Un rapport du Sénat burundais dénonce l’héritage de la colonisation allemande et belge, pointant les racines ethniques des conflits actuels. Alors que les archives se retrouvent déclassifiés et que les témoignages fusent, le pays appelle à une réconciliation urgente pour libérer les générations futures du poids d’un passé non résolu.
« Depuis l’indépendance du Burundi jusqu’en 1993, les Burundais n’ont pas pleinement vécu leur indépendance. Les colonisateurs sont restés omniprésents. Le virus de l’ethnicité qu’ils nous ont laissé est toujours présent, comme en témoigne les évènements de 2015 », a déclaré le président du sénat Emmanuel Sinzohagera, ce mardi 28 janvier, lors de la présentation par le Sénat d’un rapport sur les résultats relatifs à la période coloniale allemande et à la réforme administrative de 1925.
Le rapport accuse sans détour les puissances coloniales d’avoir institutionnalisé la marginalisation des Hutu, des femmes et des Batwa, créant une administration fondée sur des clivages ethniques.
Pour le doctorant Aloys Batungwanayo, le traité de Kiganda signé sous la contrainte par le roi Mwezi Gisabo après sa défaite face aux Allemands ressemble davantage à un « procès » qu’à un accord diplomatique, avec des « amendes » punitives imposant une domination totale.
Selon lui, la réorganisation administrative de 1925 excluait les Hutu, les femmes et les Batwa dans l’administration burundaise, « l’origine des identités meurtrières sur fond ethnique ».
Le Dr Jean-Baptiste Bukuru, spécialiste en droit international et auteur d’une étude juridique approfondie sur ce sujet, a fait savoir que « la colonisation du Burundi s’est caractérisée par des massacres, des crimes contre l’humanité et un génocide. Lors des attaques perpétrées contre la population burundaise, aucune distinction n’a été faite entre civils et militaires. Ces atrocités incluaient également des viols ».
Cependant, ce spécialiste a mis en garde contre le risque de voir ces crimes rester non reconnus officiellement, évoquant le principe d’intertemporalité : « A l’époque de la colonisation, ces actes n’étaient pas illégaux au regard du droit international ».
« Il faut conclure, les jeunes nous observent »
L’ancien chef de l’État Sylvestre Ntibantunganya a réagi aux travaux présentés sur la période coloniale allemande, insistant sur la nécessité d’une ’’approche coordonnée et apaisée’’ de l’histoire partagée avec l’Allemagne et la Belgique.
« Cette initiative du Sénat est très importante dans un pays comme le nôtre, confronté aux besoins d’une bonne lecture de son passé. Un passé que nous partageons avec des pays comme la Belgique ou l’Allemagne », a-t-il souligné, appelant à une collaboration trilatérale.
« Le Burundi a besoin d’une recherche approfondie, à travers nos universités. Il serait bien d’organiser des programmes avec des universités allemandes et belges pour aborder ce passé de manière objective, pas émotionnelle. Nous devons le dominer, en reconnaître les faits, mais avec la volonté commune de regarder vers l’avant ».
Évoquant les défis mémoriels, l’ancien chef d’Etat, Sylvestre Ntibantunganya a insisté sur l’urgence d’avancer : « La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) doit accélérer ses travaux. S’ils tardent, je recommanderais que tout soit fait pour les achever cette année. C’est une année cruciale, stratégique pour la vision 2040-2060. Nous ne pouvons pas laisser les générations futures hériter de nos non-dits ».
Critiquant les débats ’’interminables’’ sur les crises de 1972 et de 1988, le président Ntibantunganya a demandé d’accélérer le pas : « Il faut conclure. Ce n’est pas bon de ne pas conclure. Les jeunes, qui porteront cette vision, sont étrangers à ces périodes douloureuses ».
Un jour, raconte l’ancien sénateur Ntibantunganya, une jeune burundaise m’a posé une question de savoir pourquoi nous les anciens, avons peur de liquider le passé objectivement. « Voulez-vous nous léguer ce fardeau ? »
Saluant l’initiative du président du Sénat, M. Emmanuel Sinzohagera, il a lancé un appel : « Il faut pousser tous les acteurs à accélérer pour aboutir à des conclusions, pas nécessairement définitives, mais claires. L’Allemagne étudie toujours ce passé, mais l’État burundais doit avoir une position officielle. Évitons les parcours désordonnés avec tous les risques de désorientation ».
Dans son intervention, l’ambassadeur du Royaume de Belgique au Burundi, Michael Wimmer, a rappelé l’importance d’aborder l’histoire avec ouverture et humilité, soulignant qu’il ne revenait pas à la Belgique de « donner des leçons » sur ces questions.
Ce diplomate a insisté sur la nécessité de reconnaître l’impact de la colonisation sur le Burundi : « La période coloniale, quasi-coloniale, puisqu’on parle d’un terme tutélaire, a transformé le Burundi. Il y a une partie du Burundi qui a un héritage belge, donc il est important de bien connaître cet héritage, de savoir ce qu’il y a, mais aussi de connaître la valeur de ce qu’il y avait avant ».
L’ambassadeur Wimmer a également salué les travaux qui mettent en lumière non seulement ce que la colonisation a apporté, mais aussi ce qu’elle a détruit, notamment dans les domaines : médicinal, culturel et anthropologique.
Fidèle à la volonté belge de transparence, ce diplomate a assuré que les efforts pour rendre accessibles les archives se poursuivraient. « Nous avons une volonté de regarder l’Histoire, non seulement par nos yeux, mais aussi par ceux des Burundais, par les yeux des Africains ».
Enfin, l’ambassadeur du Royaume de Belgique au Burundi en appelle à un dialogue sans tabou pour mieux comprendre cette histoire commune et préparer l’avenir : « Nous sommes ouverts au débat, revisiter l’Histoire et, comme disait M. le président du Sénat, construire ensemble un avenir commun meilleur ».
Le Sénat du Burundi a formulé des recommandations importantes à l’encontre de plusieurs entités. Il a notamment demandé à l’Église catholique de présenter « des excuses officielles « au peuple Burundais pour les torts causés et de mettre en œuvre des actions de réparation.
Par ailleurs, le Sénat Burundais exige de l’Allemagne qu’elle reconnaisse officiellement les crimes commis contre les Burundais et qu’elle apporte une contribution substantielle à la reconstruction du pays, notamment en finançant des projets d’infrastructures tels que des hôpitaux et des écoles.
En ce qui concerne le Royaume de Belgique, le Sénat demande la co-organisation de forums internationaux visant à déconstruire les discours ethnicistes et à trouver des solutions durables pour les régions de Bugufi et Buha, cédées à la Tanzanie durant la période de la colonisation.
Le Sénat réclame également une compensation financière pour les injustices subies par les Burundais dans ces régions et d’enseigner l’histoire coloniale en Belgique d’une manière générale.
Le président du Sénat a mis en garde certains Burundais qui, ’’s’inspirant des pratiques coloniales, pourraient chercher à discréditer ce rapport élaboré par des Burundais, pour des ’’motifs politiques et ethniques’’. Il a exhorté les Burundais à reconnaître la capacité du Burundi à résoudre ses propres problèmes.
De nombreuses personnalités, issues des milieux religieux, administratif, sécuritaire et diplomatique, ainsi que des sénateurs, ont pris part à ces échanges.
le terme de « virus » est bienvenu et souvent utilisé mais à trop vouloir faire la comparaison ou l’analogie avec le corps (humain et celui de la société), on doit aussi se poser la question de la présence des « anticorps » qui résistent au virus.
CANADA, 29 janvier 2025,
Frédéric Nzéyimànà, Spécialiste Anthropologue, Dynamique de la conscience éthnique au Burundi
Triple trahison des Hutus par les consultants Hima embauchés par le Sénat du Burundi. Trahison en six points au total. Voilà pour ce qui est du résumé des trahisons de la dernière conférence du Sénat sur le passé colonial du Burundi par la Belgique et l’Allemagne
Bonjour Très Honorable Pasteur, Emmanuel Sinzohagera
Président du Sénat du Burundi
En tant qu’Anthropologue et spécialiste de la dynamique de la conscience ethnique au Burundi , J’ai suivi avec intérêt votre toute dernière conférence sur la demande de réparations du Burundi pour les torts causés par la colonisation belge et allemande.
Premièrement: D’une Histoire fausse vers anthropologie fausse et génocidaire du Burundi.
Au Commencement il y a le mythe d’un État-Nation (du Professeur Hima Emile Mworoha). Alors que le Burundi précolonial est une société lignagère d’autosubsistance, (confer travaux de l’Anthropologue Claude Meillassoux des années 1960). Le Burundi était une société lignagère comme les autres sociétés d’Afrique sub-saharienne. Environs 200 clans et lignages.
Deuxièmement: Lesdits « docteurs » et chercheurs embauchés par le Senat du Burundi mentionnent quatre « ethnies ». Ganwa. Tutsi. Hutu. Twa. Mais pas de Bahimà (parias dans le Burundi précolonial). Seulement quatre groupes ethniques, alors que le Burundi en compte cinq. Contrairement à trois pour le Rwanda (confer travaux du professeur Hima Denis Bukuru des années 2009 , depuis le Coup d’État de Rucunshu de 1896 qui marque le remplacement de la monarchie des Tutsi-Banyiginya par les Bahimà Bégà du Nkoré-Karagwé lors du tout premier génocide commis contre les Tutsis du Rwanda.
Troisièmement: Blâmer les colons pour des crimes des Bahima. Afin d’éclipser le génocide des Hutus : Ont choisi de parler de haine intercommunautaire inoculée par les colons belges ou allemands. Alors que ceux-ci ne parlaient pas Kirundi. Tous les autres lignages Baganuà. Batutsi. BaHutu et Batwa sont imputables et coupables en ce qui est du maintien des identités meurtrières qui empêchent le Burundi actuel de fonctionner. Les lignages des Bahima du Bututsi sont les seuls innocents. Énumération sans problèmes de crises sociopolitiques qui ont engendré des crimes, exil et sous-développement. Mais, une fois encore, lesdits « Docteurs » n’ont pu identifier nulle part aucune trace du génocide commis contre les Hutus par les gouvernements à dominance Bahimà. Alors que c’est le problème numéro un du Burundi. Le plus gros et le plus meurtrier. Celui qui a fait le plus de ravages depuis le départ des Belges. Et bloque tout effort de développement du pays depuis le remplacement de la monarchie burundaise les années 1965-1966.
Quatrièmement: Maintenir l’iniquité des Accords d’Arusha dans la constitution : Les « Docteurs » Suggèrent même de régler le problème en privilégiant désormais la méritocratie. Mais, d’une autre main, ils recommandent au gouvernement le maintien des quotas ethniques de l’Accord d’Arusha du 20 août 2000. Eux qui pourtant affirment que cet Accord d’Arusha, a été conçu en miroir de la loi belge de 1925 qui amorce la discrimination envers les lignages des Bahutus. Contraction après contradiction. Mission suicide du va-t’en en guerre contre la Belgique. En guerre contre l’Allemagne. En guerre contre les États-Unis et les Nations-Unies. Voilà pour le résumé de la conférence que vient de diffuser sur les réseaux sociaux le Sénat du Burundi qui rappelle celle de la retraite des Sénateurs au Grand Séminaire Jean Paul II en deux milles vingt. .
Conclusion: Occulter, couvrir les crimes de génocide de la dynastie des Bahima semble être le seul objectif de l’équipe de consultants mandatés par le Sénat du Burundi, pour revoir les crimes hérités du passé colonial du Burundi
Les Hutus s’en retrouvent trahis une 3ème fois. Par les Belges avec la restructuration administrative de 1925. Par les Himas ensuite avec le génocide de 1972, avant et après, Et dernièrement trahis par leur Sénat.