Dimanche 22 décembre 2024

Politique

Burundais du Canada : Incompréhension face à la fermeture de leur ambassade

26/10/2020 Commentaires fermés sur Burundais du Canada : Incompréhension face à la fermeture de leur ambassade

Après l’annonce de la fermeture de l’ambassade du Burundi au Canada, les représentants de la diaspora burundaise au Canada se disent confus.

Selon Emery-Patrick Ndabwunze, vice-président et porte-parole de l’Assemblée des Burundais du Canada, cette fermeture va occasionner un coût énorme pour les Burundais qui veulent rentrer pour les vacances. « Au niveau administratif, cela sera coûteux pour les gens qui voudront bénéficier d’un laissez-passer car cela devra se faire désormais à Washington». Il souligne aussi le fait que beaucoup de Burundais rentrent généralement pour 2 semaines de vacances et que le voyage jusqu’à Washington sera une perte de temps et de revenus inutiles. « Du coup, la plupart vont laisser tomber l’idée de prendre des vacances au Burundi».

Appolonie Simbizi, secrétaire générale adjointe du Comité Exécutif de L’Alliance des Burundais du Canada, s’étonne du choix de l’Etat burundais de fermer son ambassade au Canada : « La diaspora burundaise établie au Canada est une des plus importantes, comparativement aux autres diasporas d’origine burundaise en Europe ou en Amérique.» En effet, Emery-Patrick Ndabwunze signale que selon des enquêtes menées en 2016, il y aurait 11.000 Burundais recensés au Canada en 2016.

Elle rappelle le rôle qu’a joué le Canada dans le retour à la stabilité au Burundi : « Le Canada a manifesté son appui politique et financier au programme de consolidation de la paix pour les pays sortant des conflits qui incluait le Burundi et la Sierra Leone.»

Des pertes pour le Burundi

Emery-Patrick Ndabwunze affirme que la fermeture de cette ambassade est aussi une perte pour le pays en termes d’apport de la part de la diaspora : « Il y a eu différentes vagues d’immigration des Burundais au Canada : Certains sont venus en 1972, d’autres en 1993… Et ils sont intégrés dans des sphères professionnelles différentes. Certains de ces Burundais pouvaient aider leur pays via l’ambassade.»

Des motivations politiques derrière cette fermeture ? C’est ce que pense M. Ndabwunze : « La diaspora burundaise a été très active pour dénoncer les violations des droits de l’Homme au Burundi et le gouvernement canadien a pris une position claire là-dessus. » Le gouvernement burundais, s’indigne-t-il, est resté cramponné sur ses positions.

Pour sa part, la secrétaire générale Adjointe du Comité Exécutif de L’Alliance des Burundais du Canada s’interroge de savoir si cette fermeture est un début de désengagement progressif au sein des pays qui mettent en avant, entre autres, les droits humains comme le Canada. Ou « si cela signe un repli sur soi de la part du nouveau régime tel qu’on l’a vu depuis 2015 ?»

« Ce genre d’isolement serait préjudiciable aux intérêts du pays et de la population burundaise que le gouvernement est censé servir », soutient Mme Simbizi.

« Le gouvernement canadien a récemment voté une enveloppe pour les pays en voie de développement en rapport avec l’émancipation de la femme et les droits de l’Enfant. Le Burundi aurait pu en bénéficier », déplore M. Ndabwunze. Et d’ajouter que des entreprises telles la Regideso auraient pu tirer parti de l’expertise de son pays d’adoption dans le domaine hydro-électrique.

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