La plupart des habitants de la ville de Bujumbura rencontrés affirment avoir peur depuis l’annonce de deux cas testés positifs. Dans la matinée de ce 1 avril, Iwacu est allé à la rencontre de ces gens.
Mercredi, 1 avril, au nord de la capitale. A l’entrée de la 9ème avenue du quartier Bwiza, les activités quotidiennes continuent sur le parking des taxi-vélos et des tuk-tuks. Cependant, sur l’avenue de l’Université, l’on voit déjà des personnes qui ont commencé à porter des gants et des masques de protection.
« J’ai accueilli la nouvelle de deux personnes testés positifs avec amertume, elle fait peur», raconte Egide Harerimana, rencontré sur le parking des taxi-vélos à l’entrée du quartier Bwiza à la 9ème avenue. Pour lui, le plus terrible, c’est que cette pandémie n’a ni vaccin, ni médicaments.
Pour Mélance Nizigiyimana, un autre taxi-vélo retrouvé sur ce parking, entendre qu’au Burundi, deux cas ont été déjà testés positifs au Covid-19, c’est déjà de la catastrophe. « Si les pays développés sont sous la panique à cause de cette pandémie, imaginez pour notre pays. C’est pire que la catastrophe ».
Signalons que le ministre de la Santé publique a annoncé ce 31 mars dernier, que sur les cinq cas testés, deux étaient atteints du Coronavirus. Il a également informé que ces malades ont été transférés au centre de prise en charge du Covid-19 de la Clinique Prince Louis Rwagasore.
Jean-Bosco Nkengurutse, un habitant du quartier Rohero, confie qu’il a accueilli la nouvelle avec une grande désolation. Il ira même loin en disant que les policiers qui ont autorisé ces personnes à entrer dans le pays, méritent des sanctions.
Confinement, une mesure qui semble déjà semer de l’effroi
Pour tous ces habitants, le gouvernement et le ministère de la Santé publique, en particulier, devraient prendre de nouvelles mesures de prévention. Et d’appeler tous les Burundais à respecter les mesures déjà prises par le gouvernement et d’éviter tout mouvement non-essentiel.
Cependant, ces habitants, prônant pour de nouvelles mesures, s’inscrivent en faux contre la mesure de confinement. «Si le gouvernement décide de nous confiner, comment allons-nous vivre, nous qui vivons au jour le jour ? »
Pour Mélance Nizigiyimana, si le gouvernement trouve que la meilleure solution est de nous confiner, que la mesure soit annoncée à l’avance. «Pour des gens comme nous, incapables de faire des stocks, la seule solution sera de retourner dans nos villages à l’intérieur du pays ».
M. Nkengurutse, se montre un peu rassurant face à cette mesure. D’après lui, le gouvernement doit prendre de mesures convenables pour protéger la population.
Thaddée Ndikumana, le ministre de la Santé publique, dans ce même communiqué sorti ce 31 dernier, appelle les Burundais à la sérénité et au respect strict des mesures de prévention tant individuelle que collective.