Les mendiants ont jusqu’à ce jeudi 19 avril pour abandonner ce « mauvais » comportement. Pascal Barandagiye, ministre de l’Intérieur l’a fait savoir à travers un communiqué sorti le mardi 17 Avril.
Il souligne que c’est une infraction punie par la loi. «Il est interdit d’errer ou de mendier à travers les rues de Bujumbura ou des chefs-lieux des provinces». Sur ce, il leur conseille de ’’regagner leurs familles’’. «Qu’ils aillent vaquer à des activités de développement».
Après le 19 avril, le ministère se réserve le droit de prendre des mesures plus «contraignantes». Il demande aux parents et autorités à la base de les accueillir lorsqu’ils seront «ramenés» chez eux. Et de s’entraider afin de lutter contre ce phénomène.
Des mendiants rencontrés dans la ville de Bujumbura ce mercredi 18 avril soutiennent qu’ils ne peuvent se passer de la mendicité qu’à une condition. «Si l’Etat nous donne un capital pour lancer de petits projets».
Anna Gakobwa (nom d’emprunt) affirme qu’elle a été contrainte à quémander. «Avant, je faisais du commerce ambulant. La police m’a pris tous mes biens, à trois reprises. Je n’y pouvais rien. Pensent-ils que j’aime cette vie ?».
Mme Gakobwa est une veuve. Elle pourvoit seule aux besoins de ses 5 enfants dont deux écoliers. «Le jour où je serai empêchée de mendier, mes enfants vont mourir».
Une autre vieille femme, la soixantaine, y va sans détour : «Ils peuvent nous retirer d’ici, mais nous reviendrons toujours ». Elle affirme que la rue est son gagne-pain : «Grâce à la compassion des passants, je parviens à gagner ma vie».
Elle vit dans le quartier de Gatunguru, commune Mutimbuzi de la province Bujumbura-rural. Ses enfants ont été emportés par la pluie qui s’est abattue sur ce quartier en 2014. Elle est prête à entrer en prison : «S’ils veulent nous emprisonner, rien de nouveau, on s’y est habitué»
Pour rappel, il est prévu que tous les enfants en situation de rue soient réintégrés dans leurs familles du 30 avril au 11 mai prochain.