Le 12 juin de chaque année, le monde entier célèbre la journée internationale contre le travail des enfants. Cette journée arrive au moment où, le travail des enfants est une triste réalité au Burundi malgré les lois qui l’interdit.
Les enfants rencontrés dans la ville de Bujumbura sont souvent employés comme des domestiques, des vendeurs ambulants d’arachides, d’œufs et de jus. Ils affirment avoir quitté l’école pour différentes raisons, notamment la maltraitance et la pauvreté.
A 14 ans, Eric Bukuru est vendeur d’arachide et affirme qu’il n’était pas à mesure de continuer les études à cause de la pauvreté. « Mon père est mort, il y a 5 ans, ma mère seule ne pouvait pas avoir de quoi nourrir 5 enfants et payer notre scolarité », dit-il.
Il fait savoir qu’il a été contraint quitter sa colline natale et venir à Bujumbura pour gagner de l’argent afin d’aider sa maman à élever ses frères et sœurs.
Et à Manassé Niyonkuru, travailleur dans un restaurant à Cibitoke, au nord de la capitale économique d’ajouter que même le peu de salaire n’est pas régulier et que parfois lui et ses collègues sont chassés sans rémunération.
Cependant, certains employeurs de ces enfants affirment qu’ils sont venus en sauveur et les autres affirment qu’ils emploient les enfants pour leur salaire abordable et le respect envers leurs employeurs.
E.N., une jeune maman de la zone Kamenge est claire pour son choix : « Je ne peux donner du travail qu’aux enfants parce qu’eux, ils sont obéissants et leur salaire est bas par rapport aux adultes », affirme-t-elle.
Une autre dame à côté d’elle ajoute que parfois, il leur donne du travail par pitié. « Tu vois ces enfants le soir sans abris, tu leur demandes s’ils peuvent travailler et tu leur donnes de l’emploi pour qu’ils trouvent où vivre et gagner un peu d’argent », fait-elle savoir.
La place de l’enfant devrait être à l’école
Isidore Nteturuye, coordonnateur national de la Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance (FENADEB), déplore les conditions de travail de ces enfants et leur faible salaire.
« Ils travaillent pour une petite somme d’argent, leur travail est parfois destiné aux adultes car cela demande de la force et les heures de travail ne sont pas aussi respectés », dit-il.
Pour Nteturuye, beaucoup d’enfants se retrouvent obligés d’abandonner les études à cause de la pauvreté, et cela constitue une menace pour l’avenir du pays et de ces enfants car la place de l’enfant est à l’école.
«Une sensibilisation de la population, la dénonciation des employeurs de ces enfants par les autorités à la base et la mise en application des lois, est la seule solution durable », fait-il savoir.