La population carcérale s’élève à 10.832 alors que la capacité d’accueil ne dépasse pas 4.194 dans tous les 11 prisons du pays et deux centres pour les mineurs. Et parmi eux, 87 mineurs de moins de trois ans.
«Ces chiffres sont alarmants car les murs ne s’étendent», a indiqué Aloys Habonimana, directeur juridique et administratif de la direction générale de l’administration pénitentiaire (DGAP).
C’était ce lundi, 15 juillet lors d’une conférence conjointe organisée par la DGAP et le comité international de la croix rouge (CICR) dans le cadre du « Mandela Day » célébré le 18 juillet de chaque année.
Pour M. Habonimana, ces chiffres datent du 11 juillet 2019. La prison la plus surpeuplée est celle de Mpimba de Bujumbura comptant plus de 4 mille avec une capacité d’accueil seulement de 800 personnes : «C’est une prison qui est peuplée à plus de 200 %».
Pour ce gestionnaire des maisons de détention, la surpopulation carcérale a de lourdes conséquences notamment sur le budget. «Nous avons un budget insuffisant qui ne peut pas couvrir tous les besoins des détenus tels les soins médicaux, la nutrition, etc». Et d’ajouter la promiscuité entraînant différentes maladies.
Philippe Beauverd, chef de délégation du CICR au Burundi, a salué la parfaite collaboration avec l’Etat burundais. «Il est assez rare qu’un pays reconnaisse les problèmes dans les lieux de détention ». Il assure que le CICR effectue des visites confidentielles dont les observations sont communiquées aux autorités pénitentiaires. Il prône pour l’instauration des peines alternatives pour juguler ce problème de surpopulation carcérale.