Manque de dévouement, de maison d’édition et d’un programme clair de soutien aux écrivains, entre autres défis auxquels fait face le secteur du livre au Burundi.
«Nous avons beaucoup d’intellectuels au Burundi mais, peu d’écrivains», a indiqué Dénis Bukuru, enseignant au département des langues et cultures africaines de l’Université du Burundi.
C’était ce mardi 23 avril à Bujumbura lors de la célébration de la journée internationale du livre et du droit d’auteur organisée par l’Association des écrivains du Burundi.
Selon cet universitaire, une grande partie de la littérature du pays ancienne tout comme actuelle n’est pas encore transposée à l’écrit. «Même la littérature ancienne qui a été écrite est restée littérature grise. C’est-à- dire qu’elle existe mais, inconnue parce qu’elle n’est pas encore rendue publique via des maisons d’édition reconnues. D’autres sont introuvables pour le moment», a-t-il déploré.
Pour le professeur Bukuru, la littérature grise est composée notamment des livres anciens dont les exemplaires sont rares et en mauvais état. D’autres sont des travaux de fin d’études, des journaux ou périodiques produits à l’école ainsi que des manuscrits sur la vie sociale des gens. «Il s’agit notamment des épopées pastorales, des contes et légendes, de la poésie, etc.»
Joseph Mukubano, lui aussi enseignant à l’Université du Burundi, déplore que les Burundais ne soient pas initiés à l’écriture dans différentes langues dont le kirundi dès l’enfance : «Même ceux qui écrivent n’ont pas de techniques. Ils ne sont que des aventuriers».
Ces deux universitaires appellent les autorités à allouer des moyens particuliers à l’écriture pour encourager les écrivains. Notamment par l’instauration des prix littéraires. Ils suggèrent également la recherche de tous les écrits sur la littérature burundaise en voie de disparition. « Vue leur importance, ils méritent une réédition dans des maisons d’édition reconnues».