L’Olucome a demandé aux pays du G8 de ne plus leur octroyer des visas et d’aider au rapatriement de leurs biens illicites qu’ils possèdent à l’étranger…
« Dans un pays où la corruption est érigée en mode de gouvernement, les textes et slogans politiques de lutte contre ce fléau sont mensongers », constate Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations économiques (Olucome). Il a demandé aux pays membres du G8 d’appliquer rigoureusement les conclusions de leur réunion d’Evian (Island) en 2004 aux autorités burundaises ayant commis des infractions de corruption, de détournements et de malversations couvrant plus de 50 dossiers à raisons de plus de 90 milliard Fbu. Le président de l’Olucome a parlé de plus 60 autorités burundaises visées.
Lors de cette réunion, les pays du G8 se sont convenus de ne plus leur octroyer des visas. Pour Gabriel Rufyiri, certains disposeraient des avoirs illicites dont ils sont incapables de justifier la provenance : « Nous avons demandé aux pays du G8 de rapatrier ces avoirs dans notre pays en faveur du trésor public. »
Les pays du G8 : Etats-Unis d’Amérique, France, Angleterre, Canada, Russie, Japon, Allemagne, Italie. Pour faire cette demande, l’Olucome s’est aussi basé sur la convention internationale de lutte contre la corruption adoptée le 31 octobre 2003 par l’assemblée générale des Nations-Unies. Mais aussi, il a été inspiré par la proclamation du 12 janvier 2004 du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique visant l’interdiction d’entrée des personnes corrompues dans ses Etats. Mais également la constitution du Burundi en son article 69 qui stipule que « les biens publics sont sacrés et inviolables. Chacun est tenu de les respecter scrupuleusement et de les protéger. Chaque Burundais a le devoir de défendre le patrimoine de la nation. Tout acte de sabotage, de vandalisme, de corruption, de détournement, de dilapidation, ou tout autre acte qui porte atteinte au bien public est réprimé dans les conditions prévues par la loi. »
Rufyiri souligne que cette demande intervient après avoir constaté qu’aucun gouvernement n’a manifesté de volonté pour mettre les choses en ordre malgré les textes, lois et conventions préventifs nationaux et internationaux existants.