Le centre des personnes âgées gérées par les sœurs Bene Mukama, a décidé de suspendre les visites. Sœur Colette Murimbane, responsable de cet hospice, informe que la mesure a été prise en vue d’éviter la propagation du coronavirus.
Lundi 13 avril, dans la maison Ste Elizabeth, située dans le quartier Rohero I, avenue Ngozi tout est calme. Mais cela cache un sentiment diffus d’inquiétude.
Dans la cour extérieure de cet hospice, rien ne bouge. Mais à l’intérieur, les personnes âgées, qui ont encore un peu de force essaient d’aider les cuisiniers à trier le haricot. Cependant, dans les salles de réception des visiteurs, il fait noir : les rideaux sont encore fermés.
« Depuis l’annonce des deux premiers cas des malades du Coronavirus, nous avons aussitôt pris la décision d’arrêter les visites », indique cette religieuse. Mais, elle confie que les messes continuent à la normale.
Sœur Colette Murimbane informe que cette mesure a été prise, dans le but d’éviter que ces personnes âgées ne soient pas contaminées par le Covid-19.
Et de souligner aussi que même les stagiaires ainsi que les jeunes des mouvements scouts, qui venaient faire du bénévolat, ne sont plus autorisés à y accéder « Nous avons eu peur, lorsqu’on a entendu que les personnes de second âge sont les plus exposées à cette épidémie ».
Cependant, la responsable de cet hospice informe que la mesure de suspension des visites a été bien accueillie tant par ces personnes âgées ainsi que leurs proches.
D’après cette religieuse, même si certains d’entre eux sont aux prises avec la sénilité, il y a parmi eux des vieux qui sont encore capables de comprendre ce qui se dit dans les informations.
Dr Willy Gatore, médecin gériatre, s’inscrit en faux contre la mesure de suspension des visites dans les établissements des personnes de second âge. Il confie que les visites faites dans ces hospices sont d’une importance tant psychosociale que financière pour ces personnes.
Pour ce médecin gériatre, il faut que ces visites continuent. Et de proposer que ces dernières soient organisées d’une manière cadrée et protectrice. « Si on continue d’isoler ces gens, qui étaient déjà dans l’isolement, ils ne mourront pas du Covid-19, mais d’autres maladies ».
Signalons que la maison Sainte Elizabeth prend en charge 50 personnes du second âge, dont 15 hommes et la plus âgée d’entre elles, a déjà 110 ans révolus.