Le vendredi 2 juin 2023, l’AUF Burundi, en partenariat avec l’Université du Burundi à travers l’école doctorale, a organisé la finale nationale du concours international « Ma Thèse en 180 Secondes ». Le but de ce concours est de désigner le vainqueur national éligible à la finale internationale du 5 octobre 2023 à Rabat-Maroc et récompenser les 4 meilleures présentations des résultats de thèse.
Les activités se sont déroulées dans les enceintes de l’école doctorale de l’université du Burundi à partir de 14 h 30.
10 candidats présélectionnés lors de la demi-finale étaient au rendez- vous pour présenter leurs résultats de thèse en 180 secondes, soit trois minutes. Parmi les candidats figuraient 8 Burundais et 2 Congolais.
Le responsable du Bureau national AUF Burundi a énoncé le règlement du concours et les critères d’évaluation. Ce concours, a-t-il dit est international. Il n’a pas été inventé cette année. Au niveau international, c’est la 9ème édition, mais au Burundi, c’est la 1ère édition. « Il s’agit d’un événement qui se déroule sur scène et devant un public durant trois minutes maximum. Si le minuteur du temps sonne la fin, Il a l’obligation de continuer et d’être disqualifié ou d’arrêter pour être évalué. Soyez attentifs. Il faut être capable de défendre vos résultats de thèse en 3 minutes », a insisté Pr Fulgence Nahayo.
Une compétition pour valoriser la recherche
Pour M. Nahayo, il s’agit d’une compétition francophone qui a pour mission de mettre en lumière les doctorants dans toutes les disciplines, encourager les jeunes chercheurs à vulgariser leurs résultats de la recherche, les sensibiliser à l’importance du dialogue entre la science et la société. Il leur offre également un contact direct avec le public, leur permettre de réseauter avec d’autres chercheurs d’autres disciplines.
Selon lui, ce concours permet d’opérationnaliser la stratégie AUF 2021-2025. Elle s’articule en cinq axes. Il s’agit notamment de la transformation numérique, l’apprentissage universitaire, l’employabilité et l’entrepreneuriat, réseautage et la coopération internationale, la formation des formateurs et l’innovation pédagogique et enfin la recherche et la valorisation des résultats.
Dr Emery Nukuri, vice-recteur de l’université du Burundi, s’est dit honoré d’ouvrir les activités de ce concours organisé conjointement par l’AUF et l’école doctorale de l’université du Burundi. « Le présent concours est un événement important pour les chercheurs que sont les doctorants. Il n’y pas de recherches sans doctorants qui sont la cheville ouvrière de la recherche et du développement d’un pays», a-t-il indiqué.
Il a salué un long partenariat avec AUF. «Il nous appuie de plusieurs formes notamment dans la révision et amélioration des programmes d’enseignement et la recherche. Le recteur que je représente vous réitère ses vifs remerciements et son engagement à collaborer pour le développement mutuel de la recherche et de l’innovation», s’est-il réjoui.
Les 10 candidats se sont succédé sur scène pour présenter leurs résultats de thèse devant le public et les membres du jury. Un des candidats a été disqualifié pour avoir dépassé le temps réglementaire de 180 secondes.
Rémy Nsavyimana a retenu l’attention des jurés et du public avec son sujet : « Médias sociaux et patrimoine culturel immatériel à l’ère digitale : application de la méthode Délfi aux discours de mariage (2015-2021) ». Il a été proclamé vainqueur et a reçu le 1er prix du jury de 400 euros et le prix du public de 150 euros. En plus, il représentera le Burundi à la finale internationale du 5 octobre 2023 à Rabat-Maroc.
Le 2ème prix du jury de 250 euros est revenu à Didace Sunzu. Son sujet est intitulé : « Le rôle de la radio dans la prévention des conflits identitaires : cas du Burundi». Il a été suivi par Noël Ndikumasabo qui a remporté le 3ème prix de 150 euros. Sa thèse est : « La garantie procédurale d’être jugé équitablement et dans un délai raisonnable ».
Le président d’organisation, le responsable du bureau national de l’AUF et le vice-recteur de l’université du Burundi ont félicité les gagnants et tous les participants. Un certificat de participation aux candidats pour leur travail accompli a été promis.
Le vainqueur se dit ravi
Rémy Nsavyimana, le vainqueur de la compétition s’est dit satisfait de remporter les prix. «Je remercie tout le monde qui a contribué non seulement l’école doctorale, mais aussi les membres du jury qui ont statué et le public qui a voté. C’est un sentiment de satisfaction ».
Cet enseignant-pédagogue à l’École normale supérieure « ENS » explique le choix du sujet. « Le choix du sujet a été motivé par l’évolution de la culture avec la technologie. Sans culture, la technologie n’en est pas une. J’essaie de concilier les deux pour qu’elles évoluent au même niveau. Il ne faudra jamais laisser la culture au détriment de la technologie et vice-versa».
Pour lui, la problématique de sa thèse est que la culture n’est pas valorisée au niveau des médias sociaux. Elle est laissée à elle-même. « Il faut alors vérifier les éléments à publier. C’est le travail des spécialistes du domaine. L’objectif est de vulgariser les éléments de la culture sur les réseaux sociaux et leur donner d’importance. Ils sont moins médiatisés à ce niveau».
L’école doctorale co-organisatrice du concours a été ouverte le 20 juillet 2017 à la suite de l’accréditation par la commission nationale de l’enseignement supérieur. Elle a accueilli la 1ère cohorte des étudiants le 16 avril 2018. Elle a franchi le cap et accueille la 5ème cohorte. Elle a à son actif des thèses défendues, des publications, de formation et service à la société.
De son côté, AUF est une association d’enseignement supérieur qui regroupe plus de 1200 universités à travers 119 pays. Avec sa stratégie 2021-2025, elle agit pour comme une francophonie solidaire engagée dans le développement en respectant la diversité des cultures et des langues.
La participation du Burundi, via ses structures académiques et autres entités, est à saluer. Il vaut en effet mieux tard que jamais.
En embrayant sur le domaine du rayonnement culturel, l’idée que l’Afrique bute en permanence contre un frein difficilement détectable me traverse l’esprit. Qu’est-ce qui nous arrive ?
Quelque chose est insurmontable, du moins jusqu’à présent. C’est un « complexe intégré » qui empêche tout épanouissement culturel décomplexé dans le concert des Nations. Comment, par exemple, assumer, comme le font les autres peuples du monde, nos prénoms sous leur déclinaison locale, sans chercher à les compliquer, c’est-à-dire à les traduire dans des langues d’ailleurs ? Un exemple qui illustre mon propos : Mariya, Yozefu (Kirundi), Marie, Joseph (français), Maryam, Yusuf (arabe), Maria, Giuseppe (italien), Maria, José (espagnol), etc. Il n’y a que l’Africain subsaharien (un peu moins l’Afrique de l’Ouest) qui trouve toute sa fierté dans des prénoms qui l’éloignent davantage de ses racines. Permettez-moi de lancer ce débat, s’il peut en valoir la peine. Merci.
Mobutu lors de son régime a beaucoup de choses qu’il n’a pas bien faites, sauf les noms authentiques qu’il avait instaurés. Il suffit de suivre cet exemple.
La culture burundaise est confrontée à des multiples mutations qui, dans une certaine mesure l’incarne dans des phénomènes d’acculturation, d’inculturation voire de déculturation. Le fossé d’éducation à l’utilisation et l’appropriation des nouvelles technologies de l’information serait , à mon humble avis , la cause majeure de dépravation culturelle. Je soutiens alors les propos de Gilbert qui en fait un constat. je crois sans nul doute que cette situation de dénomination pourrait se décanter si la volonté y est. certains parents ont tenté de donner des noms et prénoms purement burundais mais rares sont des gens qui en sont fier. A titre d’illustration, il y a des gens qui s’appellent MUHIRE WA KARYENDA, NTAHIRAJA NTWARI, etc On voit justement qu’ils veulent se démarquer et affirmer leur identité culturelle. Le débat autour de l’appellation n’est pas si moindre.
En kirundi, quand on écrit NIYONKURU Gilbert, quel est le nom! quel prénom! En principe, le prénom vient avant le nom.Nous nous sommes inspiré de la structure française et nous en avons assimilé ainsi. Pensons à d’autres aspects culturels non encore dénaturés et sauvegardons-les au cas échéant.