Vendredi 22 novembre 2024

Société

A Bujumbura, certains ne jurent plus que par le thé de Kargasok. Pourtant …

Le « kombucha » ou «  le thé de kargasok », une nouvelle boisson très prisée surtout dans les quartiers populaires de la capitale. Mais, le ministère de la Santé met en garde contre cette concoction nocive pour la santé.

Deux personnes en train de consommer du Kargasok ©Iwacu
Deux personnes en train de consommer du Kargasok ©Iwacu

Emballé dans des bouteilles de récupération en plastique de 500 ml ayant conservé de l’eau minérale, le nouveau produit se vend dans les boutiques et kiosques entre 600 et 1.000 F bu l’unité. Les mordus du kargasok sont souvent des chauffeurs de bus et les portefaix :  « Quand j’ai pris du kargasok, après une journée éreintante, le soir, le produit a augmenté mes performances sexuelles. Le lendemain, au réveil, j’étais en pleine forme », témoigne un chauffeur de bus, appuyé aussitôt par une vingtaine de ses collègues. Les consommateurs rencontrés au quartier de Kinama et Buterere (nord de la capitale) affirment que le kargasok stimule l’appétit. Deux habitants de Ngagara témoignent que depuis qu’ils ont commencé à consommer le kargasok, leur diabète s’est stabilisé.

Plus qu’une boisson, un médicament miracle

Une boisson que l’on peut servir lors des fêtes ? Un médicament voire une panacée ? Les deux à la fois ? Les habitants de la capitale ont de la peine à se prononcer. Si l’on en croit les indications sur les étiquettes collées aux bouteilles, le kargasok peut soulager plus de 16 maladies. (Voir encadré)
« Aucun médicament ne peut soigner tant de maladies à la fois », a martelé Dr Emmanuel Bamenyekanye, directeur de la pharmacie, des laboratoires, des médicaments et des laboratoires au ministère de la santé publique. Le directeur se dit offusqué du fait que les produits des tradipraticiens se vendent dans des boutiques au lieu des pharmacies. Il déplore le fait que les tradipraticiens abusent de l’ignorance de la population.
Le directeur technique au Bureau Burundais pour la Normalisation et de contrôle de qualité (BBN), Célestin Ntahomvukiye, dit ne pas connaître ce médicament.

Mais un fabricant de ce breuvage fait remarquer que son produit, certes un aphrodisiaque, est avant tout une boisson à l’image du Red bull : «  Le produit est consommé à qui mieux mieux, il n’y a pas de cure prescrite par les médecins ».

Un philtre alcoolisé

A voir sa préparation et sa composition, impossible de se tromper : le kargazok est alcoolisé. Il est fabriqué à partir des feuilles de thé chauffées dans de l’eau dans laquelle est dissoute une certaine quantité de sucre (1 kg de sucre pour 20 litres d’eau). Après ébullition, suivent le refroidissement et le filtrage de la préparation. Le liquide obtenu est alors mis dans des récipients. Un champignon catalyseur de la fermentation est déposé sur le liquide. C’est ce champignon qui constitue le principe actif du kargazok. La fermentation dure 9 à 14 jours. Reste à y ajouter des colorants. L’élixir ainsi obtenu est alors filtré et embouteillé, puis mis sur le marché.

Etiquette sur une bouteille de kargazok : Le thé de kargasok allonge l’espérance de vie. Il est un remède contre la varicelle et le zona, la formation des rides. Il diminue les risques de contracter un cancer, prévient les troubles de la ménopause, restaure l’acuité visuelle, raffermit les muscles des jambes, soigne l’arthrite, renforce les capacités sexuelles. Le kombucha traite la transpiration des pieds, la constipation, les douleurs articulaires et dorsales, soigne les abcès. Il soigne l’obstruction des artères et les diabètes, renforce les reins, soigne la cataracte et les maladies cardiaques, restaure l’appétit et guérit des troubles du sommeil. Le thé du kargasok diminue les risques de calculs biliaires et de maladies du foie, réduit l’obésité et arrête les diarrhées, aide les cheveux gris à retrouver leur couleur d’origine et combat la calvitie.

Forum des lecteurs d'Iwacu

14 réactions
  1. Mbanga Giscard

    comment arreter l’apparution de champion de kargasok apres sa fermatation deja conserver et mis en bouteille

  2. Paco

    Avec Ce peau noir , nous négligeons beau coup pour quoi.je n’est pas des faux commentair pour ces produits.

  3. Polycarpe

    Biragoye kwihanganira jewe mbona ataho bitaniye nabimwe vyo muri Forever barabiraba neza

  4. JEAN PIERRE

    Ariko abarundi turatwenza! None Leta nayo itangara mubandi? None Leta yumvise inzoga y’umuti ntibiyitera amakenga? Ikintwengeje,nimba natahuye igifaransa neza: ngo iyo nzoga ivura ubuhanza, ikavura imvi, igakura iminkanyari ku basaza, ikongereza umwizero w’imyaka yo kubaho, igatera akayabagu,…., ikavura ingwara nka zose….mamamamama weeee…abarundi nimba tutari incabwenge, turi umuti w’amenyo!
    Uwiyahuye none tumugire gute? Ko Leta ngo itavyo izi none tubaze nde ga yemwe?
    Ubu bukene buzotugeza habi ndabarahiye. Abarundi twitungirwa n’Imana gusa!

  5. Denis

    Chez nous?est-ce qu’ils ont fait des tests pour pouvoir considerer ce produit en medicament:il est important de varier les conditions de test pour tirer des conclusions.comme ça se fait ailleur avant la commercialisation de tout produit legal

  6. je4uanme

    Tant qu’il n’y aura pas d’etat de droit en meme de faire respecter les lois dans tous les domaines de la vie des gens, il n’y aura pas de protection de la population ni contre les maladies , ni contre les abus de tout genre.
    Malheureusement c’est la dure realite. Dans les pays ou l’etat de droit n’est plus juste un slogan mais une realite quotidienne, ils ont des mecanismes de protection de la population qui fonctionnent correctement.
    L’assurance qualite suppose « l »assurance du droit  » des peuples .

    Merci

  7. Anonyme

    Avant d crier au charlatant,pour 1e foi k klk1 a 1e idé capable d doner 1e entrepriz,ne faudrait pas fair dé test par dé service competant? Et apré soutenir financieremt le producteur de ce karagasok afin qu’il corrige les eventuelles lacunes, non pas le forcer a fermer boutik.

  8. Rheka Shah

    None leta ntiyobuza abantu kudandaza ibintu biribwa bitazwi. Niyaba ata laboratoire
    zishobora kupima « nociveté » yivyo binyobwa nibasabe imfashanyo OMS hanuma
    mukurorera bahagarike urwo rudandaza par le principe de précaution. Ubundi ho leta izokwagirizwa vyinshi.

  9. Kirinyota

    Méfiez vous! il faut bien contrôler ce boisson miraculeux. Red Bull numvise ko il peut provoquer des arrêts cardiaques quand on les boit abusivement.

  10. Terimbere

    Et qui a dit que c’est le blanc qui est la source de nos malheurs ?!!?
    Et que pensent les responsables de la santé publique, du contrôle de la qualité des produits à la disposition du public?
    Cher Journaliste, merci pour avoir soulevé ce mal!

  11. ma

    Monsieur JP merci d’avoir donné conseil. Malheureusement, qu’on prenne ce kargasok ou qu’on le laisse, nta myaka ijana twimirije kumara. Pas même vous.

  12. JB

    On aura plus de soucis de contrôle de la population. Les gens vont mourir comme des mouches. Après l´encoragement du fameux professeur d´université du Burundi comme quoi utiliser les veilles bouteilles en plastique ne porte pas de danger, voilà des gens qui viennent avec des boissons-médicament miracles.
    Abayinywa bameze nk´ababanyagihugu baja kwica abo babana mu nyuma bakavuga ngo barahenzwe.
    La grande faute se situe au niveau du gouvernement qui a les moyens de contrôle des produits et de la protection de la population. Si le gouvernement tue sa population indirectement ou directement, on ne peut rien faire. Il dira que c´est la démocratie.
    Bareke banywe, ntakundi. Nibo barurondera.

    • Backary

      Le gouvernement a du mal! Il n’a pas les moyens de contrôler quoi que ce soit! Surtout au niveau technique! Abantu ni bitungirwe n’Imana ntakundi!!!!

      • Babuze, nta muti urimwo na mba!!!!!!!!!!!!!
        Screening of « Kargasok tea ». IV: Studies of pathological effects in BALB/C mice and Wistar rats.
        Ibrahim ND, Kwanashie HO, Njoku CO, Olurinola PF.
        Source
        Department of Pathology and Microbiology, Faculty of Veterinary Medicine, Ahmadu Bello University, Zaria.
        Abstract
        Forty-eight BALB/C mice (30 males, 18 females) and 18 male Wistar rats were given Kargasok tea in their drinking water. Zero, 15, 25, 50, 75 or 100% concentrations were administered to mice for 2 or 8 w while the rats were given 0, 15 or 50% concentrations of the beverage for 12 w. Neither the mice nor rat’s organ/body weight ratios were significantly affected by treatment. Rats receiving 15 or 50% concentrations of the tea had nephropathy and non-suppurative necrosis of the duodenum, pancreas and intestine. No significant microscopic lesions were found in any treated mice even when given 100% concentration of the tea. These findings suggest species variation in susceptibility to toxicity from the tea. The tea may be a cause of renal failure, diabetes mellitus and malabsorption syndrome and may not be safe for human or animal consumption.
        PMID: 8249259 [PubMed – indexed for MEDLINE]

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 998 users online