Vers 22 heures quand les bus commencent à se faire rares faute de carburant qui manque cruellement ces derniers jours et quand les passagers sont extenués à force de faire la queue et… le pied de grue, quelques camionnettes se pointent timidement dans le parking des bus desservant les quartiers sud de Bujumbura.
Assurant normalement le transport des biens vers différents quartiers, ces camionnettes communément appelés « transville », par pitié et peut-être par élan de solidarité, semblent venir en renfort pour voler au secours des bus épuisés, vidés de leur ’’sang’’ durement acquis après des jours sur les longues files d’attente devant les stations-service, souvent à sec.
« Ces véhicules passent la journée dans leurs parkings à attendre des marchandises ou d’autres biens à livrer quelque part en ville ou dans les quartiers et au lieu de rentrer étant vides, leurs chauffeurs préfèrent faire une dernière course en changeant de cargaison, les derniers passagers habitant dans des quartiers périphériques ».
Il suffit de quelques minutes pour que ces camionnettes soient prises d’assaut par des dizaines de clients, prêts à jouer des coudes pour se faire une place. Une fois dedans, il faut vite trouver où s’agripper, soit sur le grillage ou les barres métalliques.
Et le tout se passe au grand dam des policiers et des agents de la brigade antiémeute déployés autour de l’ancien marché central de Bujumbura. Dans un premier temps, ces derniers sont réticents et visiblement, ils n’entendent pas permettre ces camionnettes à se garer dans cet air mal éclairé la nuit, réservé aux bus et aux files d’attentes des passagers venus chercher un bus après une journée de dur labeur. Après quelques discussions, ils laissent faire.
« Qu’ils nous apportent des bus alors ! Ou qu’ils nous laisser nous débrouiller ! », lancent ces passagers, des maçons et autres manœuvres reconnaissables à leurs sacs à dos remplis de leur outillage comme les truelles et les niveaux à bulle qui débordent un peu.
Ces derniers sont les premiers à s’engouffrer à l’arrière de ces camionnettes. Le nombre de passagers ne comptent pas, pourvu que chaque passager trouve où se tenir debout. Oui rester débout comme dans les camionnettes de marque Toyota Stout, la fierté du transport des biens et des personnes des années 1980, elles ont sillonné les routes et pistes burundaises.
Ces passagers sans complexes laissent sur les files d’attente des fonctionnaires, hommes et femmes, et des employés des différents services exténués, qui ne demandent qu’à rentrer pour se reposer et se réveiller de bonne heure, avant la levée du soleil, afin de rejoindre leurs postes d’attache, souvent à pied, en profitant de la fraicheur matinale. Et le cycle recommence, à chaque jour suffit sa peine.
Sur ces longues files d’attente nocturnes qui s’étirent au fil des heures, il y a également des mamans, bébés au dos, tenant d’une main un panier à moitié vide, probablement des vendeuses de légumes. Surprises par le sommeil debout, il n’est pas rare de les voir dodeliner de la tête, vaincues par la fatigue.
Ces battantes sont des championnes de la course à pied, le panier bien posé sur la tête pour semer ou échapper aux policiers. Ces dernières ne sont pas des clientes de ces camionnettes reconverties pour l’occasion et par opportunisme en véhicule de transport en commun, seules les plus jeunes parmi ces femmes ayant écoulé leurs marchandises, jupes amples retroussées, se précipitent vers ces camionnettes, attrapent une des barres métalliques et montent, rivalisant d’adresse avec les hommes venus des chantiers.
Et c’est quand, il n’y a plus d’espace pour placer ne fût-ce qu’un pied, que la camionnette démarre lentement, chancelant au moindre nid-de-poule, et Dieu seul sait combien il y en a dans les rues et sur axes de la capitale économique.
A l’arrière de la camionnette, les passagers se bousculent, mais des cris de joie des manœuvres et des vendeuses de légumes fusent, heureux de regagner leurs domiciles et leurs familles qui attendent peut-être le peu de vivres obtenus pour la journée.
Je ne comprends toujours pas comment on est arrivé là.
ABADUTWARA NTIBAMARAMARA? Mugabo numvise qu’il y a un Gihangage qui a refusé la circulation des bus dans son quartier pour ne pas perturber son auguste personnalité. Et les gens ne peuvent pas en parler officiellement à haute voix.
Voilà ce que veut dire le gouvernement Mvyeyi, Nkozi et Nsenzi. C’est de rendre la vie difficile aux Banyagihugu et en même temps chanter partout que au Burundi tout va à merveille!!!
Oh my God. Save our beloved country.
Quel calvaire.
Et il y a des gens qui endorment le peuple pour lui dire que nous sommes bénis des dieux. Des Bikorane qui coutent des millions
MM Bagaza et Manwangari n’en reviennent de là où ils sont eux qui avaient aboli ce genre de transport !