Ce mardi 24 mars, Iwacu a fait un tour à l’hôpital militaire de Kamenge qui exige désormais une prise de température corporelle pour toute personne voulant accéder à son service des urgences.
Il est 10 heures à l’hôpital militaire de Kamenge. Une fois à l’intérieur, plusieurs robinets sont installés à quelques mètres de la porte d’entrée. Il y a du savon liquide à la disposition des usagers de cette structure sanitaire publique.
Tous ceux et toutes celles qui pénètrent dans les enceintes de cet établissement, se dirigent spontanément vers les robinets pour se laver les mains.
Cap aux urgences. A l’entrée, Nolasque Kagurube, un jeune interne portant un masque de protection, surveille scrupuleusement l’entrée du service des urgences et réanimation de cet établissement sanitaire réputé.
Toute personne voulant accéder à l’intérieur de ce service doit être soumise à un thermoflash que l’interne garde en main et grâce auquel il mesure la température corporelle.
« Avec l’annonce du premier cas de Coronavirus au Rwanda, cette prise de température s’est rapidement imposée. Celle-ci doit s’élever entre 35,5 et 37,5˚C pour qu’on puisse laisser la personne entrer », témoigne le jeune stagiaire, étudiant à la faculté de médecine à l’Université de Ngozi.
Notre échange s’interrompt un moment. Une jeune femme, chaussures haut talons et jupe noire flottante, se dirige vers l’entrée des Urgences. Nolasque l’arrête et pointe sur elle son thermoflash pour mesurer sa température. L’outil de prise de température affiche 36˚C. Après cela, la jeune femme accède finalement à l’intérieur des urgences.
« Les premiers jours, les gens étaient réticents à se faire prendre la température parce que c’est une pratique à laquelle ils n’avaient jamais été habitués à l’entrée de ce service. Mais à force d’arguments, beaucoup ont finalement compris le bien-fondé de ce procédé et ne rechignent plus à se faire prendre leur température », ajoute le stagiaire Kagurube.
Quand nous sortons des enceintes de l’établissement hospitalier, nous apercevons trois musulmanes habillées de tchadors noirs qui sortent d’un tuk-tuk et qui avancent en direction des robinets pour un lavage des mains.
L’hygiène manuelle terminée, elles se retournent et se rendent compte que leur chauffeur n’est pas sorti pour se laver les mains et a préféré rester à l’intérieur de son triporteur à attendre ces dames.
Celles-ci l’enjoignent à appliquer son lavage des mains mais le garçon refuse en estimant que « ce n’est pas nécessaire ». « Vous voulez nous transmettre le Covid-19, c’est ça ? », le sermonnent les trois femmes. Le jeune homme finit par obtempérer.
Notons qu’à l’heure actuelle, d’après le ministère de la Santé, aucun cas de Coronavirus n’a encore été détecté au Burundi.