salue l’intervention rapide de la police et du chef de quartier, mais espère que les autorités iront plus loin pour identifier et traduire en justice les coupables. Le journal a décidé de porter plainte contre X pour cette attaque.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Jean-Claude NDORERE

    Courage Iwacu, nous sommes dd tout cœur avec « Iwacu ». Cependant, c’est très étrange ce qui s’est passé. La police devrait commencer l’enquête par ceux qui n’ont pas voulu coopérer. Je n’ose pas penser que c’est une nouvelle façon de vouloir s’attaquer à notre seul médium de référence de la région des grands Lacs. Protéger Iwacu, c’est protéger notre trésor, une voix des sans voix, une vitrine de paix et de tolérance avec une information équilibrée, juste et honnête! Iwacu est notre Trésor. Courage encore une fois à Iwacu, soyez fort dans ces moments difficiles et restez debout pour la Vérité et l’information utile et indispensable pour les Burundais et les amis du Burundi!

  2. Anonyme

    C’est grave, grave parce qu’on croyait que c’est l’un des quartiers les plus civilisés ! Mais voilà que là aussi, des comportements barbares s’y déclarent.

  3. Riraniga

    Mais quelles sont ces méthodes de Sauvages?
    Courage Our beloved newspaper Iwacu

  4. Jean Pierre Hakizimana

    Clairement il ne s’agit pas des gens qui voulaient piquer les inprimentes ou ordi, mais plutôt des gens qui veulent arrêter les activités qui se déroulent dans ces locaux au pire, au meilleur, terroriser les gens qui y travaillent: Donc le journalisme!

    Même si quelque part, cela veut dire que vous faites votre travail correctement. Je dis ceci car je me souvient avoir lu, il y a longtemps, que c’est tjrs un bon signe quand les gens aux pouvoir sont fâchés contre un journal.

    Mêmes si on a pas encore des preuves, le silence du ministre de l’intérieur et la sécurité nationale sur les derniers incidents, en dit bcp!

    Est ce que Iwacu Group peut poursuivre en justice le ministère de l’intérieur pour manque de protection d’une société , ici Iwacu, qui exerce une activité légale, un groupe qui est dans la légalité car je me dis qu’il paye les impôts? Et ses employés?

    A ceux qui ont des doutes que Iwacu fait son travail de journalisme, prenez note.

    A tous les amis, du moins ceux apprécient les produits, ici les nouvelles & analyses de ce qui se passe au Burundi, il est temps de doubler l’effort de soutient et surtout les aider a renforcer leur sécurité!

    Bon courage et s’il vous plait, soyez prudent car le pays a besoin de vous!

  5. Megamind

    Pole sana cher Iwacu
    On a beau essayé de vous faire taire par tous les moyens, mais vous avez opté pour un slogan bien précis : Rester debout malgré les coups.
    Courage

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 1 193 users online