La partition politique de sortie de crise au Burkina Faso s’est jouée sans couac. Tous les musiciens ont trouvé le « la » et ont gardé le tempo jusqu’à la fin de la performance. Mais si l’introduction au concert vient d’être donnée de main de maître, le reste du programme se déroulera-t-il aussi parfaitement ?
L’armée, incarnée aujourd’hui par le Lieutenant-Colonel Zida, a respecté ses engagements et elle vient de donner le pouvoir aux civils après trois décades d’accaparement du pouvoir et de dictature. Durant la gestion de la révolution populaire qui a chassé Blaise Compaoré du sommet de l’état, elle a connu des atermoiements, des énervements même ; mais en fin de compte, elle est parvenue à se ranger derrière un seul représentant de son corps. Et surtout, elle a respecté son engagement à conduire le pays vers une transition démocratique respectueuse de l’état de droit.
La classe politique – surtout les leaders de l’ex opposition à Blaise Compaoré – s’est distinguée par sa maturité et son esprit de dialogue rarement vus sur le continent africain. D’abord, il y a eu une union sacrée autour des valeurs défendues par La Rue : le changement, le dialogue, le respect des institutions. Ensuite, elle s’est organisée pour constituer des équipes de travail, des groupes de négociateurs chevronnés et des personnalités rouées en communication de façon à ne pas laisser la place à la démagogie, aux aventuriers opportunistes, aux dangereux revanchards… L’opposition s’est montrée intransigeante lorsque les chefs d’état de la sous-région ont essayé de remettre en selle subrepticement certains vieux caciques du pouvoir. Mais en même temps, elle a fait preuve de tact et de diplomatie pour ménager les chefs militaires afin de les amener à respecter le diktat de l’Union Africaine sans blesser leur amour-propre. Pour ce faire, les leaders de l’opposition se sont constamment attachés à l’esprit des lois : remise en vigueur de la constitution, reconnaissance légale du Lt. Col. Zida comme chef d’état et enfin mise en place des instances chargées de rédiger une charte de nationale de transition qui permet de coopter et choisir de nouvelles institutions de l’état qui assureront la transition et la préparation d’élections législatives et présidentielles pour l’année prochaine en novembre 2015.
Un Envoyé Spécial de l’Union Africaine, Edem Kodjo, qui a travaillé dans une discrétion totale. Son profil bas et son entregent légendaire durant toute cette période de contacts délicats, de susceptibilité à fleur de peau et d’enjeux politiques majeurs ont permis le respect du calendrier exigé par l’Union Africaine et la remise du pouvoir à un civil en toute quiétude. N’oublions pas que Edem Kodjo, non seulement fut premier ministre à deux reprises dans son pays le Togo, mais qu’il fut aussi un brillant Secrétaire Général de l’OUA de 1978 à 1983 et père spirituel du Plan de Lagos (« Plan d’Action de Lagos pour le développement économique de l’Afrique : 1980-2000 »).
Le président Michel Kafando et son équipe héritent d’un pays prêt à affronter le futur avec optimisme. Il y aura un bon départ si les autorités de transition – qui ne disposent que de douze mois ! – s’attèlent à redynamiser l’administration nationale, à rendre indépendantes les trois piliers du pouvoir – le Législatif, le Judiciaire et l’Exécutif – et à ramener l’armée dans ses casernes.
@ Jean Marie NGENDAHAYO
Et si vous vous trompiez ?
Voici la version de Blaise Compaore sur les événements dans Jeune Afrique
Je site « Nous savions depuis longtemps qu’une partie de l’opposition était en relation avec l’armée. L’objectif : préparer un coup d’État.
…
La suite des événements corrobore en partie la version de Compaoré. Le chef d’état-major des armées, Honoré Nabéré Traoré, réunit les officiers supérieurs : l’armée doit prendre le pouvoir, et c’est lui qui dirigera le pays. L’inusable et très discret général Gilbert Diendéré, compagnon de la première heure des Sankara, Compaoré, Lingani et Zongo lors de la révolution de 1983 et patron depuis trente ans du RSP, pense que si Traoré parvient à ses fins, son unité d’élite, jalousée par le reste de la troupe, risque de payer les pots cassés. Le lieutenant-colonel Isaac Zida, son numéro deux, est donc dépêché à la réunion des officiers »
C’est pour cela que cher Jean Marie NGENDAHAYO , Isaac Zida est maintenant l’homme fort de Burkina Faso. Mais aussi dire que « La partition politique de sortie de crise au Burkina Faso s’est jouée sans couac. » cela veux dire tout simplement, que Blaise compaore a su bien jouer son tour et placer ses hommes. hahahaaaaa. Trop malin le gars
En 2011, lorsqu’il avait su mater certains des généraux qui voulaient se rebeller contre lui, il a fait comme le fait notre voisin aujourd’hui. Regarde .
Si tu lis l’article de Jeune Afrique tu comprendras que cette fois ci il a vu que il risque de devenir « ATT » et qu’il a pris ses dispositions: placer son homme Le lieutenant-colonel Isaac Zida, aux commandes du pays au lieu du chef de l’État major qui ( qui fomentait un coup d’état ).
Il faut toujours s’enquérir de l’état des choses. Et savoir discerner les calculs politiques qui sont derrières.
Merci J-MN,
Il faut saluer la maturite de certains Generaux qui ont su tromper l’oeil de Compaore en lui faisant croire qu’il controlait la situation alors qu’ils travaillaient avec les leaders de l’opposition qui organisaient discretement la resistance!
Revolution de palais ou coup d’Etat moderne, peu importe l’appellation, ce qui s’est passe au pays des Faso est l’une de ces trucs qu’il ne faut jamais essayer chez soi!
L’armee, le Politique et la jeunesse ne se levent ensemble en meme temps que dans un pays dirige par un aveugle!
Pourtant, c’est une situation qui est a la fois agreable et decevante!
Agreable parce qu’un criminel a quitte le pouvoir.
Decevante parce le nouveau regime a ete contraint de tricher pour survivre, et donc devenant imparfait!
Les visites des dictateurs mauritaniens et togolais ne laissent point de doutes sur le genre de conseils on peut tirer d’eux!
Blaise a eu la vie sauve suite aux coups de fils de son frere President ivoirien Watara qui a suplie Hollande pour intervenir sinon sa garde l’avait deja neutralisee!
L’homme fort de la situation aujourd’hui, c’est le commandant de la garde presidentielle et non Zida qui est apparement sous ses ordres, c’est lui le cerveau du coup, celui qui a donne le nom de cet ancien diplomate en retraite.
Ah oui, les fonctions de chef d’Etat de transition, suppose de lourdes charges internes, ne pourront en aucun cas etre compatibles avec les fonctions du ministre des affaires etrangeres qui necessitent des deplacements reguliers a l’exterieur du pays!
Ce General sera-t-il le futur EL-Sisi?!!!
Vos analyses TERIMBERE et JM NGENDAHAYO sont erronées. Pour nous autres qui vivons dans le Pays des Hommes Intègres, il s’est passé une seule chose: la société civile, de connivence avec l’opposition et la jeunesse burkinabè ont chassé COMPAORE un point un trait. Cessez de penser une seule fois que les Généraux y sont pour quelque chose. Les Généraux ont purement et simplement récupéré les résultats d’une pression massive de la rue sans précédent dans ce pays. Sion, pourquoi les Généraux n’ont pas fait un bain de sang? Pourtant ils étaient prêts. Ils ont eu peur de la Justice internationale car croyez-moi la jeunesse était prête à offrir sa poitrine aux balles des mitrailleuses de l’armée et d’ailleurs ce n’est pas pour rien que près de 20 jeunes ont été fauchés et plus d’une centaine blessés. Mais craignant l’hécatombe Mr COMPAORE a eu peur des poursuites et a ordonné à son armée d’arrêter de tirer afin qu’il puisse négocier et c’est ce qu’il a fait le jeudi 30 Octobre mais après les négociations avec 3 personnes que la rue lui a envoyées, après leur avoir promis qu’il allait démissionner il a changé d’avis sous influence de l’Ambassadeur de France pour dire qu’il avait entendu la volonté du peuple etc. qu’on le laisse finir son mandat..etc..! Ceci a tellement énervé la rue que le lendemain plus de 1000 jeunes plus que déterminés assiégeaient dès 10 heures le palais de KOSYAM . Compaoré fut obligé de fuir comme un voleur et effectivement n’eût été l’intervention de Ouattara via Hollande la foule l’aurait lynché car sa garde présidentielle pléthorique avait cédé à la panique. En effet, comment fait-on pour tirer sur un million de personnes qui déferlent devant vous les mains en l’air. On a pris des photos qui parmlent d’elles-mêmes…Voilà la vérité et cessez de nous raconter des fariboles..!
Cher Ntarugera,
Vous avez raison de nous relater ce qu’on appelle « l’histoire événementielle ». Mais celle-ci est toujours et sans exception engloutie par l’histoire écrite avec les puissances géopolitiques qui reprennent le dessus très vite après avoir laisser La Rue avoir l’illusion de détenir les rennes de l’Histoire avec H majuscule. N’oubliez jamais l’adage qui dit « La revolution, comme Saturne, dévore ses propres enfants ».
Personnellement, ce que je respecte au Burkina Faso c’est la sagesse avec laquelle les différents acteurs (La Rue pour commencer, la société civile, l’opposition et l’armée) sont en train de gérer une situation qui aurait pu dégénérer en un chaos très difficile à démêler par la suite…
Fraternellement
@NTARUGERA,
Vous avez totalement raison. Voici d’ailleurs certaines des photos qui parlent d’elles-mêmes.On ne tire pas sur des milliers de civils sans armes qui ont fait haut les mains et marchent tout droit vers les canons que vous leur pointez. C’est cela al vérité au Burukina Faso. Le peuple est invincible.
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/01/00/2134097714.4.jpg
http://cdn-parismatch.ladmedia.fr/var/news/storage/images/paris-match/actu/international/en-images/burkina-faso-soulevement-populaire-a-ouagadougou-contre-blaise-compaore-641894/6359538-1-fre-FR/Soulevement-populaire-a-Ouagadougou.jpg
Pour le Faso nouveau, c’est plutôt mal parti. Un président de la République ministre des Affaires étrangères d’un gouvernement dirigé par un militaire comme Premier ministre et lui-même ministre de la Défense? Un Président ministre ? Un Premier ministre ministre? Cela sent mauvais, vous allez voir. Le poste de ministre des Affaires étrangères relève-t-il de l’autorité du Premier ministre? Le ministre de la Défense relève-t-il de l’autorité du Président de la république? Ces cumuls se contredisent, c’est un montage explosif qui est devant le peuple du Burkina Faso. Cela ne tardera pas à faire Boum!
Déjà ce 1er ministre joue curieusement à la Poutine! Pour un pays faisant partie des plus pauvres du monde, je ne sais pas ce que ça va donner! Attendons voir!!!