L’observatoire pour la lutte contre la corruption et les malversations économique (Olucome) déplore le déni de certains dirigeants alors que les prix des produits de première nécessité continuent de monter en flèche. Il appelle les dirigeants à trouver des solutions concrètes dans l’urgence.
« On ne voit pas malheureusement ce que le gouvernement est en train de faire pour freiner cette hausse généralisée des prix des produits locaux et importés, notamment les denrées alimentaires », regrette Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome.
Dans une conférence de presse animée, ce 22 mars, il a signalé que la pénurie répétitive des produits pétroliers, notamment l’essence et le mazout, empire la situation : « Depuis 2022, un trimestre ne peut pas passer sans qu’il y ait pénurie de carburant. Cela entraîne des pertes financières énormes au pays ».
En outre, Gabriel Rufyiri rappelle que le manque criant des devises est parmi les causes de l’inflation. Et de dénoncer une poignée de gens qui contrôlent les devises et les marchés d’importation des médicaments, des fertilisants et du carburant.
Pour lui, la hausse des prix des produits de première nécessité est aussi liée à la faible production et à la mauvaise gestion de peu de produits existants.
Le président de l’Olucome dénonce aussi des membres du gouvernement et autres personnalités des institutions étatiques qui font le commerce de certains produits de première nécessité.
Selon lui, certains dignitaires collectent le maïs pour le revendre au Programme alimentaire mondial (PAM) : « Cela est l’une des causes de l’inflation excessive au Burundi ».
Il confie que des prisons et des écoles à régime d’internat soient déjà victimes de l’inflation : « On nous parle qu’au niveau des prisons et des écoles à régime d’internat, on ne parvient plus à avoir de quoi à manger facilement ».
Le président de l’Olucome fustige le déni dans les propos de certains dirigeants burundais : « Au moment où les Burundais se trouvent à la croisée des chemins, nous entendons des propos de certains hauts dirigeants qui ne tranquillisent pas la population et ne proposent pas de solutions. Des discours appelant les Burundais à aider en vivres les Européens sont à décrier et à dénoncer ».
Il appelle les dirigeants à éviter des discours mensongers niant qu’il y a des problèmes et à proposer plutôt des solutions. Et de suggérer l’exonération sur l’importation des produits alimentaires.
Pour lui, il faut que le gouvernement mette en place une commission d’experts pour étudier la situation et proposer des solutions dans un bref délai : « Que les dirigeants soient flexibles et acceptent d’apprendre comment sortir de cette situation intenable ».