Malgré les inquiétudes suscitées par les 5 nouveaux cas testés positifs au Covid-19 sur 198 personnes-contact prélevées, la bonne nouvelle du jour est la sortie des 4 anciens patients de l’hôpital ce mardi 21 avril 2020.
C’est un ministre de la Santé publique plutôt détendu qui accueille ces 4 anciens patients testés positifs après leur guérison à leur sortie du Centre de traitement du Covid-19. Il est situé dans les enceintes de l’hôpital Clinique Prince Louis Rwagasore.
Il échangera d’ailleurs quelques mots avec ces 4 personnes, deux hommes et deux femmes. Elles portent des masques et le ministre Thaddée Ndikumana leur demandera de les enlever. « Il ne faut pas que les gens soient effrayés».
Mais ces 4 anciens patients refusent poliment la proposition du ministre. Ils en profitent plutôt pour dire merci à cette autorité et au personnel soignant : « Vous nous avez franchement bien traités et nous vous exprimons notre gratitude ».
Les proches venus les accueillir ne cachent pas leurs émotions. Des jeunes dames se mettront à pousser des cris de joie louant le Bon Dieu pour leur guérison. « C’est un miracle, Dieu est grand. Rendons grâce au Seigneur », lâchera une d’elles avec des larmes de joie dégoulinant sur ses joues.
Le ministre burundais de la Santé publique Thaddée Ndikumana ne fera pas de grands discours mais demandera à ces anciens patients de prendre soins d’eux-mêmes. «En arrivant ici, certains d’entre vous étaient mal en point, toussant mais aujourd’hui, tout va bien. Il faut toujours respecter les gestes barrières».
Satisfecit pour le ministre Thaddée Ndikumana : « Comme le stipule l’OMS, lorsqu’un patient est testé positif au Covid-19 et qu’il suit un traitement, quand après 20 jours ou 15 jours ce dernier est contrôlé négatif à deux reprises, il est déclaré guéri ».
Mais il nuancera vite ses propos : « Il y a d’autres cas positifs, nous faisons une recherche active des personnes-contact. Parmi celles-là, nous avons enregistré 5 cas positifs qui vont être admis ici au Centre de traitement du Codid-19 ».
Le ministre de la Santé publique se mettra à bénir le ciel : « Je tiens à remercier le Bon Dieu, parce que c’est une bonne chance, les premiers cas déclarés dans notre pays sont sortis guéris ».
Face aux risques de rechute ou de nouvelle contamination, il conseillera aux 4 anciens patients guéris d’éviter les grands rassemblements, de se protéger et de protéger leurs familles, ’’même s’ils ne représentent aucun danger, sauf celui qui viendrait de l’extérieur’’.
« Pas de confinement, ce n’est pas notre option »
Le Dr Thaddée Ndikumana tiendra à remercier l’équipe médicale. «Comme le témoigne ceux qui étaient hospitalisés, ils ont bénéficié de leur assistance technique et de leur bienveillance. Ils se sont donné cœur et âme, ils sont fiers de la guérison de ces malades. Nous leur remercions et les encourageons parce qu’il y a d’autres patients qui vont être admis ici».
Côté traitement le ministre de la Santé publique indique que le Centre de traitement du Covid-19 applique notamment l’azithromycine, l’amoxicilline et le zinc, il y a également commande de la chloroquine. Selon lui, les patients répondent positivement : « Nous espérons que les 5 autres patients vont recouvrer leur santé. Même s’ils sont positifs au covid-19, ils sont en bonne santé ».
Et de faire une révélation : «Nous constatons qu’il y a des contaminations au niveau des ménages. Et comme l’hôtel Source du Nil, réservé pour la mise en quarantaine des gens venus de l’extérieur du pays, est libre, nous comptons apporter un appui aux familles qui ont été en contact avec des malades. Nous voulons que celles n’ayant pas dans leurs domiciles des douches et toilettes, puissent bénéficier des chambres individuelles dans cet hôtel pour la quarantaine. Il n’y aura pas de frais pour ces personnes.» Selon lui, c’est pour protéger la population.
D’après lui, le gouvernement burundais n’envisage pas de prendre la mesure de confinement. «Même pour les pays riches où il y a eu confinement, ils sont en train de revoir cette mesure puisqu’il n’y a pas de traitement curatif ni de vaccin connu. Il serait difficile de confiner les gens. C’est à se demander pour combien de temps », s’interroge le ministre de la Santé publique.
Selon lui, le gouvernement burundais a pris l’option de rechercher activement des personnes-contact qui doivent être systématiquement mises en quarantaine pour prévenir la population. «Avec cela, nous pouvons réussir, chaque pays a sa propre expérience, il n’y a pas de recommandation internationale ».
