Lundi 04 novembre 2024

Économie

Le Burundi à 0,1 pour être éligible aux ressources de l’Association Internationale de Développement

Le gouvernement du Burundi et la Banque Mondiale se sont réunis pour évaluer la politique et les institutions nationales. L’objectif était de réfléchir aux stratégies d’éligibilité du Burundi pour les allocations des prêts de l’institution. Des suggestions ont été recommandées pour arriver à cette note.

Vue partielle des membres du gouvernement qui participaient à la retraite ©Iwacu
Vue partielle des membres du gouvernement qui participaient à la retraite ©Iwacu

« Notre pays est à un dixième de point pour sortir de la catégorie des pays dits fragiles, ce qui le rendra par conséquent éligible pour des prêts de l’IDA des montants suffisants pour le financement des grands projets de développement. La présente retraite constitue donc un espace privilégié qui vous est offert pour échanger de fond en comble sur les défis majeurs relevés dans les quatre domaines macroéconomiques et indicateurs sociaux », lance le président de la République à l’intention des participants.
C‘était dans la salle de l’hôtel Tropitel de Gitega, le 30 septembre, où 120 participants, dont des parlementaires, des ministres, des représentants des organisations internationales et du secteur privé ainsi que des membres de la société civile, ont passé au peigne fin les conditions exigées pour bénéficier des prêts offerts par IDA aux pays pauvres.

« Notre pari est que cette retraite, qui vise notamment le renforcement des capacités des hauts responsables en matière de gestion politique et des institutions nationales, vous accorde l’opportunité de réfléchir et d’échanger sur les critères d’évaluation », a  ajouté le numéro un burundais.
Pour le président de la  République, la volonté du gouvernement du Burundi est d’améliorer sensiblement tous les indicateurs du CPIA (Country Policy and Institutional Assessment) afin d’amener la moyenne au dessus du seuil de 3, 3. « Cela est d’autant plus possible qu’une nette amélioration du score est observée pour la composante politique d’inclusion sociale et d’équité où notre pays a la cote de 3,6 sur un total possible de 6. »

D’après le représentant  résident de la Banque Mondiale, les efforts soutenus par le gouvernement dans la gestion économique et sociale du pays au cours des dernières années se sont traduits par un accroissement de l’indice de 3 en 2008 à 3,2 en 2012 contre une moyenne de 2,7 pour l’ensemble des pays post-conflits en 2012 : « Toutefois, des efforts additionnels sont nécessaires pour renforcer cette tendance positive, notamment dans le domaine de la gestion des affaires publiques et des institutions », a rappelé Rachidi B.Radji.

Beaucoup reste à corriger

A la fin de cette retraite, qui a duré deux jours, des recommandations ont été émises à l’endroit des organisateurs. Les participants ont souhaité que le gouvernement fasse des efforts pour mettre en place un comité technique chargé du pilotage du programme d’actions CPIA. Il doit préparer un programme d’actions détaillées avec un calendrier précis de mise en œuvre, visant à améliorer la notation CPIA.
Accélérer l’élaboration et la mise en œuvre des textes d’application du cadre légal existant; traiter avec diligence les dossiers judiciaires en rapport avec la corruption. Ils ont, en outre, fustigé que les hauts fonctionnaires et cadres de l’Etat ne soient pas tenus de déclarer leur patrimoine à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions. Ils ont aussi préconisé l’accélération de la  politique d’harmonisation des salaires, le renforcement du contrôle parlementaire de l’action gouvernementale et des organes de contrôle externe des finances publiques, dont la Cour des Comptes et les audits des marchés publics en s’inspirant de l’expérience des pays qui sont dans les mêmes conditions que le Burundi.

« A cœur vaillant, rien d’impossible ! »

Pour plus de transparence, la Banque Mondiale qui attribue ces prêts devait produire des éclaircissements sur les critères réels de notation. Partager avec le gouvernement le projet de notation CPIA pour l’année 2013 et les années à venir. Accepter une discussion et complément d’informations avant la soumission à la validation interne de la Banque Mondiale.

Selon Gervais Rufyikiri, qui a clôturé cette retraite, le Burundi a accompli  en deux ans des reformes importantes ayant permis l’amélioration des indicateurs du climat des affaires. Il ajoute que le pays en a accompli d’autres dans plusieurs secteurs de la vie nationale. « Qu’est ce qui  nous empêche de faire de même pour améliorer les indicateurs du CPIA ? Nous en avons la volonté, la détermination et les capacités. A cœur vaillant, rien d’impossible », a-t-il assuré.
Il note que cette retraite a permis au gouvernement  de connaître ses faiblesses,  ses performances et ses défis majeurs pour atteindre de meilleurs scores dans tous les domaines du CPIA. « Certains défis sont plus complexes que d’autres, mais nous osons espérer qu’ensemble et en synergie d’actions avec nos partenaires techniques et financiers, nous pourrons les relever », a-t-il conclu.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Stan Siyomana

    Donc, le sesame (ouvre-toi) « pour des prets de l’IDA des montants suffisants pour le financement des grands projets de developpement » est ce 0,1 point pour que le Country Policy and Institutional Assessment (CPIA) atteigne 3,3.
    Ca doit faire des decennies que le Burundi traite avec l’IDA et pourtant les participants a la retraite doivent rappeler le Gouvernement que « Il doit preparer un programme d’action detaillees avec un calendrier précis de mise en oeuvre, visant a ameliorer la notation CPIA ».
    Le meme Gouvernement burundais qui heberge sur son territoire le representant resident de la Banque Mondiale (en la personne de M. Rachidi B. Radji) souhaite toujours que « la Banque Mondiale qui attribue ces prets devait produire des eclaircissements sur les criteres reels de notation ».
    Ou sont passes tous ces economistes que l’Universite du Burundi a forme depuis le milieu des annees 1960?
    S’il a fallu quatre ans pour que le CPIA passe de 3 (2008) a 3,2 (2012) faudra-t-il attendre encore deux ans pour passer le seuil de 3,3?
    Merci.

  2. Stan Siyomana

    « …ce qui le (=le Burundi) rendra par consequent eligible pour des prets de l’IDA des montants suffisants pour le financement des grands projets de developpement »
    1. Le Burundi a encore des besoins enormes, il se debat encore pour remplir les conditions de base/basic requirements (=institutions, infrastructure, environnement macroeconomique, et santé et education primaire) pour etre competitif dans le monde.
    D’ou le Burundi est classe 146 e sur 148 pays par The Global Competitiveness Report 2013-2014.
    (voir www3.weforum.org).
    2. Les fonds de l’IDA ne sont pas deja acquis, le Burundi devra entrer en competition avec d’autres pays.
    L’un des criteres est: « De bons principes de gestion economique, determines comme etant la mise en oeuvre des mesures economique et sociales en faveur de la croissance et de la reduction de la pauvrete »
    L’IDA se base sur un indicateur de developpement (de la Banque Mondiale), Country Policy and Institutional Assessment (CPIA) pour privileger/prioritize its lending to les pays qui sont plus disposes a mettre en place des politiques favorables et d’efficacite de l’aide accordee.
    Quelle sera la place du Burundi dans ce test?
    (voir « International Development Association », http://www.wikipedia.org).
    Merci.

  3. jeunesse

    traiter avec diligence les dossiers judiciaires en rapport avec la corruption. Ils ont, en outre, fustigé que les hauts fonctionnaires et cadres de l’Etat ne soient pas tenus de déclarer leur patrimoine à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions. Ils ont aussi préconisé l’accélération de la politique d’harmonisation des salaires, le renforcement du contrôle parlementaire de l’action gouvernementale et des organes de contrôle externe des finances publiques, dont la Cour des Comptes et les audits des marchés publics en s’inspirant de l’expérience des pays qui sont dans les mêmes conditions que le Burundi.
    ivyo sivyo twama dusaba nkubu ayo mahera aba yaraboneste kera tugatera imbere nkabandi gusa kurya kurya kurya ntakindi bazi hama iyo CPIA barabe neza nibashireho nyakuri .
    jeunesse

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