Blaise Pascal Kararumiye, correspondant de la Radio Isanganiro dans la province de Karusi, détenu depuis jeudi dernier a été libéré dans l’après-midi de ce lundi 20 janvier 2020. C’est un ouf de soulagement chez ses collègues et ses confrères.
Ce reporter a passé toute la matinée de ce lundi à s’expliquer au bureau de la gouverneure de Karusi, Calinie Mbarushimana devant le procureur, les administrateurs des différentes communes de cette province et le correspondant de l’ABP (Agence burundaise de presse).
Il lui a été reproché d’avoir exagéré les faits dans son reportage où il est revenu sur la demande de la gouverneure de cette province adressée aux administrateurs communaux de ne pas s’ingérer dans la gestion des financements des coopératives Sangwe.
Ce correspondant s’est défendu arguant qu’il a été fidèle aux propos tenus au cours de la réunion convoquée par la gouverneure Mbarushimana. Mais des conseils lui ont été prodigué, il lui a été demandé de ne pas déformer les faits et même de faire un démenti. Il a répondu qu’il n’a dit que la vérité rapportant avec exactitude ce qui s’est dit dans cette rencontre.
Au bout de quelques heures sous le feu des critiques, ce journaliste a été prié de se retirer. C’était probablement pour que ces autorités puissent faire une délibération.
«Collaborer dans le sens positif »
Mais quand ce correspondant a été autorisé de retourner dans la salle, des conseils sous formes de reproches ont continué à lui être donnés. Avant d’être libéré, il lui a été demandé d’approcher les autorités notamment la gouverneure avant la diffusion de toute information collectée dans cette province. C’est vers 15 heures qu’il a recouvré la liberté.
Le directeur de la Radio Isanganiro, Sylvère Ntakarutimana se dit satisfait de cette libération. «C’était une bonne décision et c’est pour moi un occasion de dire merci à tous ceux qui sont intervenus notamment le CNC (Conseil national de communication) à travers son président qui n’a ménagé aucun effort pour que notre confrère soit relâché».
Le directeur de la Radio Isanganiro, n’a pas tari d’éloges pour la CNIDH (Commission nationale indépendante des droits de l’Homme). «Il y a également d’autres grandes personnalités qui ont aidé pour que notre confrère soit libéré. Merci également aux autorités de la province Karusi qui ont prêté une oreille attentive aux appels pressants demandant la libération de ce correspondant ».
Sylvère Ntakarutimana a fait des promesses : «La Radio Isanganiro est prête à collaborer dans le sens positif pour accompagner le travail de l’administration. La radio Isanganiro est là pour cela, elle n’est pas là pour détruire mais pour le bien-être de la population. Nous sommes là pour contribuer au développement de notre pays ».
Selon le directeur de la Radio Isanganiro, il y a lieu d’espérer que de tels cas ne se reproduiront plus. «Ce sont des cas inutiles. Nous voulons travailler tous ensemble pour le développement de notre pays ».
Rappelons que le Parlement européen a voté ce jeudi 16 janvier une résolution demandant la libération des 4 journalistes d’Iwacu détenus depuis le 22 octobre 2019. Ils sont poursuivis pour «complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État». Une peine de 15 ans a été requise pour ces journalistes et leur chauffeur. Leur jugement doit être rendu avant la fin de ce mois de janvier 2020.