Dans une lettre adressée au président de la République, ce 28 juillet, l’Institut International de la Presse (IPI) s’inquiète du rétrécissement de l’espace médiatique au Burundi et demande la libération de quatre journalistes d’Iwacu arrêté pour avoir fait leur travail.
Ce réseau mondial des rédacteurs en Chef, des dirigeants des médias et de journalistes seniors, crée en 1950 à l’Université Columbia de New York, pour défendre la liberté de la presse et promouvoir un journalisme de qualité, fait savoir que ces quatre journalistes d’Iwacu ont été punis pour avoir fait leur travail et exercé leur droit à la liberté d’expression.
« Les citoyens burundais ont le droit d’être informés sur ce qui se passe dans leur pays », s’indigne Ravi R. Prasad, directeur en charge du plaidoyer au sein de l’IPI.
Il signale également qu’en étouffant la liberté de la presse et en imposant des restrictions aux médias, non seulement les citoyens se voient refuser leurs droits, mais aussi, cela équivaut également à la censure. « Au fil des ans, les organisations médiatiques du pays ont été muselées et l’espace réservé au journalisme critique s’est rétréci », regrette-t-il.
L’IPI demande au président de la République d’intervenir immédiatement et d’ordonner la libération des journalistes d’Iwacu en leur accordant l’amnistie.
Cet institut demande également une ouverture d’une enquête sur la disparition de Jean Bigirimana, porté disparu, il y a 4 ans dans des circonstances non élucidées. « Nous espérons vivement que, sous votre leadership, les médias pourront fonctionner de manière indépendante en tant que quatrième pilier de la démocratie », souhaite M. Ravi.
Et d’ajouter : « Ils pourront aussi contribuer au processus de construction de la nation tout en fournissant, non seulement, des informations aux citoyens, mais aussi, en jouant également le rôle de chien de garde en disant la vérité ».
Signalons que les quatre journalistes d’Iwacu, Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Terence Mpozenzi viennent de passer plus de neuf mois, dans la prison de Bubanza.
Accusés de « tentative impossible de complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat » par le tribunal de Grande instance de Bubanza, ces quatre journalistes ont été condamnés à deux ans et six mois de prison.