Ce 4 août, les députés élus pour la législature de 2020 ont tenu leur première session. A l’ordre du jour, établissement d’un règlement d’ordre intérieur. Peu d’informations sur la formation du bureau filtrent. Il paraît qu’il y a bras de fer.
Il est 10h 10. La plupart des élus du peuple prennent place à l’hémicycle de Kigobe. La salle est calme. Certains députés lisent attentivement les points inscrits sur l’agenda de leur première session. L’ambiance rappelle celle d’une salle d’examen à part quelques brèves échanges entre ces nouveaux élus.
A noter la présence très remarquée des élus comme Gaston Sindimwo, ancien 1er vice-président de la République, Joseph Butore, ancien 2ème vice-président de la République et Agathon Rwasa, patron du CNL et ancien 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Il porte un cache-nez, Covid-19 oblige.
Il y a également à l’hémicycle de Kigobe l’ex ministre du commerce, Pélate Niyonkuru et Cathy Kezimana, élue dans la circonscription de Bujumbura, qui fera un court séjour à la prison Mpimba. Autres présences remarquées, celle d’Abel Gashatsi, président de l’Uprona et celle de Janvière Ndirahisha, l’ex ministre de l’Education.
A 10h30, Pierre-Claver Kazihise, président de la Commission électorale nationale indépendante, CENI présente Venant Sinzinkayo pour diriger la session. « Comme le stipule l’article 175 de la constitution de la république, c’est le doyen d’âge qui dirige la première session en attendant la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale». Le député Sinzinkayo est né en 1955 en commune Gishubi de la province Gitega.
Le chargé du protocole amènera l’Honorable Venant Sinzinkayo devant cette auguste assemblée. Il est visiblement très ému : « Jamais, je n’aurais pensé diriger l’assemblée nationale ». Dans sa prise de parole, il commence par énumérer les 123 députés élus, circonscription par circonscription.
Aussitôt, il intime l’ordre de quitter la salle à tous ceux qui ne figurent pas sur cette liste. Il fait savoir que seul le règlement d’ordre intérieur figure sur l’agenda. « Comme nous sommes encore nouveaux, seuls les membres de la cellule juridique et administrative ainsi que du secrétariat sont autorisés à rester ».
Des journalistes et d’autres personnes quittent la salle. Ils tentent de regagner leurs rédactions respectives mais un des chargés de la communication à l’Assemblée nationale parvient à les convaincre d’attendre le communiqué final après les activités.
Mais bien avant cette session, une question est sur toutes les lèvres : quid du bureau de l’assemblée nationale ? Ce point ne figure pas sur l’agenda de cette première journée.
L’élection de l’ancien premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo comme premier vice-président de l’Assemblée nationale divise. Les députés issus du CNL s’y opposent, comme deuxième force, cette place leur revient de droit, à moins d’user de subterfuges et autres alliances pour changer la donne.
Au bout d’une heure et demie, rien ne filtre sur ce qui se passe à l’intérieur. Le palais des congrès de Kigobe commence à se vider : les députés sortent et rentrent un à un à commencer par les grosses pointures. Le communiqué attendu n’aura pas lieu.
Convoquée par décret présidentiel du 31 juillet 2020, cette toute première session de l’assemblée nationale nouvellement élue comptent se pencher jusqu’au 10 août, sur l’adoption du Règlement d’ordre intérieur et la mise en place du bureau de l’assemblée nationale.
Selon des sources contactées à l’Assemblée nationale, après l’adoption du Règlement d’ordre intérieur, ce texte sera soumis à la Cour Constitutionnelle et c’est ce dernier qui va déterminer la mise en place du bureau.