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Burundi : « Il n’existe pas de banques de crédits agricoles »

05/05/2013 Commentaires fermés sur Burundi : « Il n’existe pas de banques de crédits agricoles »

Léon Ndikunkiko, secrétaire général adjoint de l’ADISCO (Appui au Développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines) parle des problèmes rencontrés par les agriculteurs burundais et comment ils sont encadrés.

<doc6642|right>{Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les agriculteurs ?}

Elles sont nombreuses mais les trois principales sont :
– L’organisation : les agriculteurs burundais ne sont pas organisés pour défendre leurs intérêts et pour mieux produire. Chacun est sur sa colline, en train de travailler. Pour que le travail soit efficace, il faut qu’ils s’organisent en associations ou en coopératives pour mieux produire. Ainsi, ils pourront produire, conserver, transformer, chercher le marché et vendre.
– Le financement : il manque cruellement des financements pour nos agriculteurs. D’une part, il n’existe pas de banques de crédits agricoles qui puissent donner des crédits aux producteurs agricoles. Le financement qui est accordé par le gouvernement sur le budget national est certes intéressant actuellement par rapport aux engagements de Maputo. Le gouvernement a fait des efforts mais nous trouvons que pour 90% de la population, ce financement ne suffit pas encore.
– Les aléas climatiques : au Burundi, ces dernières années, les perturbations climatiques font que quand on a bien semé, on n’est pas sûr de récolter à cause des fortes pluies ou à cause de la sécheresse.

{90% de la population burundaise s’occupe de l’agriculture mais la nourriture reste insuffisante. Ce sont ces difficultés qui en sont la cause ?}

Les agriculteurs n’arrivent pas à nourrir toute la population burundaise. Le Burundi vit ces derniers temps la situation d’insécurité alimentaire. Tout cela découle effectivement de ces difficultés. Mais à cela s’ajoute un autre facteur lié à l’intégration. Puisque nous sommes entrés dans la communauté Est africaine, nous ne sommes plus capables de contrôler notre production. Elle peut être achetée par nos voisins et nous n’avons pas le droit d’empêcher les producteurs ou les commerçants des pays voisins de venir acheter chez nous.

{Comment est-ce que l’ADISCO accompagne les producteurs agricoles ?}

Cela commence par la structuration, organiser les producteurs dans des associations et créer des coopératives. C’est la seule manière qui peut aider nos agriculteurs à produire beaucoup. Nous avons des programmes qui partent du principe de l’autopromotion. C’est-à-dire que chaque Burundais est capable de s’auto promouvoir. Il suffit de lui montrer les bienfaits de ne pas compter sur autrui, de compter d’abord sur ses propres forces et il peut alors produire à sa satisfaction. Nous les aidons à se mettre ensemble et nous les accompagnons avec des moyens qu’ils n’ont pas. Ils s’organisent alors en associations et en coopératives. Nous avons développé plusieurs filières dans lesquelles nous accompagnons ces producteurs. C’est la filière banane, filière oignon, la filière champignon. Aujourd’hui nous sommes un peu sur la filière ananas, la filière arbre fruitier et le riz. A travers ces filières, les agriculteurs sont organisés en coopératives. Ils ont construit des magasins de stockage. Ils peuvent stoker et ne pas vendre tout de suite leurs productions pour attendre le meilleur moment de vente. Ils s’organisent pour chercher un bon marché et écouler leurs produits. Ainsi, ils évitent des spéculateurs qui viennent acheter leurs produits sur pied ou juste au moment de la récolte.

{Est-ce qu’il y a un changement ?}

Les populations que nous accompagnons dans cette dynamique d’auto promotion, de groupement, très peu sont sans bétail chez eux. Les bénéficiaires prennent des initiatives. Au niveau financier, ils sont capables d’ouvrir des comptes et avoir accès au crédit. C’est important qu’un petit producteur puisse avoir un peu d’argent pour telle ou telle autre activité dans son champ.
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||L’ADISCO a été agréé le 2 août 2006. Il est presque présent dans tout le pays sauf les provinces Cankuzo et Ruyigi.||

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