Le Burundi va célébrer pour la troisième fois la Journée internationale du cœur. Un cardiologue tire la sonnette d’alarme : les maladies cardiovasculaires sont une véritable menace.
«Près de 18 millions de personnes meurent chaque année des suites des maladies cardiovasculaires, au niveau mondial», révèle le cardiologue Constantin Nyamuzangura .
La première cause de mortalité, d’après Dr Nyamuzangura, on retrouve dans les maladies cardiovasculaires l’hypertension artérielle, l’insuffisance cardiaque, l’accident vasculaire cérébrale (AVC), la maladie du muscle cardiaque et toutes les pathologies des veines et artères reliés au cœur.
Le cardiologue déplore l’absence de statistiques au niveau national. « Or, cette maladie devient un problème de santé publique. » Il affirme qu’il reçoit dans son cabinet une trentaine de patients par jour. Il évoque 10 hospitalisations par jour. « C’est donc facilement plus de 1.000 patients chaque mois».
Selon lui, une étude réalisée à l’hôpital Roi Khaled en 2017 a montré que 31% des patients hospitalisés souffraient des maladies cardiovasculaires.
«Mieux vaut prévenir que guérir»
Le stress, le tabagisme, l’obésité, la sédentarité (absence d’exercices physiques), le diabète, la consommation accrue de l’alcool, etc. sont parmi les facteurs de risque des maladies du cœur, selon le cardiologue Constantin Nyamuzangura.
Il recommande une hygiène de vie préventive : boire beaucoup d’eau, consommer moins de sel, d’huiles, d’alcool, faire beaucoup d’exercices physiques (marche, natation, gymnastique…), etc.
Le ministère de la Santé se dit conscient de l’ampleur de cette maladie au Burundi. Le directeur du programme consacré aux maladies chroniques, Dr. Etienne Niyonzima, indique que le gouvernement ne cesse de faire une sensibilisation et des dépistages. «Le ministère est en train de mettre en place le protocole de prise en charge des maladies cardiovasculaires.» Un protocole qui fait en sorte que les centres de santé puissent traiter les maladies cardiaques.
M. Niyonzima relève deux principaux défis en matière de prise en charge de ces maladies : il y a peu de spécialistes, 16 cardiologues dans tout le pays dont deux à l’intérieur du pays.
Il évoque aussi l’insuffisance d’équipements : le peu de matériels disponible est très coûteux. Pour le seul scanner disponible à Bujumbura à l’hôpital privé Kira, une séance est à 250 mille BIF. Pour les deux autres scanners des hôpitaux publics de Mpanda et Karusi, c’est 100 mille BIF par séance.
La Journée internationale du cœur sera célébrée dans la province de Karusi. Il est prévu un dépistage gratuit des maladies qui constituent les facteurs de risque : le diabète, l’hypertension, etc.
Le cardiologue s’exprimait au cours d’une conférence de presse animée ce mardi 24 septembre, à la veille de la Journée internationale du cœur. Elle est normalement célébrée le 29 septembre. Au Burundi, ce rendez-vous est prévu pour ce samedi 28 septembre.