La plupart des prévenus n’ont pas accès à la défense devant les juridictions. Il ressort d’un atelier de formation des avocats sur les droits des détenus, victimes et témoins organisé par l’association Ntabariza, ce lundi, 4 novembre.
« Non-accès à un avocat, à cause du manque d’argent pour les honoraires, une surpopulation carcérale, vice ou lenteur des procédures judiciaires, etc. », Voici quelques défis auxquels font face, la plupart des prévenus et détenus dans les geôles burundaises. Et la liste n’est pas exhaustive.
« Celui qui n’a pas de défense est considéré comme inexistant. Quand il a besoin des témoins à décharge, c’est l’avocat qui s’en charge », a déploré Jean Marie Nshimirimana, représentant légal de Solidarité avec les prisonniers et leurs familles, SPF-Ntabariza.
Pour lui, l’objectif est que chaque personne ait accès à un avocat depuis son interrogatoire devant l’officier de police judiciaire. Le citoyen n’a pas toujours de connaissances juridiques, seuls les avocats maîtrisent les lois. « Ils veillent à ce que les procédures judiciaires engagées suivent les normes légales et conventions internationales que le Burundi a ratifiées. Ils peuvent plaider pour la libération pendant que le dossier suit son cours normal ».
Bamazi Tchaa, délégué du Centre régional des Nations unies pour les droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale a souligné lui aussi la nécessité de la défense pour garantir le respect des droits de l’homme. « En tant qu’acteur stratégique dans l’engagement de la solidarité, les avocats ont un rôle critique dans la consolidation de la démocratie ancrée sur le respect des droits de l’homme ».
En plus de leur fonction de défense des faibles et vulnérables contre les abus, poursuit-il, les avocats veillent la conscience sociale sur les enjeux de la vie dans leurs actions. Ils engagent l’Etat à la responsabilité et à œuvrer à la protection des droits de l’homme en tant que source de légitimité du pouvoir politique.