Samedi 23 novembre 2024

Santé

Burundi/Covid-19 : Kobero, de la quarantaine à la prison

06/04/2020 Commentaires fermés sur Burundi/Covid-19 : Kobero, de la quarantaine à la prison
Burundi/Covid-19 : Kobero, de la quarantaine à la prison
Faute de payer la note de l’hôtel, 4 personnes qui sortaient de la quarantaine sont incarcérés à Kobero

Un couple et leur fils ainsi qu’un autre homme sont incarcérés, depuis ce matin, dans les cachots du poste de police à Kobero en commune Butihinda de la province Muyinga au nord-est du Burundi.

«Ils ont été arrêtés par le chef de poste parce qu’ils n’ont pas pu s’acquitter des frais d’hébergement de 14 jours à l’Hôtel Nazareth», indiquent des sources à Kobero.

Ce couple et leur fils venaient du Kenya pour des funérailles d’un proche. «Ils ont perdu un fils qui venait de terminer ses études au Kenya. Pour y aller, ils ont été obligés de vendre une propriété. Quand ils sont arrivés à la frontière, ils ne savaient rien de la quarantaine.

De plus, ils n’avaient plus d’argent et ils l’avaient signalé. Qu’on les laisse partir car ils n’avaient rien demandé», indique un proche de la famille. L’hôtel leur demande une somme de 280.000 francs burundais.

Quant à l’autre homme, il a payé une partie mais il a encore une dette de 14.000 francs burundais à honorer selon des sources à l’Hotel Nazareth. Il était en route pour le Kenya quand il s’est retrouvé bloqué à la frontière entre la Tanzanie et l’Ouganda.

Pendant ces 14 jours, selon toujours des sources à Kobero, cette famille vivait de la charité des autres pensionnaires de l’hôtel. Depuis ce matin, ils n’ont rien mangé. «Un bienfaiteur a essayé de leur apporter de la nourriture mais les policiers ont refusé».

De plus, confient d’autres sources contactées, leurs conditions carcérales sont déplorables. Interrogé, l’administrateur de la commune Butihinda, Innocent Haringanji, indique qu’il n’est pas au courant de ce cas mais qu’il va s’enquérir de la situation.

Selon nos dernières informations recueillies à Kobero, la femme détenue avec son mari après les 14 jours de quarantaine a été libérée. Ce couple partageait la même chambre. Mais cette femme a refusé de rentrer à Kayanza seule laissant son époux et son fils derrière les barreaux

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