La volonté qu’affichent Gitega et Kigali de normaliser leurs relations diplomatiques signe une nouvelle ère : celle de l’ouverture. En effet, depuis la crise de 2015, on a parlé d’un Burundi qui s’isole, qui tient tête à la communauté internationale, d’un « Bujumbura qui joue quitte ou double », qui entretient des relations tumultueuses, glaciales…
De fait, le Burundi a été tour à tour, dans le collimateur de ses partenaires traditionnels, comme l’Union Européenne, les Etats-Unis d’Amérique, l’Organisation des Nations Unies, plusieurs organisations non gouvernementales, etc.
Des moyens de pression ont été déployés pour « ramener à la raison » le régime burundais et le contraindre à « désamorcer la crise ». Rappelons, entre autres, le gel des avoirs de certaines grandes figures du régime, la suspension d’aides budgétaires, l’interdiction à quelques barons du régime de voyager dans certains pays, etc.
A tort ou à raison, le Burundi a adopté des attitudes occasionnant des « temps morts diplomatiques ». En effet, en réponse à ces mesures, il a suspendu sa collaboration avec le Bureau des droits de l’Homme des Nations Unies, a pris la décision de se retirer de la Cour pénale internationale, notamment.
Des experts en relations diplomatiques présageaient une situation qui ne ferait qu’enliser le pays dans le marasme étant donné que « le Burundi n’a pas les moyens d’une diplomatie aussi offensive : plus de la moitié de son budget dépend des aides internationales. »
Depuis l’arrivée du président Evariste Ndayishimiye à la tête du pays, Gitega semble marquer un tournant par « des relations diplomatiques plus apaisées, basées sur le respect mutuel, la fraternité et la complémentarité. » On observe une volonté de rapprochement avec la Communauté et les organisations internationales.
D’un pays « qui s’isole, on passe au réchauffement, au dégel, à la normalisation … diplomatiques. » Même le discours diplomatique a déjà changé. Positivement.
Mieux, les fruits de cette nouvelle diplomatie plus ouverte commencent à s’observer. On peut citer le retrait du Burundi de l’agenda du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la suspension des sanctions de la Francophonie, le dialogue politique en vue de la levée effective des sanctions prises par l’Union Européenne contre le Burundi en 2016, la Commission nationale des droits de l’Homme qui retrouve le Statut A.
Certes, tout n’est pas gagné. Malgré les signes prometteurs, tangibles, des organisations continuent à dénoncer des violations des droits humains. Mon souhait est que Gitega redouble de vigilance pour prendre des mesures spécifiques afin que son rapprochement avec la Communauté internationale puisse être effectif et donner tous les fruits, dont une reprise complète de la coopération dont le pays a tant besoin.
« Mieux, les fruits de cette nouvelle diplomatie plus ouverte commencent à s’observer. »
Il y a moyen d’avoir beaucoup de fruits et quitter cette paupérisation de la population. Aller à l’intérieur du pays, vous comprendre à quel degré la population a souffert de cet isolement.
au régime de Neva de mettre les bouchées doubles dans la diplomatie. Attendons voir.