Certains pays occidentaux demandent à leurs ressortissants d’éviter le Burundi. Bujumbura s’indigne.
« La situation sécuritaire au Burundi pourrait se dégrader soudainement», tel est le constat du Canada, la semaine dernière, demandant à ses ressortissants d’éviter tout déplacement vers le Burundi. Le Canada souligne des tensions politiques et des épisodes quotidiens de violences armées de nature à compromettre la sécurité au Burundi.
Avant lui, c’étaient les Etats-Unis qui avaient mis en garde leurs citoyens contre tout voyage au Burundi. Les raisons avancées sont les tensions politiques, la violence armée et le risque d’agitation civile. « Les attaques à la grenade par des groupes armés se produisent fréquemment », évoque le département d’Etat. Il signale plusieurs points de contrôle constituant des restrictions à la liberté de circuler. Selon toujours Washington, la police burundaise a effectué des fouilles aux domiciles de ses ressortissants à la recherche d’armes.
Pour les Etats-Unis, le Burundi n’est pas une destination des plus sécurisés, comme en témoignent les incursions des forces rebelles et des ex- combattants du côté de la frontière avec la RDC. Cela a déclenché d’occasionnels affrontements, des attaques contre des civils et des enlèvements.
Le pays de Trump évoque notamment les embuscades sur les routes menant à Bujumbura. Il parle de restrictions auxquelles sont soumises le personnel de l’ambassade des États-Unis quand il s’agit de voyager dans certaines régions du Burundi. « La circulation dans les quartiers périphériques de Bujumbura, tels que Cibitoke, Gasenyi, Kamenge, Kinama, Musaga, Mutakura et de Ngagara exigent une approbation préalable. »
Le ministère de la Sécurité publique s’en offusque
Le ministère de la Sécurité publique souligne qu’il n’y a pas de perturbation de la sécurité liée à des violences politiques. Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, soutient que le Burundi ne figure pas parmi les pays affichant un taux de criminalité élevé.
Pierre Nkurikiye observe que leurs sorties médiatiques coïncident avec les crimes opérés au Burundi. Il cite le cas de la tentative d’assassinat contre Willy Nyamitwe, le conseiller principal en communication du président Nkurunziza. « Je demanderais plutôt aux enquêteurs qui mènent des investigations sur cet attentat de creuser aussi cette piste », souligne le porte-parole de la police, avant d’ajouter : « Je n’accuse personne mais tout porte à croire que ces chancelleries en savent plus sur des cas de criminalité, bien avant qu’ils ne soient commis. »
>>Les réactions
Freddy Mbonimpa : « Une intention de discréditer la ville de Bujumbura »
Le maire de la ville de Bujumbura se dit sidéré par la façon exagérée dont on peint la ville de Bujumbura. « Il y a plusieurs villes des Etats-Unis qui ont un taux de criminalité plus élevé », s’indigne Freddy Mbonimpa. Il parle de Bujumbura comme une ville où les activités commerciales et culturelles sont réalisées sans coup férir. « Les bistrots et les boîtes de nuit sont ouverts », souligne-t-il, avant de parler de l’intention de discréditer Bujumbura avec en toile de fond un agenda caché.
Léonce Ngendakumana : « Une préoccupation fondée »
Pour le vice-président du parti Sahwanya Frodebu, la préoccupation de ces pays est tout à fait fondée. Selon lui, les piliers de la paix et la sécurité que sont l’Accord d’Arusha et la Constitution sont compromis. Il parle d’un pays où personne n’est à l’abri. « Voyez comment le président de la République vit et se déplace, ça fait peur! » D’après Léonce Ngendakumana, il y a nécessité de se mettre obligatoirement autour d’une table pour négocier la paix et la sécurité du pays.
Jean de Dieu Mutabazi : « Une peur non justifiée »
Le président du parti Radebu parle d’une peur non justifiée. Pour lui, le Burundi est en sécurité par rapport à certains pays occidentaux qui connaissent des attentats terroristes. Les assassinats répétitifs des noirs américains ainsi que les manifestations qui ont dégénéré après l’élection de Donald Trump n’ont pourtant pas conduit Bujumbura à rappeler ses ressortissants. « A Bujumbura, les Occidentaux passent leur week-end dans les boîtes de nuit sans être inquiétés. »
Simon Ntamwana : « Le dialogue inclusif et complet nécessaire»
L’archevêque de Gitega déclare que quoique la situation sécuritaire s’améliore, il y a lieu d’affirmer qu’elle n’est pas rassurante pour autant, comme en témoigne la violente attaque qu’a subie le conseiller principal en communication du président Nkurunziza. « J’ai de la peine à constater qu’il y a certaines gens qui pensent à la violence comme solution aux problèmes de ce pays. » Il appelle à un dialogue inclusif et complet, seule voie possible pour sortir le pays de l’insécurité.
>>Décryptage
« Vouloir sécuriser le pays sans dialogue est un leurre »
Pour un politologue qui a requis l’anonymat, les Occidentaux ne prennent pas de décision pareille à la légère. «Ils évaluent le danger encouru et soupèsent tout risque potentiel. »
Il observe que le Burundi n’est pas à feu et à sang comme en 2015, la violence ayant pris une autre tournure. Il évoque notamment des cas d’assassinats sélectifs, de disparition, d’isolement du Burundi. « Comment voulez-vous que des pays qui sont de tradition démocratique n’aient pas peur pour leurs ressortissants ? »
Ce politologue insiste sur un dialogue franc et inclusif comme solution de sortie de crise sécuritaire au Burundi. Pour lui, le fait que plusieurs acteurs politiques ainsi que certains membres éminents de la société civile soient en exil alimente l’insécurité. « Leurs sympathisants qui sont restés au pays sont naturellement frustrés. Et de la frustration peut naître des passages à l’acte. » Le gouvernement dans sa logique de répression, analyse-t-il, crée d’autres frustrations. « Le Burundi va donc s’enliser dans une crise sans fin si aucun dialogue franc n’est amorcé. »
[Ndlr:Les raisons avancées sont les tensions politiques, la violence armée et le risque d’agitation civile]! Il semble que les deux institutions diplomatiques sont bien informées! Que la police les approche pour plus d’information!
[Ndlr: Pour les Etats-Unis, le Burundi n’est pas une destination des plus sécurisés, comme en témoignent les incursions des forces rebelles et des ex- combattants du côté de la frontière avec la RDC. Cela a déclenché d’occasionnels affrontements, des attaques contre des civils et des enlèvements]. Si cette affirmation est vraie pourquoi la FDIH accuse le Gouvernement d’en être responsable?
commentaire yanje ko mutayerekana?
Hari uwo natutse?
Vous-même Mr les journalistes, qu’est-ce que vous en pensez?
Un politologue qui requit l’anonymat ????
Le journal iwacu devient de plus en plus politologue que professionnel .
Cette décision découle de l’administration Obama qui a de quoi s’inquiéter après avoir échoué son coup d’État en 2015. Ils ont de quoi s’inquiéter par contre les chinois se plaisent sur le soleil du lac Tanganyika.
Ces accusations de coup d’Etat, venant du rang des adorateurs du pouvoir, n’ont qu’un seul point commun : on n’en explique jamais la raison ! Mais une chatte n’y retrouverait pas ses petits : tantôt on nous assure que c’est la Belgique, puis en fait, il s’agirait de la France, mais en fait non, ce serait plutôt l’ONU… alors qu’en fait, ce serait selon vos dires (bien entendu dénués de tout argument)… les Etats-Unis ! Tant qu’à prendre les gens pour des idiots, essayez d’abord de vous accorder sur le coupable à désigner. Vous ne serez pas plus crédible, mais vous serez au moins plus cohérent 😉
Et au fait, rappelez-nous pourquoi l’un de ces pays voudraient-ils soudainement renverser un régime qu’ils ont soutenu financièrement pendant les deux premiers mandats ? Allez, vous serez peut-être le premier fanboy DD à proposer une réponse à cette question, car pour le moment, je n’ai obtenu comme unique réponse … que des silences assourdissants.
Ces accusations de coup d’Etat, venant du rang des adorateurs du pouvoir, ont un point en commun : on n’en explique jamais la raison ! Même une chatte n’y retrouverait pas ses petits : tantôt on nous assure que c’est la Belgique, puis en fait, il s’agirait de la France, mais en fait non, ce serait plutôt l’ONU… alors qu’en fait, ce serait selon vos dires (bien entendu dépourvus de tout argument)… les Etats-Unis ! Tant qu’à prendre les gens pour des idiots, essayez d’abord de vous accorder sur le coupable à désigner. Vous ne serez pas plus crédible, mais vous serez au moins plus cohérent 😉
Et au fait, rappelez-nous pourquoi l’un de ces pays voudraient-ils soudainement renverser un régime qu’ils ont soutenu financièrement pendant les deux premiers mandats ?
@Dodo : Ces accusations de coup d’Etat, venant du rang des adorateurs du pouvoir, ont un point en commun : on n’en explique jamais la raison ! Même une chatte n’y retrouverait pas ses petits : tantôt on nous assure que c’est la Belgique, puis en fait, il s’agirait de la France, mais en fait non, ce serait plutôt l’ONU… alors qu’en fait, ce serait selon vos dires (bien entendu dépourvus de tout argument)… les Etats-Unis ! Tant qu’à prendre les gens pour des idiots, essayez d’abord de vous accorder sur le coupable à désigner. Vous ne serez pas plus crédible, mais vous serez au moins plus cohérent 😉
Et au fait, rappelez-nous pourquoi l’un de ces pays voudraient-ils soudainement renverser un régime qu’ils ont soutenu financièrement pendant les deux premiers mandats ?
Que dire de plus ?
https://bujumburanewsblog.wordpress.com/2016/12/06/presentation-du-livre-les-demobilises-malgre-eux-de-kabuto-daniel/
La Paix se trouve dans le coeur. Un coeur blessé se ferme. De même avec l’ esprit. L’ esprit se ferme a cause de la peur par nos pensées. La paix peut être retrouvé par un coeur ouvert et un esprit ouvert. La paix ne peut pas être forcé. Dans son propre esprit chaque personne a toujours raison. Chaque personne a sa vérité. On ne peut pas juger l’ autre, on ne sait pas ce qu’il a vécu. Les Burundais ont droit à la paix comme chaque personne sur la terre. La paix ne fait pas de difference entre les hommes, femmes. La vie ne connaît pas de differences. C ‘est notre esprit qui complique la vie. La chose la plus importante que nous avons tous en commun, c ‘est que tout le monde veut le bonheur. Le bonheur, on le trouve de la même façon que la paix. En souhaite le bonheur autres sans distinction. La classification d’ une personne comme ami ou ennemi se trouve seulement dans l’ esprit. La paix et le bonheur ne font pas cette différence. Alors est-ce toujours si difficile de retrouver la paix et le bonheur? Je souhaite à tout le monde le bonheur et la paix. Et vous? @doukhopelnikoff #burundigo
Et tiens, revoilà le père de la marque déposée « Sindumuja », Mgr Ntamwana!
Cher Monsieur, si voulez encore que les hommes et femmes de ce beau pays puissent vous croire, la première chose à faire est de vous désolidariser avant les « Sindumuja », dénoncer éventuellement l’usage qu’ont fait de votre invention lceux qui l’utilisent pour tuer, bruler les biens des citoyens paisibles, salir le pays, chercher à affamer la popultion et parfois au nom du Dieu Miséricordieux tel que le chante Mme Barankitse!
Et tiens, voilà Léonce N, plus royaliste que le roi comme si il détient le monopole de la raison. Ce pays est peuplé par des millions et des millions de citoyens, ils sont en paix. Arusha et votre constitution n’engagent que vous et rien que vous! En paix ou en guerre, vous êtes toujours des sauvages, vous les africains. Ne cherchez pas à vous positionner politiquement en exploitant des prises de position de ceux qui ignorent si le Burundi fait partie de ce monde, où éventuellement on parle « africain » et où semble-t-il, les gens apprennent à se civiliser!
Tous les pays connaissent un certain niveau de violence plus ou moins élevé, dépendamment des standards et de la façon de la mesurer. Ce qui inquiète dans le cas du Burundi, c’est la nature des violences et de leurs auteurs. D’une part, la présence des troupes burundaises en Somalie expose Bujumbura à de possibles représailles de la part des islamistes. D’autre part, les violences politiques entre les partisans et les opposants du régime actuel sont toujours latentes et peuvent éclater à n’importe quel moment au gré des événements en lien avec les contentieux entre les deux parties. En plus de cela, il y a de simples criminels qui « pêchent en eaux troubles » en profitant de la situation actuelle pour perpétrer leurs forfaits. Parlant des auteurs de ces violences, il est particulièrement inquiétant de savoir que certains responsables politiques, qu’ils soient de la mouvance présidentielle ou de l’opposition et agents de l’État profitent de leurs positions (ou de leur influence) dans les différentes institutions de l’État pour utiliser le droit de l’usage de la force qui leur a été confié par l’État pour régler leurs comptes à ceux qui ne pensent pas comme eux. Je crois donc que c’est particulièrement ce dernier aspect qui inquiète le plus. Le comportement de certains « agents » ou « faux-agents » (avec identification ou pas) qui tiennent les postes de contrôle dans la Capitale n’est pas de nature à rassurer la population. Les raquettes et autres formes de rançonnement ne sont pas rares, même si les victimes ne portent pas plainte de peur des représailles. Et croyez-moi, même les membres du parti au pouvoir en font parfois les frais. Et ils se taisent, eux aussi. Toute représentation diplomatique doit assurer la sécurité de ses ressortissants. Et l’ambassade des USA n’a fait que son travail, n’en déplaise à M. Mbonimpa. Quant à la coopération entre les agences de sécurité des USA, du Canada et autres pays avec le Burundi, il incombe aux organes de sécurité de ce pays de prendre les mesures qui s’imposent pour bénéficier des expertises des occidentaux en la matière.