Les associations des caféiculteurs sont en colère contre la Société de Gestion des Stations de Lavage (Sogestal). Cette dernière choisirait les meilleures cerises et rejetterait le reste de leur récolte. La direction de cette société promet de revoir la procédure.
« La SOGESTAL se choisit elle -même la qualité des cerises à acheter sans se préoccuper du reste de notre café, prétextant qu’elles ne remplissent pas les normes ! Nous sommes alors obligés de traiter nous-mêmes ce café qu’on dit de mauvaise qualité. Nous ne gagnons presque rien quand nous allons les vendre aux particuliers. Ils saisissent cette occasion pour nous gruger», fait savoir Ernest Kayoya, cultivateur du café.
D’après la population de Bukirasazi, avant l’arrivée des sociétés de lavage, les cultivateurs traitaient tout leur café à la maison pour le revendre une fois séché. Le gouvernement fixait alors le prix dans tout le pays. Mais aujourd’hui, la Sogestal se charge d’acheter les cerises avant d’en fixer le prix. Et c’est par après que le cultivateur est informé du prix de sa production. « Nous faisons un double travail, c’est-à-dire, vendre à la Sogestal les meilleures cerises et traiter à la maison le reste », se plaignait Lucien Ntakimazi. C’était le 28 juillet 2011, sur la sous-colline Bijo à Bukirasazi, lors du lancement officiel de la campagne de taille et de paillage des caféiers en province de Gitega. Cette journée avait été organisée par la Confédération Shiramazinda, regroupant les associations des agriculteurs de café de Gitega.
Les caféiculteurs pénalisés
La plupart des caféiculteurs présents à Bijo ce jour-là, la décision de la Sogestal est injuste. « Si la tâche d’écouler notre production revient à la Sogestal, pourquoi alors elle n’accepte pas toute la récolté ? », se demande Martin Buzoya dont une grande partie de la récolte a été achetée par les commerçants. Ces derniers imposent alors leur diktat aux agriculteurs et leur signifient qu’ils sont obligés d’accepter n’importe quel prix ; car même la Sogestal a rejeté ce café.
Les représentants de la société Inter Café conseillent aux agriculteurs de veiller au bon entretien de la culture du café. Car, selon lui, si les caféiers sont bien entretenus le problème des cerises flottantes ne se posera plus. « Sur le marché international, la saveur est primordiale pour avoir un preneur qui accepte de payer plus cher. C’est pour cela que nous exigeons que notre produit soit de meilleure qualité», indique, pour sa part, Déo-Bède Mpfubusa, Administrateur directeur général de Sogestal Kirimiro. Toutefois, il affirme que ces propositions pourraient trouver une suite durant la prochaine saison.