Un adjoint du chef de poste d’une position militaire sur la colline Nyamaboko a été tué, ce 12 juillet vers 19h. Le lendemain matin, personne ne pouvait se rendre au travail. Les militaires avaient encerclé la colline.
<doc472|left>Les balles sifflaient de tous les côtés. Les habitants de Nyamaboko étaient plongés, durant deux heures, dans une torpeur indescriptible. « On ne savait pas ce qui se passait. Très tôt le matin, les militaires ne nous ont pas laissé passer pour aller travailler. Ils ont raflé tous ceux qui n’avaient pas de carte d’identité», raconte N.P, menuisier dans le quartier de Jabe, en Mairie de Bujumbura, resté coincé chez lui, à Nyamaboko.
Les habitants de Kanyosha ont peur des militaires : « Nous évitons de croiser les militaires par peur qu’ils nous embarquent. Nous aimerions qu’ils partent de chez nous », ajoute N.P désespéré.
Le 11 juillet, Evariste Bigirimana, de la colline Rurambira (Kanyosha), a été arrêté par les militaires : « Personne ne sait où il se trouve », se désole N.P qui ajoute qu’il n’y a plus de trace d’Amedé Nahimana, habitant de la colline Gaza (Kabezi) et élève en 7ème au collège Kimina, arrêté il y a déjà un mois : « Ils sont tous accusés de collaborer avec les « bandits » armés et de les héberger. »
Le porte-parole de l’armée, Gaspard Baratuza, confirme la mort de l’adjoint du chef de poste à Nyamaboko : « Nos troupes revenaient d’une patrouille et se sont reposés sous un arbre, près des habitations. Mais dans une des maisons, un malfaiteur y est ressorti et a ouvert le feu et tué l’adjoint du chef de poste. »
Les militaires ont riposté durant deux heures. Gaspard Baratuza regrette que la population ne collabore pas avec les forces de l’ordre, lorsqu’elle cache ces « bandits » armés.